Bienvenue dans le Journal de la pire année de ma vie, le récit d’une madmoiZelle qui se replonge dans les mois cauchemardesques qu’elle a vécus.
Drames, violences, ruptures et harcèlement, des évènements qui se sont enchaînés jusqu’à l’attirer au fond du gouffre… avant qu’elle ne s’en relève, encore plus forte et épanouie qu’avant.
C’est une histoire douloureuse, mais elle finit bien, puisque cette jeune femme est encore là pour la raconter. En voici le cinquième épisode ; la suite sera publiée chaque semaine sur madmoiZelle.
- Épisode 1 : Le jour où la pire année de ma vie a commencé
- Épisode 2 : Ma semaine en plein cauchemar
- Épisode 3 : Quand j’ai cru, naïvement, que la pire année de ma vie allait s’arrêter
- Épisode 4 : Cœur brisé et dépression : la pire année de ma vie continue
La rupture avec Félix se fait petit à petit. Les disputes n’ont pas cessé, mes doutes quant à mon amour pour lui et pour Thomas non plus.
On se rend compte tous les deux que notre relation n’est plus saine, qu’on n’arrive pas à passer au-dessus tout ce qu’il s’est passé ces quelques mois.
Ça me fait une peine immense. Mais d’un autre côté, je me dis que c’est peut-être pour le mieux ? Félix ne mérite pas d’être malheureux à cause de moi. Vraiment pas.
Quand soudain, la maladie s’en mêle
La situation avec Félix et Thomas me fait retomber dans un état de tristesse qui me paralyse, m’empêche de sortir, me fait sécher des cours.
Je ne sais plus où j’en suis et je ne fais preuve d’aucune indulgence envers ce que je ressens.
Pendant plusieurs semaines, mon état physique et mental se dégrade. Ma mère me traîne de nouveau chez le médecin.
Apparemment, j’ai attrapé la mononucléose. Je suis éreintée. Je loupe de nouveau plusieurs semaines de cours.
Je suis presque soulagée, cette maladie me donne une excuse pour rester cloîtrée chez moi.
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Ma vie étudiante devient un enfer
Les histoires avec Félix et Thomas mises de côté, la situation avec mon asso ne s’est pas améliorée, au contraire.
Les choses se sont envenimées avec Joffrey, or lui et Alya (l’hôtesse de la soirée qui est devenue le théâtre de l’accident de Thomas) sont les deux seuls « amis » que j’ai dans ma classe.
Et aucun des deux ne me parle plus depuis la rentrée des vacances de Noël, Alya ayant pris le parti de Joffrey dans nos différends…
Les cours sont devenus intenables, je ne me suis jamais sentie aussi seule.
Pourtant très bonne en classe, j’ai l’impression de m’être transformée en vilain petit canard tant j’ai du mal à trouver désormais mes groupes de travail.
Mes amitiés dans la tourmente de ma dépression
Du côté de mes amis, tout n’est pas tout rose non plus. Notamment avec Nicolas et Eva, un couple d’amis qui étaient là le soir de l’accident de Thomas.
Les choses ont dégénéré avec Eva sans que je ne le voie venir. Nicolas m’avoue que ça fait plusieurs semaines qu’elle raconte des horreurs dans mon dos car elle est jalouse de ma relation avec lui.
Voilà pourtant plusieurs mois que lui et moi, auparavant très proches, nous sommes éloignés malgré nous à cause de la jalousie d’Eva, justement !
Elle n’hésite pas à parler de mes relations avec Félix et Thomas à qui veut l’entendre et encore une fois, les insultes y vont bon train.
« Faut vraiment être la pire des salopes pour faire des choses pareilles à deux mecs super. Elle me dégoûte tellement, lui faire la bise me donne la nausée. »
Je tombe des nues. Entendre ce qu’Eva, censée être mon amie, raconte dans mon dos… ça me tue. J’ai vraiment l’impression de perdre un par un ceux que je pensais être « de mon côté ».
