Imagine, tu es dans le métro, dans la rue ou à une terrasse de café, et tu lis tranquillement un article sur ton site préféré, genre GQ, Konbini ou SoFoot.
Tu scrolles, quand soudain, une vieille pop-up reloue interrompt ta lecture et te demandes ton numéro de téléphone.
Meh. C’est sûrement une pub un peu saoulante.
Pas grave, tu cliques sur la croix en haut à droit et reprends ton article.
« Oh, il est sympa ce gif dans cet article, haha je vais l’envoyer à Dimitri », quand tout à coup… Nouvelle pop-up !
Qu’est-ce qu’il est écrit ? « Fais pas ton relou ».
Ah ok, l’appli m’insulte maintenant ?! C’est chiant…
Bon. Re-clique sur la croix en haut à droite. Ta pause dej’ se termine dans 10 minutes et tu voudrais bien pouvoir finir ta lecture sans être perturbé.
Dis-donc cet article est intéressant, tu vas peut-être le partager sur les réseaux soci…
POP !
Merde hein ! C’est quoi ce bordel ?!
Oh ça ? C’est du harcèlement ! Eh oui !
Et si tu n’as jamais ressenti ce sentiment de malaise et d’irritation, c’est parce que tu n’as probablement jamais été alpagué·e dans la rue par un type qui te cries : « hé toi là-bas, tu me donnes ton numéro ? »
Peut-être qu’on ne t’as pas non plus traitée de « salope, t’façon t’es moche » parce que tu n’as pas dis merci à ce gars qui t’as fait un compliment sur la longueur de tes jambes…
Tu viens d’être piégé par la campagne #NonCestNon !
Cette idée géniale vient de l’agence de communication Ogilvy Paris et de trois associations et collectifs français luttant contre le harcèlement de rue : Stop Harcèlement de Rue, Paye Ta Shnek et Les éfFRONTées.
À lire aussi : « Stop harcèlement de rue » inaugure une « zone sans relou » à Paris
#NonCestNon, une campagne sur le harcèlement de rue qui fait réfléchir
Sur des médias dont Konbini, GQ ou encore Libération, la campagne consiste à balancer des messages intempestifs pendant la lecture d’articles.
C’est chiant, c’est intrusif et c’est exactement ce à quoi ressemble le harcèlement de rue, sans le côté sexuel et/ou sexiste.
Le but ? Attirer l’attention des lecteurs pour qu’ils comprennent ce qu’est le harcèlement de rue, à savoir une intrusion dans l’espace personnel, et même parfois dans son intimité.
Ce n’est en effet probablement pas un hasard si #NonCestNon est présente à la fois sur des médias généralistes (comme Libération) et des magazines au lectorat majoritairement masculin, comme GQ !
Cette campagne de communication circule depuis hier, la veille du 8 mars 2018 (la journée internationale des droits des femmes pour info). Selon moi, c’est une des meilleures idées de la journée !
As-tu été piégée par des médias favoris ? Que penses-tu de cette campagne, toi ?
Pour aller plus loin, quelques ressources sur le harcèlement de rue :
- Harcèlement de rue ou compliment ? Je veux comprendre
- Le harcèlement de rue des « cols blancs » : une réalité trop souvent passée sous silence
- L’éMymyssion vous parle harcèlement de rue (avec Jack Parker & Héloïse Duché)
- Le harcèlement de rue : de la peur à la colère… puis à l’espoir
- Verbaliser le harcèlement de rue : un symbole fort dans une lutte culturelle
À lire aussi : COMMENT NE PAS HARCELER DANS LA STREET? – PETITIPS
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