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Daronne

Help, la belle-famille de notre fils ne veut pas de nous en vacances

La Daronne répond à vos questions en essayant de ne pas être trop à côté de la plaque.

La Daronne est la reine des conseils pas si cons enrobés dans une grosse dose d’humour plus ou moins subtil. La voici de retour pour voler au secours d’une lectrice !

La question pour la Daronne

Chère Daronne

Je ne sais pas si j’ai l’âge ou le profil requis pour te consulter, mais j’ai besoin d’aide sur un sujet qui me fait énormément de peine. Mon fils de 35 ans est marié et père de deux enfants de 2 et 4 ans. Nous avons de bons rapports, mais comme nous travaillons encore, nous n’avons pas souvent l’occasion de passer de longs moments avec nos petits enfants.

Cet été, les parents de sa femme ont organisé dix jours de vacances en famille dans une destination estivale de rêve, avec leurs enfants, leurs partenaires et tous les petits enfants. Avec mon mari, nous avons toujours eu envie d’aller à cet endroit, et si nous comprenons qu’ils aient besoin d’intimité, nous avions pensé à louer notre propre logement non loin du leur… Cela nous aurait permis de passer, nous aussi, du temps avec notre fils et nos petits-enfants. Lorsque nous avons soumis l’idée à notre fils et notre belle-fille, ils ne semblaient pas y voir d’inconvénients, mais ils ont décidé d’en parler à la famille de ma belle-fille.

Ses parents ont refusé ! Nous avions été clairs sur le fait que nous aurions notre propre logement et notre propre voiture, mais ils ne veulent pas de nous ! Selon ma belle-fille, il n’y a rien de personnel, ses parents ont seulement envie de passer ce moment juste entre « eux ». Je ne comprends pas, j’ai croisé ces gens à plusieurs reprises, je pensais que le courant passait bien, ils sont même déjà venus déjeuner chez nous. Avec mon mari, nous pensions tout de même louer une location dans le coin, la terre est à tout le monde à ce que je sache, mais nous avons peur de créer encore plus de dégâts.

Que me conseilles-tu ?

Merci,

Caroline

La réponse de la Daronne

Ma chère petite framboise,

Sache pour commencer qu’il n’y a ni profil ni d’âge pour écrire à la Daronne. Venez comme vous êtes, mes petites créatures terrestres, je vous attends.

Ça ne veut pas pour autant dire que je vous laisserai raconter absolument n’importe quoi sans m’émouvoir. Je suppose que tu as dû te renseigner à mon sujet avant de m’écrire, je n’hésite jamais à ruer dans les brancards. Puisque tu en parlais justement, n’y voyez jamais rien de personnel. Je ne vous connais qu’au travers d’un bref courrier à la thématique précise. S’il m’arrive donc de remettre en question vos… agissements… Ce n’est pas parce que je ne vous aime pas. Que ce soit bien clair.

Moi aussi, j’ai des enfants, tu sais. Et, je peux témoigner : leur présence pourrait transformer n’importe quel individu raisonnable en zinzin de la pire espèce. Ton courrier me permet de conclure que cette dinguerie ne s’estompe pas lorsque les enfants grandissent. Cette lettre n’est pas porteuse d’espoir, si tu veux mon avis. Mais, je ne suis pas seulement là pour assister à vos moments de gloire. Je suis aussi là pour vous accompagner dans vos moments de doutes et vous donner des clefs pour vivre en paix avec vous-même et avec les autres. Avant d’aller plus loin, je juge quand même nécessaire de préciser que mes bons conseils ne sont applicables qu’aux autres. À titre personnel, et comme tout le monde, je gère mon existence n’importe comment. Cette précision faite, nous pouvons continuer.

Arrêtons d’être aussi sensibles, tout le temps

Dans ton courrier, je lis la déception de ne pas pouvoir passer des vacances en famille dans un bel endroit. Cette déception est parfaitement légitime, et même valide. D’ailleurs, toutes les émotions sont valides, même les plus injustifiées. On ne contrôle pas ses ressentis et on a même le droit de partager son malaise avec des proches ou son thérapeute.