Je la confronte, elle ne nie pas ce qu’elle a dit et me répond seulement qu’elle n’est pas la seule à avoir tenu de tels propos. Nicolas pense tout pareil, me garantit-elle, c’est juste qu’il n’assume pas devant moi.
Je ne cherche pas à démêler le vrai du faux, ça me fait trop de peine.
Un espoir pour faire remonter mes notes
Mes notes sont en chute libre, mais j’essaye tant bien que mal de les améliorer à mon retour en cours, principalement en participant de mon mieux aux activités que propose mon école.
Il y a notamment un concours de négociation organisé contre d’autres université qui me tente bien.
Je m’y inscris avec mon amie Astrid. Je suis ravie : chaque binôme participant au concours est envoyé dans une autre ville, ce qui me donnera de nouveau une excuse pour esquiver mon école et ses étudiants.
Je m’entends très bien avec Astrid et je suis contente de passer trois jours rien qu’avec elle. Je me dis que ça me changera les idées.
Pour nous accompagner, il nous faut trouver un prof tuteur, l’objectif étant de nous encadrer et de nous coacher pendant toute la durée de concours.
Astrid et moi pensons immédiatement à un de nos nouveaux professeurs, Monsieur Tano, qui est jeune, brillant, drôle et surtout particulièrement proche de ses étudiants.
Il m’avait aidée au premier semestre sur plusieurs devoirs et m’avait même donné son numéro au cas où j’aie besoin d’aide supplémentaire. Je l’aime vraiment beaucoup et j’ai l’impression de faire partie de ses étudiants préférés également.
Je suis contente de partir avec lui, je me dis que non seulement nous avons toutes nos chances pour le concours mais aussi que nous allons passer un bon moment. Enfin.
Mais les choses ne se passent pas du tout comme prévu.
Le professeur devient harceleur
Dès la veille de notre départ, le comportement du prof vis-à-vis de moi devient particulièrement étrange.
Il m’inonde de textos pour me dire à quel point il est heureux de partir avec moi. Une fois dans le train, alors qu’il est assis en face de moi et qu’Astrid est à ma droite, il continue de m’envoyer des messages en me faisant des clins d’œil par-dessus son écran dès que je lève les yeux.
Le malaise s’installe et les choses deviennent vite atrocement gênantes.
Monsieur Tano commence à faire des réflexions de plus en plus déplacées. D’abord quand on est seuls tous les deux, puis même devant Astrid.
Il me complimente sur mon physique, passe sa main dans mes cheveux, se permet de remettre en place ma bretelle de soutien-gorge.
Je n’ose d’abord rien dire. Il s’agit de mon professeur, il est plus âgé, c’est un homme, il me fait un peu peur… Mais ses remarques et ses « blagues » deviennent de plus en plus salaces.
Plusieurs fois, j’évoque un amoureux (imaginaire à ce moment-là, donc). Je me dis que si Monsieur Tano me croit en couple, il arrêtera de se comporter de la sorte.
Au contraire, il me sous-entend que mon fameux copain doit être un idiot, qu’il est clair qu’il me faut un mec plus âgé et plus mature pour que je sois heureuse.
Je me fais de plus en plus ferme dans mes réponses mais je n’ose toujours pas m’imposer face à mon professeur.
Le deuxième jour, ses allusions n’ont plus de limite.
Alors que nous sommes en train de discuter avec Astrid d’une autre étudiante ayant les cheveux très courts, nous en venons à déclarer que la jeune fille est magnifique mais que nous-mêmes n’oserions pas nous couper les cheveux de cette façon.
Monsieur Tano, assis à quelques mètres de nous, s’immisce alors dans notre conversation et s’adresse directement à moi.
— De toute façon, il ne faut pas que tu te coupes les cheveux, toi. — Hm, pourquoi ? — Parce que le jour où tu seras en position de l’autruche, la tête dans l’oreiller, j’aurai besoin d’avoir tes cheveux auxquels me raccrocher.
