Le harcèlement de rue est un sujet abordé sur la place publique depuis quelques années maintenant.
Et à force d’en entendre parler, de vivre dans une bulle toujours plus large de gens sensibilisés au sujet, on pourrait se dire que « ça va, ça bouge dans le bon sens ». Que ce n’est plus un SI gros problème.
Moi-même, je fais parfois l’erreur de croire qu’on est à ÇA d’être débarrassé•es de ce souci… Jusqu’à ce que je tombe sur une histoire comme celle d’aujourd’hui.
Elles éconduisent des hommes, ils leur tirent dessus
C’est Le Parisien qui relaie l’histoire racontée sur Nord Éclair.
Roubaix, près de Lille, 5h du matin. Une voiture passe, remplie de jeunes femmes revenant d’une soirée. Trois hommes, eux aussi en voiture, les abordent mais elles ne sont pas intéressées.
Les hommes les suivent, arrivent à leur hauteur, l’un d’entre eux sort une arme et tire. Une vitre, côté jeunes femmes, éclate. Ils prennent la fuite.
La police n’a pas retrouvé de douilles, ce qui pourrait indiquer que l’assaillant a utilisé une arme d’airsoft. Ce n’est pas un vrai pistolet, mais ses projectiles peuvent blesser gravement.
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Le harcèlement de rue existe toujours, et il fait peur
Ce fait divers m’a noué le bide. Je me suis mise à la place de cette bande de femmes, que j’imagine fatiguées mais heureuses après leur soirée. Heureuses d’être ensemble, de s’être amusées.
Je les imagine prudentes avec les hommes qui les interpellent, car on ne sait jamais si le « non » va changer un homme en loup. Si celui-ci est vraiment dangereux, et pas « juste un relou ».
J’imagine leur terreur en voyant la gueule noire du pistolet, cette sentence définitive pour leur crime, celui d’avoir osé éconduire des hommes.
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J’imagine la peur qui colle aux tripes, qui refuse de partir. Toutes ces journées, toutes ces soirées pendant lesquelles ces femmes vont peut-être restreindre leurs déplacements, limiter leurs activités, par peur de voir l’histoire se répéter.
Je n’ai que de l’empathie pour ces femmes, et que du mépris pour cet homme qui a jugé qu’un refus lui donnait le droit de leur gâcher la vie, de les blesser, de les attaquer.
En 2017, en France, on a toujours besoin du féminisme. Ne l’oublions pas.
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