Avant qu’Harry Potter ne devienne une série HBO, la question de l’adaptation de l’œuvre littéraire est remise sur le devant de la scène par David Yates, le réalisateur des quatre derniers films de la franchise (de Harry Potter et l’Ordre du Phénix au grand final, Les Reliques de la Mort partie 2.)
Densité du roman d’origine, abondance de personnages, croisement de différents arcs narratifs, exigence des effets spéciaux : quel enjeu a été le plus difficile à surmonter pendant la réalisation des quatre derniers opus ? La réponse du cinéaste va peut-être vous surprendre.
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Le seul Harry Potter « sans troisième acte »
En pleine promotion de son nouveau film Pain Hustlers présenté au TIFF, David Yates a dévoilé quelques secrets de fabrication sur Harry Potter. Quand Collider lui a demandé quel épisode de la saga avait été plus difficile à réaliser, le réalisateur a confié :
« Oh, c’est une bonne question. Probablement Harry Potter et les Reliques de la Mort : Partie 1. Le grand défi de ce film était qu’il n’avait pas vraiment de troisième acte. Il a un peu manqué de vapeur à mi-chemin, et Mark [Day – le monteur des quatre derniers films Harry Potter] et moi nous asseyions souvent pour réfléchir en répétant : « Ce film n’a pas de troisième acte. Comment allons-nous… ? Accrochez-vous, c’est fou. Il n’a pas de troisième acte. »
Selon David Yates, c’est bien pour Harry Potter et les Reliques de la Mort partie 1 que le montage s’est avéré être un véritable instrument de magie.
Le réalisateur a expliqué que tous les autres opus de la saga reposaient sur la même structure en trois parties, calquée sur le modèle des romans de J.K Rowling. Située entre les murs de Poudlard, l’histoire montre d’abord une situation initiale puis un défi auquel se confronte le fameux trio, Harry, Hermione, Ron. Quant au troisième acte, il consiste toujours en une résolution de ce défi et en une victoire, qui occupe et clôt l’année scolaire.
Un « road movie où il ne se passe pas grand-chose »
Dans le cas des Reliques de la Mort, il était impossible de répéter ce modèle puisque le livre de J.K Rowling constitue un seul et même volume, au lieu d’être divisé en deux. C’est aussi le premier épisode en dehors de Poudlard.
Dès lors, le réalisateur a dû trouver un point de rupture convaincant entre les deux opus, en ménageant suffisamment de suspens à la fin du premier. Dans son interview pour Collider, Yates a expliqué que ce travail de scénario et de montage était d’autant plus difficile qu’il se passait relativement peu de choses à ce moment de l’histoire.
Le cinéaste a notamment fait remarquer que pour la première fois dans la saga, le film ressemblait beaucoup à un road movie, les trois héros voyageant à travers la Grande-Bretagne pour fuir les Mangemorts. Un programme qui a peut-être de quoi dérouter le spectateur habitué à des films où le scénario file à toute vitesse et multiplie les rebondissements :
« L’idée du film était de faire un road movie qui consistait à sortir les enfants de l’école, les mettre en danger en dehors de cet endroit sûr et voir comment ils grandissent alors que leur relation est mise à l’épreuve.
Mais ensuite, vous on se retrouve directement dans le point culminant et les feux d’artifice jusqu’au final. Nous avons donc imaginé une partie qui donne l’illusion d’une montée en puissance alors qu’en fait, c’était : « Tadam ! ». [Rires] Il ne se passe pas grand-chose à la fin de la seconde moitié du film.
C’est pour cela que je suis toujours ravie quand des spectateurs me disent « Les Reliques de la Mort Partie 1 est mon film préféré. C’était tellement incroyable. C’était comme un road movie européen. » Je leur réponds : « Oui, mais ce qui était incroyable, c’est le travail que nous avons fait sur le montage. »
David Yates a ainsi dû redoubler de créativité pendant le montage pour faire de certains évènements les points culminants du premier opus.
Une chose est sûre, la magie a opéré et David Yates a relevé son défi haut la main. La preuve : on n’est toujours pas remises de cette fameuse séquence à la fin de la première partie des Reliques de La Mort…
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