Je suis tellement choquée que je reste sans voix. Je prends mes affaires et je sors de la pièce.
Astrid et moi passons nos journées à éviter Monsieur Tano. Le soir, nous prétextons même ne pas nous sentir très bien pour éviter de dîner avec lui.
On essaye de nous faire livrer de la nourriture dans notre chambre d’hôtel, sans succès, alors nous préférerons nous affamer plutôt que de prendre le risque de le croiser sur le palier.
Le lendemain, les remarques reprennent mais cette fois, nous nous insurgeons et lui demandons fermement d’arrêter, lui disant que ses « blagues » ne nous font pas rire et nous mettent mal à l’aise.
Monsieur Tano se vexe et nous explique que nous n’avons aucun humour, nous expliquant que notre malaise est dû à notre manque de confiance en nous.
Le concours se terminera dans une ambiance super tendue et gênante.
Je veux changer de tuteur
Une de fois de retour à l’école, je raconte tout à certains amis, qui s’énervent mais ne semblent pas surpris : ils avaient déjà une opinion bien définie de ce prof dont je ne comprenais jusque-là pas l’origine.
En revanche, je n’ose pas en parler à mes parents. J’ai trop peur de la réaction que mon père pourrait avoir, peur qu’il aille lui casser la gueule, peur qu’il s’énerve.
Je décide également d’envoyer un mail à ma directrice d’études.
Monsieur Tano est censé être mon professeur tuteur pour mon séjour à l’étranger l’année prochaine. Or, après ces 3 jours passés avec lui, il est absolument inimaginable pour moi qu’il remplisse ce rôle et reste en contact avec moi pendant un an de plus.
J’ignore pourquoi mais je n’ose pas mentionner ce qu’il s’est passé au concours. J’invente une excuse (je suis hors-délais pour changer de tuteur) en croisant les doigts pour que ça marche.
Le courage d’Astrid face au harcèlement sexuel
Quelques jours plus tard, je suis convoquée dans le bureau de ma directrice d’études. Astrid y est déjà.
Si je suis d’abord surprise, je comprends très vite : mon amie, inquiète, est venue dénoncer le comportement de Monsieur Tano
.
Ma directrice d’études m’explique qu’il va falloir, si je le veux bien, que je lui envoie des captures d’écran de tous les messages que mon prof m’a envoyés, que je retranscrive toutes les remarques déplacées qu’il a prononcées. Astrid l’a déjà fait de son côté.
Elle m’explique également que la situation est grave. Que si je le désire, elle est prête à m’accompagner devant un tribunal.
Mon sang ne fait qu’un tour : il est hors de question que je porte plainte, ma dernière expérience avec la police est encore trop traumatisante pour que je puisse imaginer avoir de nouveau à faire aux forces de l’ordre.
Je me rends compte de la gravité de la situation, je sais aussi qu’elle aurait pu être bien plus grave. Et je me dis qu’il ne faut pas que cela arrive à une autre étudiante.
J’explique à ma directrice que je suis prête à témoigner, à tout mettre par écrit, mais que je ne veux pas que l’affaire s’ébruite, ni qu’elle soit portée devant un tribunal, en tout cas pas par moi. Et bien sûr, je veux garder l’anonymat.
J’ai demandé à Maître Alesanco, avocate à la Cour, de me donner ses conseils : que faire si on se retrouve dans la situation de cette madmoiZelle, harcelée sexuellement par un professeur ?
Voici sa réponse, aussi instructive qu’importante.
Tout d’abord il convient de donner une définition du harcèlement sexuel afin de pouvoir bien l’identifier et d’agir en conséquence.
Le harcèlement sexuel est une infraction qui est constituée en cas d’agissements répétés de la part du professeur ou si ce dernier commet un seul acte particulièrement grave (un chantage sexuel).
