La Daronne est la reine des conseils pas si cons enrobés d’une louche d’humour plus ou moins subtil. La voici de retour pour voler au secours d’une lectrice !
La question pour la Daronne
Chère Daronne,
On en parle des potes qui ne vous donnent pas de nouvelles quand ils sont en couple et vous appellent tous les jours quand ils sont célibataires ?
Je comprends que quand tu es en couple, tu aies beaucoup moins de temps pour tes potes, mais pas au point de disparaître de la circulation…
Mon pote Alex vient encore de nous faire le coup, à chaque fois qu’il se trouve une meuf, c’est le même délire, on le voit plus, il répond aux messages quand c’est trop tard…
S’il répond ! Avec mes potes, on commence à en avoir marre. Pourquoi les gens font ça sérieux ? Et on peut lui dire qu’il nous soule à nous prendre pour ses bouche-trous ?
Noor
La réponse de la Daronne
Ma petite colombe écossaise,
Ah oui, ces potes-là… On les connaît. Ils nous appellent tous les jours quand ils sont célibataires ou que leur meuf est en vacances, mais dès que l’objet de leur affection est dans les parages, il n’y a plus personne. Ils sont d’autant plus insupportables qu’ils sont nombreux. Et de mauvaise foi. Et mystérieux. Qu’est-ce qu’ils foutent à deux pour ne JAMAIS avoir le temps de voir les autres ?
Ah bah ça on n’aura jamais la réponse, parce qu’il faut voir leurs excuses bidon ! AH LEURS EXCUSES BIDON ! Ce n’est pas moi, c’est ma meuf. Elle a été chez le dentiste ce matin, maintenant elle a mal aux dents et a besoin de soutien. Et elle doit se lever tôt demain pour se rendre à son cours d’air Twirling… MAIS LAISSE TA MEUF EN DEHORS DE ÇA ALEX ET ASSUME BORDEL !
Quand l’amitié est un viliain petit canard rejeté de tous
Le truc, tu vois, c’est que sans vouloir excuser ces lâcheurs de mes deux, on vit dans une société qui porte aux nues la relation romantique. L’amitié, elle, serait un peu la relation de seconde zone, dont on se repaît quand on n’a rien d’autre à se mettre sous la dent. C’est complètement con, si tu me demandes, puisque la plupart de mes potes m’ont connue bien avant mon mec. Et puis qui est venu me récupérer au commissariat quand je me suis fait choper en train de voler des sushis chez Monop’ ?
Ce n’est pas mon mec, c’est ma meilleure amie de toujours. Et heureusement, parce que si mon mec m’avait connu à l’époque, il se serait probablement tiré en courant, alors que mon amie, elle est toujours là 20 ans plus tard. Et puis le couple installé, c’est quoi, si ce n’est une amitié qui partage les slips sales et un compte Netflix ? Surtout dans ce monde où il est communément admis que l’on couche avec ses amis.
Mais non, ce n’est pas triste, enfin ! Encore une fois, trouver ça triste, c’est reléguer l’amitié au second plan et c’est dommage.
Quand les débuts d’une histoire nous ramollissent le bulbe
Il parait que quand on est amoureux au tout début, on est dans un état de conscience modifié, ou dit plus vulgairement, on est complètement défoncé aux hormones. Et puis la passion du début, c’est tellement de la bonne qu’on tendance à zapper le reste du monde et à planner à 3000.
Je pense donc que l’on peut laisser deux hères amoureux complètement défoncés s’entre poupougner la tronche dans leur coin quelques mois, sans leur reprocher leur absence. De toutes façons, les nouveaux amants éperdus sont insupportables. Ils ne pigent rien, ne s’intéressent à rien et sont plus en chaleur qu’un taureau en saillie. Autant s’éviter ça.
Quand le copain ne réapparaît pas, ce gros canard
NDLR : Sur 3 sous-titres, j’ai réussi à placer le mot canard dans deux d’entre eux. Considérant le potentiel littéraire assez nul du terme, j’estime que cela mérite d’être relevé. Bref. Revenons à nos moutons.
Là où ça devient abusé, c’est quand au bout de quelques mois, le copain ne répond toujours pas quand on le sollicite. Alors qu’il ne passe plus du tout ses journées à lécher la pomme d’une personne banale que le rut aurait rendu extraordinaire, et que ses soirées se résument à mater Netflix sur le canapé.
