Help ! J’ai stalké mon boss sur Insta et j’ai liké sans faire exprès une photo de lui en sous-vêtements

La Daronne est la reine des conseils pas si cons enrobés dans une grosse dose d’humour plus ou moins subtil. La voici de retour pour voler au secours d’une lectrice !

La question pour la Daronne

Chère Daronne,

Je bosse pour une grosse boîte, et mon N+2 est canonnissime. Nous sommes amenés à beaucoup collaborer dans le cadre du travail, mais nos rapports sont strictement professionnels, même si à chaque fois, je défaille.

Je sais qu’il ne s’agit que d’un crush de boulot. Mais, Daronne, tu verrais son sourire, et ses yeux, et ses mains, et puis… ses fesses. Je craque. Je craque tellement que je l’ai stalké sur Instagram et je n’ai pas été déçue : monsieur pose en maillot de bain à de nombreuses reprises sur son profil qui est public, en plus !

Je ne sais pas bien comment j’ai pu en arriver là, mais sans faire exprès… J’ai liké une des photos les plus suggestives ! Avec un profil à mon vrai nom ! Il va savoir que je le traque en ligne. J’ai retiré immédiatement le like, mais la notif a dû s’afficher ! Pour le moment, il est en voyage, mais il va revenir la semaine prochaine. Je fais quoi ?

Samia

La réponse de la Daronne

Mon petit colibri,

Dis-moi, est-ce que j’ai le droit de rigoler quand même ? Vous êtes tous trop mignons vous les lecteurs, à chaque fois, vous me racontez des moments de gênance intersidérale comme si votre vie était fichue et que vous me demandiez limite de vous euthanasier sur place. Mais crois-en mon expérience, en vérité, vos histoires sont certes bien malaisantes, mais d’une, elles arrivent à tout le monde et de deux, elles ne sont pas graves. Du tout. Honnêtement, personne ne quitte ce monde sans emporter avec lui un sac de grosses hontes plus lourd qu’un âne mort. Et heureusement ! On se raconterait quoi en soirée sinon ?

Je pense sérieusement que cette façon mortifiée de considérer le monde et nos conneries, on l’hérite de nos traumatismes adolescents. On reste bloqué à ses 15 ans, le jour où on a demandé à Félix du cours de dessin de sortir avec nous, et que non seulement il a dit non. Mais qu’EN PLUS, il est allé s’en vanter auprès de tous ses potes en se foutant de notre gueule. Pour une raison que j’ignore, à cet âge-là, kiffer et être kiffé, c’est la honte et ça laisse des traces.

Mais crois-moi, une fois devenus adultes, cet âge béni où l’on cesse enfin de citer Damien Saez dans tous ses status MSN, se rendre compte que quelqu’un nous trouve attirant, c’est sympa. Enfin, moi, personnellement, quand je repère chez un copain mâle un intérêt sincère et respectueux pour ma personne, même s’il n’est pas réciproque, je suis flattée. Ça fait du bien à tout le monde de voir qu’on plait. Si j’étais à la place de ton boss, je ne vais pas te mentir, je trouverais ce like sorti de nulle part bien chelou. Mais pas chelou genre flippant (après tout, si je me fous en maillot sur mon profil public, c’est bien pour qu’on me voie), plutôt chelou genre : ah ok, I still got it !

Que faire après avoir liké la photo sexy ?

Maintenant que la photo sexy est likée, et potentiellement délikée, comporte-toi comme tout le monde devrait se comporter après un événement bien, bien gênant, mais à priori sans aucune incidence sur le futur de qui que ce soit : fais comme si rien ne s’était passé.

Peut-être que le beau manager a vu le like, peut-être que vous êtes en fait un paquet à liker sa semi-nudité quotidiennement et que ta notification s’est noyée dans le reste. Tu ne le sauras jamais, parce qu’à priori, il ne t’en reparlera pas. S’il s’agit d’un humain normal, son comportement ne devrait pas changer d’un iota. En contexte professionnel du moins. Après tout, ton manager reste un homme, et n’est probablement pas épargné par les épisodes de lourdinguerie ponctuelle inhérents à son genre. Il n’est donc pas impossible que lors d’une soirée afterwork particulièrement alcoolisée, il vienne te gratifier d’un : « Alors, comme ça, tu aimes mes photos ? » en étant éméché. À toi de voir ce que tu voudras faire de cette question rhétorique limite crapuleuse le moment venu.

Imagine, tu lui plais aussi

Comme je te l’ai dit, cet événement aussi vivifiant qu’anecdotique sera suivi dans 80  % des cas d’un silence qui ne sera ni gêné ni lourd de sens. Franchement, si ton supérieur n’a que ça à foutre de rester bloqué sur un like disparu depuis, l’événement aura au moins l’intérêt de révéler que le joli manager a surtout le QI d’un bulot. Mais bref, alors 80 % des cas. Dans les 20 % de probabilité restante, on peut en dédier 2 % ou 3 % au QI de bulot. Il reste donc 17 % de probabilité que cette histoire connaisse un dénouement bien plus heureux que celui initialement envisagé.

Je ne connais pas vos situations respectives en termes de disponibilités amoureuses. Mais admettons que le chef et toi-même soyez ouverts aux nouvelles rencontres. Admettons aussi que le chef se soit dit en voyant ton like : « OH BAH ÇA, CHIC ALORS ! » Tu pourrais constater, au cours des prochaines semaines, des sourires appuyés de sa part, et peut-être même des tentatives pour engager une conversation poussée. À moins qu’il ne profite de l’ivresse de la soirée afterwork citée précédemment pour te signifier son intérêt réciproque. Malgré sa confondante nullité, la cuite professionnelle, c’est la technique qui fonctionne le mieux, et de loin, pour pécho nos crushs de taf (si l’attirance mutuelle et le collaborateur en état de consentir, évidemment).

Je te laisse, je dois mettre mon compte Instagram en privé,

La bisette,

Ta daronne,

Crédit photo image de une : Pexels