Vous devez savoir que le fait de subir un tel harcèlement par un professeur est une circonstance aggravante de cette infraction, et cela justement parce que l’auteur des faits a une autorité sur l’étudiant.
La conséquence en est que le professeur, risque alors 3 ans d’emprisonnement outre une amende de 45.000 euros.
Comment reconnaître le harcèlement sexuel par un professeur ?
L’auteur va tenir des propos ou bien adopter des comportements à connotation sexuelle dégradants, humiliants envers l’étudiant ou bien qui ont pour but de créer une situation hostile, intimidante ou offensante pour ce dernier.
Les propos et les comportements peuvent être de natures différentes, cela peut être des envois de SMS, mails ou bien encore des attitudes non appropriées.
Clairement, le fait de passer la main dans les cheveux d’une étudiante, de lui faire des clins d’oeil est constitutif d’un comportement à connotation sexuelle.
Parfois la victime peut « douter » de la connotation sexuelle des propos ou comportement de son professeur envers elle, dès lors il doit être précisé que les actes n’ont pas forcément à présenter un caractère sexuel de manière totalement explicite ou direct.
Néanmoins, les agissements du professeur doivent être répétés, c’est-à-dire au minimum deux actes même si l’intervalle de temps entre les deux est large.
Ainsi, le fait d’avoir, pour son élève, des réflexions sur son physique ou bien d’exercer sur cet élève des regards appuyés n’est absolument pas normal et peut être répréhensible.
Notez également que les agissements du professeur doivent être imposés à l’étudiant, l’absence de consentement de la victime peut aussi résulter de son silence face aux agissements de l’auteur.
De cette manière, si vous êtes effrayé par ces comportements et que vous n’osez pas manifester de manière explicite votre refus de la situation cela ne pourra pas vous être reproché.
C’est donc la perception des actes du professeur sur la victime qui vont constituer cette infraction, c’est-à-dire qu’un simple sous-entendu peut créer une situation hostile, offensante ou intimidante pour la victime ou encore un comportement qui va avoir pour effet de porter atteinte à la dignité de l’étudiant du fait du caractère dégradant des propos ou agissements du professeur.
Que faire si je me sens harcelée sexuellement par un professeur ?
Si vous avez un doute sur la situation, qui vous paraît ambiguë, anormale ; il est nécessaire de conserver tous les mails, SMS de ce professeur.
La preuve est un élément fondamental et vous devez en recueillir un maximum.
Aussi, il paraît indispensable de contacter un avocat ou une avocate et ce même si vous êtes effrayé.
En effet, l’élève peut avoir peur des représailles en cas de dénonciation des faits, se sentir seul ou perdu face à ce type d’agissement.
L’avocat sera seul à pouvoir vous aiguiller, vous accompagner et résoudre cette situation.
Par ailleurs, votre avocat pourra prendre attache avec l’université (si cela n’a pas été fait) afin que celle-ci agisse et éventuellement licencie le professeur indépendamment de l’engagement d’une action pénale.
Les coordonnées professionnelles de Maître Alesanco
Si tu te poses d’autres questions sur le harcèlement sexuel dans le cadre des études, tu peux aussi prendre directement contact avec Maître Laëticia Alesanco :
- par téléphone au 04.68.60.48.84
- par mail à [email protected]
- par courrier au 12 rue Doria, 34000 Montpellier
Et avec Félix, ça en est où ?
Pour ce qui est de la situation Félix/Thomas, les choses se sont « un peu » calmées.
Félix et moi avons pris de la distance mais restons bienveillants l’un envers l’autre. Plusieurs mois se sont écoulés depuis notre séparation de janvier.
Nous nous parlons moins, mais quand nous le faisons il me fait sentir que même s’il ne tolère pas tout et que de m’imaginer avec Thomas lui fait énormément de peine, il comprend, il est là.
