Suyin Loouin, artiste sino-américaine, vient de créer Hey Baby, un jeu en ligne pour meufs. Dans ce jeu vidéo, le principe est simple : vous incarnez une minette qui se balade dans la rue et se fait draguer par des mecs qui passent. Schéma classique que nous avons toutes déjà expérimentées (cf le sketch de Bérengère Krief), à peu de choses près : dans le jeu de Suyin Loouin, vous êtes armée et vous pouvez à tout moment tuer les dragueurs relous qui vous approchent. Une tombe sort alors du bitume de la rue, avec l’inscription « R.I.P. » + la phrase d’approche que votre victime venait d’utiliser (« Lâche ton mec et viens avec moi », « Je t’aime », « T’es jolie », « Y’a du monde au balcon », etc).
J'en connais un qui va finir avec un M-16 dans le fondement
Voici le trailer du jeu, dont la catchphrase est « It’s payback time, boys… » autrement dit « l’heure de la revanche a sonné, les mecs… »
Je suis tombée hier sur un intéressant billet de Eleanor Mills, traduit dans Courrier International. La journaliste chez The Sunday Times explique en quoi, sous couvert de lutte féministe avancée, ce jeu vidéo fait l’apologie d’une dualité sexuelle de la société, logique rétrograde pour les 2 sexes. Et reproche au jeu de sous-entendre que chaque homme est « un violeur en puissance« , alors que dans l’absolu, les femmes préfèrent probablement recevoir des compliments dans la rue (même si certains sont indélicats) que déambuler dans une société muselée où personne ne serait libre de faire des commentaires sur les autres.
« Les jeux vendus dans le commerce sont soumis à une réglementation relativement stricte mais, sur Internet, où n’importe qui peut créer et diffuser un jeu, tout est permis. Le fait qu’il existe des jeux où des personnages masculins violent ou tuent des bonnes sœurs ou bien ligotent une femme à des rails de chemin de fer (deux scènes que l’on retrouve dans Dead Redemption) ne saurait à mon sens justifier que l’on glorifie des femmes qui ont un comportement tout aussi violent.
Hey Baby n’est que le dernier exemple d’une tendance préoccupante que l’on observe dans des jeux, des livres et des films émoustillants qui mettent en scène des héroïnes hyperviolentes – et souvent très jeunes. De la tueuse de 11 ans dans le film Kick-Ass [sorti en France en avril 2010] à Lisbeth Salander, “la fille au tatouage de dragon”, héroïne de la fameuse trilogie policière de Stieg Larson Millenium, elles sont partout. Salander, de même que la tueuse d’hommes de Hey Baby, prend un malin plaisir à régler leur compte à ceux qui maltraitent les femmes. D’un bout à l’autre de la trilogie, ses agressions d’une violence inouïe trouvent une justification morale dans le fait que les hommes qu’elle tue ont abusé de femmes (y compris de Salander elle-même). L’idée maîtresse, ici, est que tous les hommes sont des violeurs, ou des violeurs en puissance, et donc qu’il est parfaitement normal – et même superjouissif, les filles – de rayer de la surface du globe tout être doté d’un pénis.»
Je vous recommande la lecture de ce papier, accessible par ici sur le site de Courrier International. Allez, salut les miss, vos darons c’est des bâtards, ils ont péta toutes les étoiles du ciel pour les foutre dans vos yeux, vrai.
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Les Commentaires
Spécialement à cause de tous ces gros relous qui se croient irrésistibles et se permettent de nous aborder dans la rue alors qu'on leur a rien demandé !
Lieu de prédilection : la gare de la part dieu ...
Moultes fois ais-je eu envie d'en dégommer un à la carabine ma foi !