Cet article a été rédigé dans le cadre d’un partenariat avec Pyramide Distribution Conformément à notre Manifeste, on y a écrit ce qu’on voulait.
Cet hiver, madmoiZelle est fière d’être partenaire du film Seule la Terre (et ça rime !), en salles le 6 décembre.
Ce petit bijou de cinéma, c’est l’histoire de Johnny, jeune homme paumé et désolé qui bosse à s’en flinguer la santé dans la ferme de ses parents, au milieu du Yorkshire. Il erre la nuit dans des bars où il s’enivre puis couche sans amour avec des inconnus.
Jusqu’à sa rencontre avec Gheorghe, un travailleur venu de Roumanie pour aider à la ferme. D’abord hostile à ce nouvel arrivant, Johnny va découvrir à ses côtés une nouvelle forme d’amour, de tendresse.
Seule la Terre est une prouesse, un premier film salué par de prestigieux prix, un récit qui prend aux tripes sublimé par des plans magnifiques.
Ce n’est pas une découverte de l’homosexualité, comme pouvait l’être Brokeback Mountain, ce n’est pas un amour interdit entre deux hommes.
C’est un héros qui apprend, avec maladresse, à aimer et à se laisser aimer. À comprendre qu’il mérite d’être aimé, d’être heureux, et que cet « autre », loin d’être son ennemi, est probablement la meilleure chose qui lui soit arrivée.
Alors pour rendre hommage à ces personnages et à leur vision de l’amour, j’ai décidé de vous parler du garçon qui m’a montré, comme Gheorghe le montre à Johnny, ce qu’est l’amour, le vrai.
Un garçon rencontré au sortir d’une relation toxique
J’ai rencontré Valentin au moment où je me dépêtrais à peu près complètement de ma relation toxique ayant duré trois ans.
Pendant ces trois ans, j’avais tout ressenti à mille pour cent. La joie, l’amour, mais aussi la peine, la peur, la colère… avec cet ex, c’était un yo-yo émotionnel qui m’épuisait et me blessait continuellement.
Autant vous dire que je ne cherchais pas DU TOUT à me remettre en couple. L’amour, j’avais donné pendant plusieurs années, avec plusieurs garçons, et ça avait toujours, TOUJOURS été compliqué, douloureux.
J’étais fatiguée, tout simplement. Fatiguée de m’impliquer, si c’est pour ensuite me prendre un mur comme à chaque fois.
Des premiers pas tranquilles avec un nouvel amoureux
Mais voilà, Valentin m’a plu, et c’était réciproque, alors on a fini par se faire des bisous, et un peu plus aussi.
Notre avancée dans la relation fut fort prudente. On vivait à 100km l’un de l’autre, lui étudiait beaucoup, moi je travaillais déjà. Et son Nokia 3310 ne nous poussait pas à rester sans cesse en contact.
Pour la première fois, j’avais un mec (ce qu’on avait défini au bout de trois week-ends à faire des roulades arrières tout nus)… mais je ne pensais pas QUE à ça.
Valentin me laissait de la place pour respirer, pour appréhender ma nouvelle existence de presque-adulte. Il était là quand j’avais besoin de lui et vice-versa, on se voyait régulièrement, mais on avait clairement chacun notre vie.
Et c’était si reposant, bon sang !
Jusqu’à ce moment, toutes mes relations avaient pris une place démesurée dans mon esprit et mon cœur. Toujours fusionnelle, j’étais forcément obnubilée par mon couple. Mon mec était ma priorité, passait avant tout, même avant moi.
Valentin m’a appris qu’on pouvait (s’)aimer différemment, qu’il n’y avait pas qu’un modèle d’amour possible. Qu’on pouvait tenir l’un à l’autre et ne pas passer chaque seconde à se le dire, voire se le prouver.
Une relation marquée au sceau du respect
Je ne dis pas que mes anciens compagnons étaient tous irrespectueux. Mais Valentin, farouchement indépendant, avait une vision du respect de l’autre bien plus forte que ce que j’avais connu auparavant.
C’est par exemple lui qui le premier m’a proposé une relation libre, non pas parce qu’il voulait coucher ailleurs (il était prêt à être exclusif), mais parce que, et je cite :
« Je ne considère pas que tu m’appartiens, je ne vois pas pourquoi tu te priverais de quoi que ce soit pour moi. »
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Au-delà de cet exemple peut-être un peu trop « atypique » pour la plupart des gens, Valentin était tout simplement prêt à me laisser autant de liberté que possible, car c’est une valeur chère à ses yeux.
Si on devait se voir un week-end et que j’annulais, je pouvais juste dire « J’ai envie d’être seule » et il le respectait. Ça ne l’empêchait pas d’être déçu ! Mais il me faisait confiance, comme je lui faisais confiance.
On avait beau avoir des domaines d’activité et des passions différentes, il avait beaucoup d’admiration pour mon boulot, tout comme j’en avais pour ses études. Il respectait mon amour démesuré pour Game of Thrones et moi le sien pour les randonnées.
Dans mes précédentes relations, j’avais tendance à changer pour me glisser dans un moule, celui que j’imaginais convenir à l’autre. Valentin, c’est le premier garçon, je pense, avec lequel j’ai VRAIMENT été moi-même.
Apprendre à aimer pour apprendre à s’aimer
Cette relation a fini par prendre fin, sans haine ni violence, comme elle avait commencé : plutôt naturellement. La distance physique était toujours là, et dans nos têtes, Valentin et moi étions en train de nous éloigner aussi.
Je vous avais d’ailleurs parlé de notre rupture, racontée par nous deux, dans l’article « Dis, pourquoi on a rompu à ton avis ? » : on a recontacté nos ex pour leur poser la question !
Même si notre couple est de l’histoire ancienne, il a contribué à bâtir la femme que je suis aujourd’hui.
En apprenant cette façon d’aimer basée sur le respect, une certaine indépendance et beaucoup de communication sans pics d’émotions incontrôlable, j’ai découvert une sérénité qui m’était inconnue.
J’avais vu ce qu’était un couple me rendant heureuse, selon moi. Je pouvais enfin tracer facilement la différence avec ces relations précédentes, qui m’avaient fait tant souffrir.
Ça fait des années que je suis séparée de Valentin, et mon amoureux actuel ne lui ressemble pas beaucoup. C’est normal : j’ai vachement changé, entre-temps !
Mais je n’ai jamais oublié cette leçon : il est possible d’être juste heureuse en amour. Sans le « payer » par des coups de colère, des accès de larmes, des engueulades bruyantes, des déchirements profonds.
Il est possible d’être heureuse, oui, et j’y ai droit. Merci, Valentin, de m’avoir montré ça.
Et si cette histoire vous a émues, alors je suis prête à parier que vous allez adorer Seule la Terre, au cinéma le 6 décembre 2017 !
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