Il me dit qu’il est nécessaire que l’on fasse nos propres expériences chacun de notre côté en ce moment. Surtout si l’on doit se retrouver plus tard pour une relation plus saine.
Des nouvelles de Thomas
Thomas et moi nous sommes rapprochés un peu, naturellement.
J’essaye de ne pas trop réfléchir : je me dis que si les choses se passent ainsi c’est sûrement pour une raison. Parce qu’il faut que je vive mes expériences, comme me l’a dit Félix, que j’aille au bout des choses.
Je n’ose pas trop mettre de mot sur ma relation avec Thomas, même si nous nous comportons clairement comme un couple. Il me le reproche beaucoup. Mais je n’y arrive pas.
Pourtant je suis bien avec lui, il est particulièrement présent.
Si mes copains d’école nous voient souvent ensemble, mes amis de l’extérieur n’ont pas la moindre idée de ce qu’il se passe entre nous.
Je n’assume pas, je crois. J’ai peur de ce que les autres vont penser car je n’en suis moi-même pas fière.
Les blessures causées par les histoires avec Eva et Nicolas sont encore douloureuses et leurs insultes me hantent.
Le destin de Monsieur Tano
La fin de l’année approche à grands pas : nous sommes début avril, nous allons tous et toutes nous envoler pour nos stages de fin d’année.
J’ai hâte de passer à autre chose. Mes rapports avec Joffrey et les gens de ma classe sont devenus invivables. De plus, j’ai eu des nouvelles de ma directrice d’études par rapport à Monsieur Tano. Il a été renvoyé.
Je n’ai pas trop suivi le dérouler des évènements, j’ai simplement compris qu’il avait été convoqué pour un entretien.
J’ai très peur des représailles.
Elles ne tarderont pas à arriver : mon ex-prof harceleur m’envoie un message pour me dire que « ce n’était pas très intelligent d’avoir raconté des bêtises à [son] sujet » sachant qu’il a « accès à mon adresse dans le dossier étudiant [s’il] le voulait ;) ».
Au final, Monsieur Tano ne fera rien. Par anticipation, je l’ai bloqué sur LinkedIn, par mail et dans mon téléphone mais il ne se manifestera plus après ce message.
Je n’aurai plus jamais de ses nouvelles.
Les disputes avec Thomas
Le stage commence enfin. Adieu les cours, adieu l’école !
J’ai hâte de ne plus voir personne, pas même Thomas qui me reproche de plus en plus souvent de ne pas lui donner le crédit qu’il mérite en n’assumant pas notre relation…
Je le comprends, mais je n’y arrive pas. Je n’arrive toujours pas à en parler à mes amis, je n’ai pas envie non plus de l’inviter chez mes parents. Et plus il me presse pour que je le fasse, moins j’en ai envie.
Car encore une fois je ne sais même pas ce que je veux.
Thomas cherche les disputes en permanence, me reprochant tout et n’importe quoi, faisant souvent des crises sur le fait que j’échange parfois avec Félix.
Mais je n’ai pas l’énergie de lui accorder des engueulades en retour, j’esquive les disputes du mieux que je peux. Je suis fatiguée, je veux laisser tout ça de côté un moment.
Mon anniversaire, une éclaircie ? (Pas du tout)
Le week-end de mon anniversaire arrive, je suis ravie. J’y accorde beaucoup d’importance. Je me dis que ce sera enfin une occasion d’oublier mes problèmes.
Mais encore une fois, les choses ne se passent pas comme prévu.
J’ai invité Thomas me disant que je n’avais pas vraiment le choix de le faire mais le faisant pourtant un peu à contre-cœur.
Pendant la soirée, organisée dans un bar, mes copains et mes parents n’apprécient pas Thomas et me le manifestent plus ou moins frontalement.
Thomas, de son côté, ne se mélange pas et observe la soirée dans un coin avec un regard dur. Il m’adresse le même regard plein de reproches à chaque fois que je pose mes yeux sur lui.
