15 septembre, Rabat, Maroc.
Une trentaine de femmes défilent dans la rue, la tête haute, le regard fier.
#ZankaDialna, la réappropriation de l’espace public par les Marocaines
La scène pourrait paraître anodine, mais elle ne l’est pas selon Kaoutar Laili, la journaliste du Huffington Post Maghreb qui la décrit dans son article.
Il s’agit en réalité d’une performance réalisée par des militantes féministes marocaines, qui réclament le droit de se sentir libres et en sécurité dans la rue.
Kaoutar Laili cite l’une des fondatrices du mouvement #ZankaDialna, à l’origine de cette manifestation et dont le nom peut être traduit par #LaRueEstÀNous :
« Nous sommes sorties dans la rue pour faire passer un message. Nous avons fait cela pour toutes les femmes qui y ont été agressées, harcelées et qui aujourd’hui évitent de marcher dans la rue.
Elles baissent la tête et essaient de se faire le plus discrètes possible pour ne pas attirer les regards. Comme si elles n’avaient rien à faire dehors. »
Le mouvement est né suite à des discussions au sein de groupes de paroles de femmes.
C’est un groupe « basé sur l’envie de ses membres de remédier aux différentes situations d’insécurité et d’irrespect que vivent les femmes dans nos sociétés » si
l’on en croit leur compte Instagram.
Les femmes marocaine prennent la parole, et c’est une bonne chose !
Ce n’est pas la seule initiative anti-harcèlement de rues qui ait vu le jour cette année au Maroc.
On compte par exemple aussi le projet Zanka Bla Violence (c’est à dire Rue sans violence), mené par des hommes qui ont traversé le pays en bus en avril afin de sensibiliser les Marocains et Marocaines au harcèlement de rue et aux violences de genre.
Le sujet est en effet présent dans les esprits, puisque régulièrement des évènements relancent le débat sur la sécurité des rues marocaines pour les femmes.
Il y avait eu par exemple cette vidéo de 10 secondes où il semblait qu’une jeune femme soit poursuivie par une horde d’hommes, même si les interprétations des images variaient, ou encore des vidéos diverses d’agressions, dans un bus en août 2017 ou dans la rue en mars 2018.
Je me réjouis à titre personnel de constater que ces sujets sont débattus et que des féministes se mobilisent chaque jour, au Maroc comme partout dans le monde.
Après avoir passé des semaines à arpenter différents pour recueillir des témoignages de jeunes femmes, je constate que beaucoup n’attendent plus qu’on leur donne la parole : elle la prennent, et c’est une bonne chose !
Donc tout mon courage et mes encouragement à ces féministes marocaines : you go girls !
À lire aussi : Harass Tracker, un site de prévention qui ne se contente pas de traquer les harceleurs de rue
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