Oh la la, eh, dis-donc, tout était un peu trop parfait ce jeudi 15 août.
Un doux soleil, le temps de paresser, des festivités et des copains pour l’apéro.
Non mais oh, il fallait que je veille à rééquilibrer la grande balance de la vie, en ajoutant un peu d’angoisse à ma journée. J’ai donc décidé hier soir de mater le dernier épisode de The Handmaid’s Tale.
L’occasion de remettre un peu de déprime dans ma life.
Toutefois ce fût un échec cuisant car l’ultime épisode de cette saison 3 s’est achevé sur une note assez positive et pleine d’espoir.
D’ailleurs, et si on refaisait un peu le tour de ce dernier épisode, qui mérite largement un article élogieux ?
June est exceptionnelle dans le final de The Handmaid’s tale saison 3
Je le dis et le répète depuis le début de cette saison, The Handmaid’s Tale est sans aucun doute la série actuelle dont les personnages sont les plus aboutis.
Du 1er au 13ème épisode, il y a eu une vraie évolution de leur état mental, surtout en ce qui concerne June, la protagoniste centrale.
Cette saison s’est pas mal penchée sur le virage que prend l’héroïne, prête à tout pour mener à bien ses objectifs, quitte à renoncer à ses principes vertueux.
Ainsi, dans ce dernier épisode la maid ne fait plus dans la dentelle. ELLE N’A PAS LE TIME.
Ses problèmes, elle les règle désormais à coup de guns, jusqu’à en être elle-même déconcertée lorsqu’elle braque son arme sur une fillette de 10 ans.
Elle est au bord de la rupture nerveuse et c’est bien normal quand on considère tous les évènements tragiques qui sont survenus dans sa vie en 5 ans de réclusion à Gilead.
Elle s’est fixée un objectif : faire sortir les « enfants volés » de la ville pour les mettre à l’abri au Canada et rien ni personne ne peut l’empêcher de mener à bien sa mission.
Elle est en roue libre et j’aime la voir exprimer enfin ses violences intérieures.
Au final, elle est celle qui libère les enfants, et permet par extension une vraie évolution de l’intrigue. Le mot héroïne prend avec June tout son sens.
J’aimerais d’ailleurs souligner qu’Elisabeth Moss a livré une performance d’actrice incroyable pendant toute cette dernière saison.
La caméra est sans cesse braquée sur son visage, ce qui donne l’opportunité de voir chacune de ses émotions, chaque nuance de la personnalité de l’héroïne qu’elle campe.
Et c’est bluffant.
Une résolution poignante, pour le final de The Handmaid’s tale saison 3
L’épisode 13 est placé sous le signe de la tension.
June et ses alliées arriveront-elles à emmener les enfants jusqu’à l’aéroport ? Qui va vivre ? Qui va mourir ?
Finalement, la mission est menée à bien et les petits arrivent au Canada sans encombre.
S’ouvre alors une scène très forte, sans doute l’une des plus émouvantes de la série entière.
Moira pénètre dans l’avion et observe les enfants entassés dans l’avion, tous silencieux.
Alors qu’ils descendent, Luke espère apercevoir Hannah, la fille qu’il a eue avec June et qu’on lui a enlevée, s’impatiente de voir le visage de son enfant… qui ne sortira jamais du véhicule.
Un père, juste derrière lui, reconnait le visage de son enfant et le prend dans ses bras en sanglotant.
Rita (excellent personnage) reconnait Luke et le serre dans ses bras en lui expliquant que tout ça, toute cette mission, a été pensée par la femme qu’il aime. Que c’est grâce à June que tous ces enfants ont été libérés.
Honnêtement, j’ai eu des frissons pendant toute cette partie de l’épisode.
Le commandant Lawrence, mon nouveau personnage préféré
Je suis très, très fan de ce que les scénaristes ont fait du personnage de Joseph Lawrence.
Le premier gros tiers de la saison 3 joue sur l’ambivalence du nouveau commandant de June.
Pire méchant ? Méchant repenti ? Grand gentil ? Faux gentil ? Qui est-il vraiment ?
Le doute était omniprésent. Un doute qui n’était pas permis par exemple pour Monsieur Waterford, fieffé connard depuis le départ.
Lawrence est un personnage hyper ambigu dont on apprend à connaitre les angoisses et les limites dans les derniers épisodes. Sa relation avec sa femme est enfin éclaircie à l’écran et le mystère qui les entourait tous les deux s’est un peu dissipé.