Je ne sais donc plus où donner de la tête…
J’essaye de passer une bonne soirée, mais n’accorde que très peu de temps à Thomas. Je le sens bouillir mais il ne dit rien… jusqu’au moment de quitter le bar.
Il explose complètement et me reproche en hurlant de l’abandonner. En effet, en plus de ne pas avoir passer beaucoup de temps avec lui pendant la soirée, je lui confirme que je vais dormir chez moi avec une amie qui est rentrée d’Erasmus exprès pour le week-end, déclinant donc sa proposition de dormir chez lui.
Il me reproche d’être une sale égoïste, me disant que s’il avait su que je penserai encore une fois qu’à ma gueule, il n’aurait pas dépensé autant pour la robe qu’il m’a offerte la veille.
Je n’en peux plus de ses crises. Je ne les supporte plus. Je ne le supporte plus.
Je rentre avec mon amie et je lui confie sur le chemin qu’il faut que je trouve un moyen pour que ça s’arrête.
La discussion avec Thomas
Le lendemain, je donne rendez-vous à Thomas en lui disant que j’ai besoin de lui parler. Je redoute la discussion, je redoute sa réaction. Je crois qu’il me fait peur.
Mais je prends mon courage à deux mains et lui expose la situation clairement. Encore une fois, je refuse de lui mentir mais décide tout de même de prendre des pincettes pour éviter le pire.
Je lui explique qu’il attend de moi des choses que je ne peux lui donner.
Je ne suis toujours pas guérie de tous les évènements de cette année et je n’en peux plus de la pression qu’il me met en permanence.
Je lui dis que je l’aime, ce qui est vrai, mais pas de la même façon que lui, pas aussi fort. Son amour m’étouffe.
Je ne peux plus continuer à le voir, j’ai besoin d’évoluer seule de mon côté pour me reconstruire et aller mieux.
Comme je le craignais, la discussion part en cris et en larmes.
Thomas refuse la rupture, il me dit que ce n’est pas grave si je ne l’aime pas autant que lui, qu’il a suffisamment d’amour pour moi pour que ça fonctionne quand même.
Il refuse d’écouter ce que je lui dis, me supplie de ne pas le quitter, me disant qu’il ne peut pas vivre sans moi.
Je clos la conversation, m’apprête à partir mais il m’attrape le bras fermement. Il me fait mal physiquement et avec ses mots.
J’arrive à me dégager, je pars en pressant le pas, les larmes coulant sur mon visage sans que je ne puisse les arrêter.
Le début de la (presque) fin
Quelques semaines après cette séparation terrible, je suis invitée à l’anniversaire d’un de mes meilleurs amis.
Félix est là aussi.
On passe la soirée ensemble, c’est chouette de le retrouver car je ne ressens aucune tension, aucune animosité.
Je reste tout de même prudente. Je ne me pardonne toujours pas mon espèce de « jonglerie » entre lui et Thomas il y a quelques mois, je ne voudrais surtout pas refaire n’importe quoi.
Mais les choses semblent si simples, si évidentes… Cette soirée me fera beaucoup de bien.
Et pourtant, elle marquera aussi le début de ma presque fin.
Car quelques jours plus tard, Félix croisera au bar un mec de mon école et se présentera naturellement comme mon copain.
Thomas aura vent de cette conversation et deviendra complètement fou.
Nous sommes à quelques semaines à peine de mon admission aux urgences psychiatriques.
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Les Commentaires
Le comportement du prof est vraiment gerbant. Je suis contente que la madz ait eu Astrid a ses côtés pour la soutenir.
Les commentaires précédents ont déjà bien exposés mon avis sur Thomas. Il a clairement un problème pour s'accrocher autant à une relation qui ne marche pas et se comporter comme ça. Il me fait de la peine et en même temps il me fait peur. J'espère que ça finira par s'arranger pour lui aussi.