Ce n’est pas le premier témoignage de l’utilisation détournée des AirTags d’Apple a des fins de surveillance. Début 2022, une mannequin témoignait avoir trouvé un AirTag dans la poche de sa veste après une soirée. Mais cette fois, l’affaire va être portée devant la justice de San Francisco.
Elles sont deux plaignantes, dont une seule a accepté de révéler son identité, à avoir engagé des poursuites contre Apple, qu’elles accusent de ne pas avoir suffisamment pensé la protection des AirTags.
Commercialisées en 2021 et disponibles à la vente pour la modique somme de 39 euros, ils sont présentés comme le meilleur moyen de ne plus perdre ses clefs ou son portefeuille, grâce au système de géolocalisation. Pratique donc, et tout petit, si petit qu’on le glisse partout. Y compris, à l’insu de quelqu’un.
Le AirTag, un révélateur de l’étendue des violences conjugales
Lauren Hughes affirme que son ex-petit ami avait placé un AirTag au niveau de la roue de sa voiture et, pour la narguer, lui envoyait régulièrement des photos de lieux de son quartier avec le hashtag « #airt2.0 ». Le témoignage de l’autre plaignante anonyme est du même acabit : elle a trouvé un AirTag déposé par son ex-mari dans le sac de leur enfant. Elle craint depuis pour sa sécurité.
Auprès de Jezebel, Erica Olsen, directrice du programme de sécurité du National Network to End Domestic Violence rappelle qu’il ne s’agit pas que d’une affaire liée à l’appareil d’Apple. « La localisation et la surveillance sont une tactique d’abus qui dépasse les AirTags et ont été un problème récurrent des violences domestiques et du stalking depuis longtemps. »
Les garde-fous d’Apple « sont cruellement inadéquats, et font peu, si ce n’est rien, pour avertir promptement les individus lorsqu’ils sont traqués » note la plainte qui a été déposée ce lundi 5 décembre.
En février 2022, Apple avait pourtant affirmé prendre le problème très au sérieux et dévoilé une série de mesures : au moment de la première utilisation, un message d’avertissement doit apparaitre rappelant que le AirTag doit être utilisé pour retrouver ses biens et non exercer une surveillance. Est-ce seulement suffisant ? L’entreprise veut aussi alerter de façon plus efficace et plus rapide les personnes mises sous surveillance contre leur gré, par exemple, via un signal sonore.
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Crédit photo : Onur Binay via Unsplash
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :
- Le 3919 et le site gouvernemental Arrêtons les violences
- Notre article pratique Mon copain m’a frappée : comment réagir, que faire quand on est victime de violences dans son couple ?
- L’association En avant toute(s) et son tchat d’aide disponible sur Comment on s’aime ?
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
C'est assez fou je trouve que le commerce des NTIC ne fasse pas de nos jours l'objet de tests ciblés dans le but de limiter AVANT la commercialisation ce type de dangers. Ils sont quand même bien identifiés pour la plupart ! Pour moi c'est le signe que les mastodontes de cette industrie s'en tapent de la sécurité des usagers et usagères, quelque soit les conséquences (addictions aux écrans, surveillance par un organisme ou un particulier, failles de sécurité...) ils sont impunis ou presque. La plupart des pays laissent ces entreprises agir librement, les autorités de régulation diverses leur mangent dans la main quand elles devraient taper du poing sur la table...