Ce qui est selon moi une activité tout à fait plaisante, mais à laquelle je pense qu’il est possible de déroger ponctuellement sans entacher durablement le cours de son existence.
Attention ! Si cet isolement est nouveau et qu’il ne s’est jamais comporté de la sorte, c’est possiblement un peu louche et ça peut valoir le coup de garder un œil sur lui. Les relations toxiques existent malheureusement et le système d’emprise est insidieux.
En revanche, s’il fait le même coup à chaque fois, BAH ALEX VA FALLOIR ARRÊTER DE TE FOUTRE DE NOTRE GUEULE LÀ. La première chose à faire, bien entendu, c’est de lui parler avec diplomatie mais fermeté en lui expliquant exactement en quoi son comportement te blesse et t’énerve.
Ça a l’air logique comme ça, mais parfois on pense que l’autre sait qu’il merde, alors que l’autre il pense juste qu’on est content pour lui et qu’on s’en fout.
Une fois que tu l’as confronté, attend de voir ce qui en ressort. Et si son attitude ne change pas, il sera temps de voir ce que tu peux faire, mais je ne pense pas que tu aies beaucoup plus d’options que les deux suivantes :
Accepter : Je sais que dans beaucoup de groupes de potes, on râle, on peste, on casse du sucre, mais on accueille le copain égaré les bras ouverts quand il revient, parce que ce qui est beau avec l’amitié, c’est que ce n’est pas du H24 et que ça peut se tendre et se distendre sans jamais péter.
Refuser : Ras-le-bol de passer en deuxième. Si tu te sens flouée, personne ne t’oblige à le récupérer quand il se sent seul. Tu n’es pas un mouchoir en papier et tu as le droit de définir tes propres règles.
En bref, la question à se poser, c’est si cette relation épisodique avec Alex peut quand même te convenir ou si tu estimes que les règles de bienséance amicale priment et qu’une attitude aussi peu loyale ne peut pas être tolérée. Pour moi il n’y a pas de bonne solution, seulement celle qui nous fait du bien. OUAH c’est génial de finir le courrier sur une phrase aussi belle <3
Allez, je te laisse, j’ai des messages à envoyer,
La bisette,
Ta daronne
Crédit photo image de une : Janiecbros pour Getty Images
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Les Commentaires
En tout cas j'ai vu plein de cas de figures différents au cours de ma vie. Je suis une personne qui a été le plus souvent célibataire et qui a beaucoup d'amis en couple ou non, avec des enfants ou non...
Je dirais que dans mes amis que j'ai toujours vus en couple, la donnée qui va être la plus importante dans leur disparition est les enfants. Déjà du point de vue de la disponibilité temporelle, mais aussi du point de vue du style de vie et des points communs. Mes groupes de discussion entre amies commencent à être plein de messages sur les nounous, le mobilier bébé, etc... Donc je sens qu'un éloignement va se faire sur ce plan là. Alors que ce n'était pas leur couple qui était un obstacle au départ.
J'ai d'autres amis que j'ai vus se mettre en couple, que j'avais connus célibataires. Ça va aussi dépendre pas mal de la manière dont la personne va gérer son couple. J'ai des amis qui sont ultra fusionnels, à se voir tout le temps et à se prioriser tout le temps. Et d'autres qui gardent une vie personnelle bien remplie et n'envisagent même pas forcément d'habiter ensemble, de se voir plus fréquemment en couple... Et parfois, c'est plutôt moi qui me suis éloignée, pour des raisons plus précises : je comparais ma situation de célibataire à celui de ma pote en couple, j'en avais marre qu'elle m'en parle... C'était plus dû au mode relationnel que j'avais avec l'amie en particulier et ce qu'on attendait de notre relation.
On a pu me faire le retour que quand moi-même j'ai été en couple j'avais pas mal disparu des radars. Le souci était que mon mec habitait loin et donc que je devais réserver mes weekends entiers si je voulais le voir une fois par semaine, ce qui paraît plutôt normal quand on commence une relation. Mais j'ai bien conscience aussi que j'ai tendance à me fondre dans mes relations sentimentales, surtout quand ça a été la première. On est tellement content de tomber amoureux qu'on ne pense qu'à ça !