Je DÉTESTE écouter les gens me parler de trucs que je ne connais pas.
De 1, ça m’ennuie, de 2, je me sens à côté de la plaque. Et j’ai pas une franche passion pour le « je sé pas de koi on parle ».
Du coup, après en avoir entendu 120 000 fois par jour pendant 2 semaines, il était temps que je mate Happy.
Verdict : raison doit être donnée à la foule en délire.
Happy = génie atomique.
Happy, de quoi ça parle ?
Un tueur à gages désabusé, grossier et TRÈS FORT (genre plus que John Wick), passe ses journées à défoncer des gueules. Un homme déguisé en homard qui se fait sucer par une prostituée ? Bam, une balle dans la tête.
Une fraterie qui lui cherche des noises ? Bam des balles partout. Tac, tac, tac.
Il est comme ça, Nick Sax, IL A PAS LE TEMPS.
Mais alors pas du tout.
Un jour, après deux crises cardiaques successives, l’homme qui ne peut pas mourir (d’après les propos d’une flic) se retrouve nez à nez avec une licorne bleue, extrêmement volubile.
L’objectif dudit animal ? Que Nick Sax l’aide à sauver une petite fille dont il est l’ami imaginaire, et qui s’est fait kidnapper par un type creepy déguisé en papa noël.
WTF série ?
Happy, du WTF à tous les étages
Du LSD, les créateurs de cette nouvelle série à l’origine destinée à la chaine SyFy et aujourd’hui visible sur Netflix, ont du en prendre quelques cartons pour accoucher d’Happy.
Au delà du scénario déjà bien barré, ce qui saute à la tronche de prime à bord, c’est son découpage.
Plusieurs éléments de l’intrigue se déroulent de manière parallèle, puis tout se recoupe.
Dans le pilote, la licorne met du temps à pointer le bout de sa corne. Dans le premier tiers de l’épisode, on ne fait que l’entendre parler et voir à travers ses yeux.
On passe donc à une vision subjective, c’est à dire à la première personne, de la série.
Plutôt ingénieux, ce changement de point de vue donne l’impression au téléspectateur de parfois participer à l’action, mais pas trop.
La licorne se déplace en volant, de manière très rapide. Du coup, les décors s’enchainent à la vitesse de la lumière, signe que Happy se déplace.
Comme pris dans un tourbillon, on voyage de lieu en lieu en l’espace de quelques secondes, ce qui donne le tournis. Un vertige pourtant agréable en cela qu’il est innovant.
Happy, ça se vit comme un trip halluciné, un délire sous acides qui durerait trop longtemps.
Happy, de l’humour noir
Happy, c’est une licorne de cartoon. Son aspect graphique a quelque chose d’enfantin, de naïf.
Elle vient casser l’aspect trash de la série.
Mais sitôt qu’elle énonce ses louables intentions, celles-ci se font dégommer par le cynisme de Nick.
Tout est donc une question de contraste dans Happy, qui oscille entre naïveté et noirceur en permanence. Complexe, cette série l’est à tous les niveaux, autant dans ses enchainements narratifs que dans sa gestion des personnages principaux.
Nick est acerbe, et il l’est tout le temps. Autour de lui, c’est sarcasmes et compagnie.
L’intégralité de Happy s’inscrit donc dans un univers à prendre au millième degré, où la violence finit presque par faire marrer.
D’ailleurs il faut que je te prévienne, le bébé de Patrick McManus est TRÈS violent. Mais comme je te l’ai écrit, cette brutalité est à relativiser.
En plus, les scènes de baston sont complètement dingues. Les chorégraphies sont maitrisées à la perfection, ce qui vient encore dédramatiser les bastons.
Elles sont semblables à des danses, des corps à corps coléreux et épileptiques, dont l’issue est la mort.
Elles sont parfois tournées en plan-séquence, ce qui ajoute en « WAOUH ».
Un seul conseil : laisse une chance à Happy, qui est probablement le produit le plus dingue disponible actuellement sur Netflix.
D’ailleurs, j’ai réfléchi, et j’ai une théorie. Cette série porte peut-être ce nom en rapport au smiley dessiné sur les cachets d’ecstasy. Ça ferait sens, tu ne crois pas ?
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