Trisha Prabhu est en 3ème, dans un collège de Naperville près de Chicago. Elle se souvient avoir commencé à s’intéresser aux sciences à six ans, en lisant un livre sur les conséquences du réchauffement climatique.
Elle a treize ans, et se passionne pour les neurosciences et les nouvelles technologies. Elle participe au concours d’innovation de Google, avec un projet de développement d’une application pour lutter contre le harcèlement en ligne.
En effet, pour elle, les adolescent-e-s posteraient moins de messages blessants sur les réseaux sociaux si le fonctionnement était moins spontané, s’ils/elles avaient la possibilité de réfléchir à deux fois avant d’envoyer ce type de message.
Elle explique son approche sur le site du concours :
« […] Mon hypothèse est que si les adolescent-e-s (12-18 ans) ont un système d’alerte qui leur suggère de réfléchir à deux fois (« to rethink ») à leur décision de poster un message méchant/blessant sur les réseaux sociaux, le nombre de messages méchants/blessants postés serait en baisse.
Si cette hypothèse est confirmée, je réaliserai un prototype qui fonctionnera sur tous les réseaux sociaux. Il s’agira d’une application, ReThink, qui n’aura pas pour seule conséquence de réduire le harcèlement en ligne, mais également d’avoir un effet positif sur le processus de décision des adolescent-e-s, sur Internet et dans la vie réelle. »
Une baisse significative des messages postés
Sur le site de Google Science Fair
, les recherches et les analyses de Trisha sont détaillées (en anglais). Elle a testé son hypothèse auprès de 300 adolescent-e-s (150 garçons et 150 filles) et analysé les résultats des 1 500 tests effectués :
- 67% des ados étaient prêt-e-s à poster des messages méchants/blessants.
- 93% des ados prêt-e-s à poster des messages blessants renonçaient finalement à le faire après avoir eu l’opportunité de se relire et réfléchir à deux fois.
Conclusion de Trisha : avec ReThink, le taux l’ados prêt-e-s à poster des messages blessants passait de 70 % à 4%.
Ces résultats ne sont pas si surprenants : la partie du cerveau responsable de la maîtrise de soi (qui nous permet de questionner nos décisions avant d’agir), le cortex préfrontal, n’est pas complètement développée avant 25 ans.
ReThink agirait donc en substitut d’une faculté qui n’est pas encore totalement développée chez les adolescents.
À lire aussi : Camille Touchard : ce que son histoire révèle sur les ados et les réseaux sociaux
ReThink a été retenu avec quatorze autres projets en phase finale dans la catégorie Internationale. Le/la gagnant•e sera annoncé en septembre !
Trisha Prabhu, 13 ans, finaliste de la Google Science Fair 2014
Que penses-tu de ce projet ? Est-ce qu’il t’arrive de poster des messages que tu n’assumes plus forcément en les relisant plus tard ?
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