Ce qui n’est pas valide, c’est de vouloir faire payer aux autres des émotions qui ne les concernent pas, sous prétexte qu’ils les ont déclenchées malgré eux. C’est vrai, l’enfer est pavé de bonnes intentions et la plus odieuse des perfidies est parfois proférée sous le sceau de la plus pure des affections. Ce n’est pas le cas ici. Le comportement de ta belle-famille n’est pas discourtois, et encore moins malveillant. Elle a parfaitement le droit de vouloir passer des vacances en commité restreint. Je trouve d’ailleurs que les parents de ta bru ont raison de s’autoriser à défendre leurs besoins, plutôt que d’accepter des choses qui vont torpiller un projet qui semble leur tenir très à cœur.

D’une manière générale, je crois que nous devrions tous accepter d’adopter le prisme de la neutralité. Que signifie ce terme que je viens d’inventer ? Qu’il faut évaluer les situations avec son pragmatisme plutôt qu’avec son affect. Si l’événement se présente exactement de la façon dont tu me le narres, je déduirai simplement que cette famille n’a pas envie d’en côtoyer d’autres. Pas que vous êtes soudainement devenus ses ennemis publics numéro 1 (même si vous faites preuve d’une certaine détermination à le devenir). Si l’harmonie régnait hier entre vos deux tribus, elle règne encore aujourd’hui.

Désormais, je suggère que nous arrêtions de souffrir les tripes à l’air au moindre désagrément social en accusant ceux qui ont le droit d’agir comme ils le font des pires infamies. Au contraire, prenons-en de la graine et assumons nos besoins, nos envies.

Voir tes petits enfants, ça oui, tu as le droit

Donc, nous sommes bien d’accord, tu ne vas pas louer de logement à proximité. Tu vas laisser cette famille tranquille pendant ces dix jours, puisqu’à ma connaissance, les vacances scolaires en durent a minima 60. Je suppose que si vous aviez dix jours, et le budget, à dépenser dans une location estivale, vous pouvez vous autoriser à prendre des congés et financer quelques activités à un autre moment.

Au lieu de parasiter les vacances des autres, je vous suggère plutôt d’organiser les vôtres. C’est peut-être trop tard pour cet été, mais vous pouvez soit poser une option pour l’été prochain, investir le prochain créneau de coupure scolaire, ou si c’est possible accueillir les petits enfants chez-vous.

Si vous avez l’impression que votre fils avantage ses beaux-parents et ne vous accorde pas la place que vous aimeriez occuper, c’est le moment de lui en parler. Je souhaite insister sur ce terme en parler, qui dans le dictionnaire n’a pas la même définition que crier, s’énerver ou reprocher. Si cette impression est avérée, votre enfant a probablement ses raisons, et les écouter — puis agir — sans vous braquer, c’est le meilleur moyen d’assurer des relations pérennes à l’avenir. Voir ses petits-enfants n’est pas un droit, mais une potentialité qui se mérite.

Le meilleur moyen d’obtenir ce qu’on veut, c’est de l’organiser soi-même et/ou de l’exprimer clairement. C’est d’ailleurs exactement ce qu’a fait la belle-famille de ton fils et je ne peux que t’encourager à faire de même, au lieu d’envisager de te greffer à un projet qui n’est pas le tien.

Je te laisse, je dois annuler l’envoi d’un colis piégé pour mes beaux-parents,

La bisette,

Ta Daronne


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Les Commentaires

34
Avatar de Marre des
26 juillet 2023 à 11h07
Marre des
@MésangeBleue en fait on peut avoir de l'empathie pour la femme qui a écrit tout en ayant de l'empathie pour la belle famille.
La femme qui écrit est dans l'émotionnel (c'est normal, ce n'est jamais agréable de se prendre un "non" quand on est persuadé que ça sera "oui" et il faut dépasser cela. C'est un peu (beaucoup) le principe de la frustration et passer outre et se mettre à la place de)
Ce n'est jamais évident mais important dans la vie
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Voir les 34 commentaires

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