Help, un parent d’élève me tape sur les nerfs

La Daronne est la reine des conseils pas si cons enrobés dans une grosse dose d’humour plus ou moins subtil. La voici de retour pour voler au secours d’une lectrice !

La question pour la Daronne

Chère Daronne, 

Ma fille est rentrée en CP cette année, et tout se passe à merveille pour elle. Elle s’est déjà fait des copains et des copines, n’a aucun souci d’apprentissage et apprend à son rythme. Tout semble être tout rose mais… à chaque fois que je la dépose, ou quand je viens la récupérer, la mère d’une de ses copines me tient la jambe pendant vingt minutes et m’inonde de “ma fille sait déjà lire et écrire”, “elle savait compter jusqu’à 100 à l’âge de 2 ans”, “elle parle chinois”… Et je n’en peux plus !

Qu’elle soit fière de sa fille, j’entends. Sauf qu’après chaque petite phrase vient un “et la tienne, elle parle une autre langue ou juste le français ?”, m’obligeant à répondre que “non, ma fille n’est pas surdouée, désolée”.

Je déteste la compétition, et cela me rappelle de mauvais souvenirs d’enfance… J’aimerais bien l’envoyer bouler, mais je ne veux pas paraître malpolie et surtout, nos filles sont bonnes copines, je regretterai de faire une grosse erreur… Pourtant, je suis à deux doigts, alors s’il te plait chère daronne, aide-moi !

Anne-Lise

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La réponse de la Daronne

Mon petit pou (et oui, soyons contextuel et réaliste, c’est la rentrée !),

Je te sens bien nerveuse, et tu sais quoi : je te comprends ! I feel you, comme disent les anglais. Je suis comme toi : j’ai déjà du mal à nouer des relations avec les autres parents d’élèves, mais si ceux-ci sont d’insupportables “mon enfant est meilleur que le tien” c’est encore pire.

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Option #1 : fermer les écoutilles

Alors, je te conseillerais bien de lui dire ses quatre vérités, les yeux dans les yeux, entre le pot de crayons de couleurs et la pâte à sel. Sauf qu’ici, tu as un problème : tu ne disposes pas d’énormément de marge de manœuvre étant donné que vos filles sont bonnes copines. Disons-le, envoyer chier la mère de sa meilleure copine risquerait de rendre ton petit chat bien malheureuse. Ce n’est donc pas une option, on est d’accord.

Voici donc ce que tu peux faire : fermer les écoutilles et acquiescer. Un simple sourire figé et un hochement de tête régulier suffiront amplement pour lui faire penser que tu l’écoutes religieusement, quand tu seras en réalité en train de faire ta liste de courses pour le diner. C’est, d’après moi, la meilleure option, au cas où ton interlocutrice ne te relancerait pas sur les capacités de ta fille… 

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Option #2 : être honnête mais… poliment !

Mais cela ne semble pas être le cas ! Si, malgré tes hochements de tête, celle-ci te balance un “et toi, ta fille ?” tu peux aussi lui dire très discrètement et poliment, et surtout sans la présence de vos enfants, que tu trouves cela merveilleux que sa fille soit en avance, mais que tu ne t’abaisseras pas à jouer à qui mieux mieux parce que chaque enfant va à son rythme. Mais, même si tu n’envisages visiblement pas de t’en faire une amie, à être trop honnête, tu risques de la vexer.

Option #3 : respirer bien fort par le ventre et faire avec

Tu me sembles donc un peu coincée, ma chère Anne-Lise. À toi de voir, ce qui est le mieux et le plus prioritaire : ta santé mentale ou le bien-être de ta fille ? Tu auras ta réponse entre écarter les mères premières de la classe ou faire ce petit effort 5 minutes le matin et 5 minutes le soir pour préserver l’amitié de ta fille. À ta place, je ferais l’effort, en respirant bien fort et par le ventre, et en veillant à refuser toute invitation à diner ou rencontre hors de la vie scolaire qui ne serait pas un anniversaire d’enfants… 

Je te souhaite donc bon courage, car des parents comme ça peuplent plus densément qu’on ne le pense les écoles de nos petits… 

La bisette, 

Ta daronne.