Le harcèlement sexiste et les violences sexuelles dans les transports sont une réalité pesante et éreintante. Malgré les tentatives de faire prendre conscience aux harceleurs que ce qu’ils font est mal, fait mal, humilie, met en colère et/ou de mauvaise humeur pour la journée, les choses ne changent pas. Encore ce matin, j’ai eu droit à une main aux fesses et un commentaire creepy en vingt petites minutes de trajet…
C’est un quotidien pénible, qui rend des trajets obligatoires (pour aller au travail, à la fac, au lycée, au collège) imbuvables. Selon une enquête récente, 100% des utilisatrices des transports en commun interrogées affirment y avoir été victimes de harcèlement sexiste. 100% ! C’est tellement dingue et pourtant… ça ne surprend pas grand-monde.
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Le gouvernement a décidé de prendre ce problème en main. Pascale Boistard, secrétaire d’État chargée des droits des femmes et Alain Vidalies, secrétaire d’État chargé des Transports, ont présenté ce matin même le plan national de lutte contre le harcèlement sexiste et les violences sexuelles.
Ce plan se divise en douze engagements, eux-mêmes divisés en trois axes.
Mieux prévenir
L’action, ça passe aussi par la prévention, qui permet d’éveiller les consciences et de prendre les dispositions afin que le problème du harcèlement sexiste et des violences sexuelles soit au maximum évité en travaillant en amont.
Ici, les mesures préventives sont les suivantes :
- Des marches participatives d’usagères pour améliorer la sécurité des femmes dans les transports : des usagères des transports en commun, accompagnées d’élu-e-s locaux et de membres du personnel des transports en question, iront visiter des stations/gares ou autres afin identifier les endroits où l’aménagement tend à l’insécurité (soucis d’éclairage, par exemple)
- Une campagne de sensibilisation à l’automne 2015, afin de rappeler que les violences sexuelles et le harcèlement sexiste sont punis par la loi, et afin d’ouvrir les yeux sur le problème aux usagers et aux usagères.
- Des messages pérennes (qui sont affichés pour longtemps).
- L’expérimentation de l’arrêt à la demande des bus la nuit. C’est à Nantes que l’expérience sera testée : pouvoir demander à arrêter le bus n’importe quand la nuit, sur le trajet, même entre deux arrêts, afin de raccourcir son temps de trajet à pied au maximum.
- La mobilisation des services de l’État sur tout le territoire.
Une réaction plus efficace face à ces situations
De nombreuses personnes qui ont déjà été agressées ont témoigné du manque de réaction des usagers qui les entouraient (« Comment faire ? Que dire ? Est-ce qu’on se met en danger en réagissant ? » étant le genre de questions qui peuvent fuser dans le cerveau quand on voit une femme en découdre avec un agresseur), et de l’impuissance des agents du réseau.
En ce sens, pour permettre aux victimes de signaler plus rapidement leur agression, et pour inciter les témoins à réagir, avec discrétion s’ils le souhaitent, des mesures ont été décidées.
- Des services d’alerte téléphoniques plus efficaces : le 3117 pour la SNCF et le 3246 pour la RATP serviront à signaler les cas de harcèlement sexiste ou de violences sexuelles. À terme, il y aura une réflexion sur l’harmonisation nationale des numéros de téléphone ainsi qu’une plus grande communication sur leur existence.
- L’alerte par SMS pour plus de sécurité : elle permet aux témoins de pouvoir signaler discrètement les cas d’agressions. Le dispositif sera mis en place avant fin 2015 pour la SNCF.
- Le développement de nouveaux outils numériques d’alerte et de signalement.
- Un travail continu de suivi du phénomène.
Mieux accompagner les victimes, dans des transports non-sexistes
Pour mieux accompagner les victimes de harcèlement sexiste et de violences sexuelles, Pascale Boistard et Alain Vidalies proposent…
- Des personnels mieux formés, un travail de pédagogie des employés des réseaux de transports en commun comme dans les forces de l’ordre, au harcèlement sexiste et aux violences sexuelles.
- Favoriser la mixité dans les entreprises de transport
- Lutter contre la diffusion des messages sexistes, comme par exemple les publicités qui créent un environnement hostile pour les femmes, qui seront soumises à des procédures de validation.
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Tu peux contacter le plan entier du gouvernement sur le site du Secrétariat d’État des droits des femmes avec plus de détails.
Alors, tu penses quoi de tout ça ? Est-ce que tu as confiance en ce plan pour enfin te sentir sereine dans les transports en commun ?
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