Nous n’avons pas attendu le confinement pour que nos vies réelles et virtuelles s’entremêlent.
Alors que nous passons plusieurs heures sur Internet et en particulier sur les réseaux sociaux, le risque d’y vivre de mauvaises expériences s’accentue.
Et parmi ces expériences malheureuses, le cyberharcèlement reste en tête de liste. Revenge porn, messages haineux, avances déplacées, menaces… le harcèlement en ligne est pluriel, parfois public, parfois privé.
Si tu es témoin d’un harcèlement en ligne, difficile de savoir comment agir.
Une campagne contre le harcèlement en ligne
La Fédération des Centres de Planning familial des Femmes Prévoyantes Socialistes (le FCPF-FPS) belge vient tout juste de mettre en œuvre une campagne de sensibilisation, Le harcèlement sexiste virtuel, c’est réel pour mieux faire connaitre les dynamiques de harcèlement.
Elle encourage également les internautes à réagir pour lutter plus efficacement contre cette nouvelle forme de violence qui remet en question le droit des femmes à vivre comme elles le souhaitent sur Internet.
Bien que le harcèlement se déroule en ligne, il a souvent une incidence importante dans la vie entière des personnes harcelées.
Selon le FCPF-FPS, pour s’en protéger, les femmes mettent en place plusieurs stratégies d’évitement :
- Suite à du harcèlement sexiste en ligne, 1 femme sur 5 dit avoir fermé son compte en ligne pour se protéger
- Dans une étude américaine, 41% des femmes entre 15 et 29 ans qui n’ont pas été victimes de harcèlement sexiste en ligne rapportent s’autocensurer en ligne par peur de devenir la cible de harcèlement en ligne
- Les jeux vidéo multi-joueuses et joueurs en ligne constituent aussi une forme d’espace public numérique et 52% des personnes qui y jouent sont des femmes. Cependant, 70% des joueuses incarnent un personnage masculin pour éviter la violence.
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La campagne de sensibilisation repose principalement sur des planches de BD ludiques et peut être un matériel de débat très pertinent pour les pros accompagnant des publics jeunes.
Que faire face au harcèlement en ligne ?
Les situations présentées dans les BD offrent à chaque fois une ouverture sur les pratiques qui permettent de se protéger du harcèlement sans s’autocensurer et de réagir en tant que témoin.
La campagne rappelle néanmoins qu’il n’y a « ni bonnes ni mauvaises manières de réagir face à un comportement harcelant » et qu’un harcèlement n’est jamais la faute d’une victime, mais toujours des auteurs des comportements violents.
En cas de harcèlement, plusieurs choses peuvent être mises en place assez rapidement :
- se faire entourer et en parler à des personnes de confiance, qui seront là pour toi
- passer ses comptes publics en privé, éventuellement changer de pseudo
- signaler aux plateformes les messages harcelants, et si besoin, compléter avec un signalement à Pharos
- aller chez le médecin si tu te sens physiquement et mentalement en détresse, et éventuellement faire attester de cette détresse par un certificat d’Interruption temporaire de travail (ITT) qui servira en cas de dépôt de plainte
- envisager un dépôt de plainte et essayer de s’y faire accompagner
On peut aussi être actives sans être les victimes du harcèlement.
S’il ne faut pas interférer dans la volonté de la victime qui doit faire son propre chemin, tu peux lui proposer ton aide pour l’accompagner dans ses démarches, lui offrir une écoute attentive, une présence rassurante.
Voici des recommandations pour agir si tu es témoin d’une situation de harcèlement en ligne.
Cette campagne s’adresse principalement aux femmes mais rappelle que le harcèlement sexiste touche aussi les personnes LGBTQ+.
Rappelons que les hommes aussi peuvent en être victimes. En témoignent les cibles masculines de la Ligue du LOL et la prépondérance de l’insulte « cuck », utilisée dans beaucoup de communautés majoritairement masculines et misogynes sur le Web — des forums, des Discord, chez les incels…
Si les femmes sont harcelées sur leur sexualité et leur apparence, les hommes sont plutôt la cible d’injonctions à la masculinité : il faut être viril, combattif, fort, et tout ce qui sort de ce modèle est violemment rejeté et attaqué.
Dans tous les cas, nous pouvons être actives, actifs, et c’est un soulagement : rien de plus difficile dans une telle situation que de se sentir impuissantes, tu ne trouves pas ?
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