Finalement, Lawrence est un bourreau/héros essentiel à l’intrigue, et devient presque attachant dans les deux derniers épisodes.
C’est ça qui est passionnant avec The Handmaid’s Tale, l’écriture des personnages est tellement fine et judicieuse qu’il est facile de changer son fusil d’épaule et de finalement adorer un personnage haï jusqu’alors.
L’humain est complexe, et ça, ça a bien été intégré par les scénaristes de la série, qui excellent à détailler sa profondeur.
Les Waterford enfin en danger
Yeeeeeeeeeeeees. Depuis le temps que j’attendais ça !
Enfin, les Waterford vont être jugés pour les crimes qu’ils ont commis.
L’épisode 12 de la saison 3 laissait supposer que seul le commandant croupirait en taule, mais celui-ci a décidé d’entrainer sa traitresse de femme dans sa chute en confessant tous les crimes auxquels la belle et glaciale Serena a aussi participé.
Les deux horribles époux vont donc enfin payer pour leurs abominations.
Il est temps que justice soit faite. Et moi je bois du petit lait.
The Handmaid’s Tale, une série aux accents politiques
Ce qui fait l’intérêt de cette série devenue iconique, c’est en partie sa dimension flippante due à la relation étroite qu’elle entretient avec l’Histoire et/ou l’actualité.
Le tout début de l’épisode 13 par exemple, est un flashback montrant June et plusieurs femmes être parquées dans un dépôt en attendant d’être transférées par véhicule dans un lieu qu’elles ne connaissent pas.
Elles sont traitées comme des criminelles. On les brutalise, on leur hurle dessus, bref elles sont totalement déshumanisées, humiliées.
Il est alors facile d’établir un parallèle entre cette séquence et la manière dont les Mexicains sont traités à la frontière des États-Unis. Difficile aussi de ne pas avoir en tête les souvenirs douloureux des grandes déportations de l’Histoire.
Bref The Handmaid’s Tale intègre quelques notions de réel politique et social dans son récit fictif, et la série n’en sort qu’encore meilleure.
Quid de la saison 4 de The Handmaid’s Tale ?
Beaucoup d’internautes se sont inquiétés du sort de June, craignants qu’elle disparaisse de la série dans la saison prochaine.
Mais le showrunner Bruce Miller a confié au magazine Vanity Fair :
« June est protégée par une intrigue en béton puisque The Handmaid’s Tale est basé sur le principe même du livre. Il s’agit de mémoires enregistrées et retrouvées à un moment donné dans le futur. Cette histoire ne peut exister que si June est présente pour la vivre et l’écrire. Je pense que June est notre guide. Si June meurt, la guide meurt et la série meurt. »
Ouf, notre héroïne sera donc belle et bien de retour dans la saison 4. En revanche, il y a fort à parier que sa punition sera à la hauteur du crime qu’elle a perpétré contre Gilead en faisant s’évader les enfants.
Reste à savoir ce qui attend la maid ainsi que les autres femmes qui ont risqué leur vie pour offrir leur liberté aux gamins.
J’ai déjà hâte de connaître la suite.
Et toi mon doux esturgeon, quelles sont tes prédictions pour la saison prochaine ? Viens me raconter tout ça en commentaires.
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Les Commentaires
je reste attachée à la série, car elle montre encore à chaque épisode la valeur de la sororité! je suis légèrement saoulée par le personnage de June, qui dans trop de scènes, est devenue un Gimick d'elle-même.... TOUS les épisodes (il me semble) finissent par un gros plan sur le regard déterminé de June (Avec une fois sur deux, un petit sourire en coin)... à force de réitérer, ce plan n'a plus aucune valeur... Oui Elisabeth Moss est une des meilleures actrices actuelles, mais la série est devenue trop prévisible. et son personnage, bien trop intouchable, la façon dont elle s'adresse à Aunt Lydia....JAMAIS ça ne serait passé dans la saison 1.
La saison 1 nous surprenait à chaque épisode avec plus d'horreur, une horreur d'autant plus sidérante qu'on peut la toucher du doigt, en goûter l'amertume dans une moindre mesure, car qui n'a pas, aujourd'hui, été victime d'agression sexuelle, de harcèlement, ou plus simplement de sexisme? Parce qu'on sait, en tant que femme, que ces horreurs existent dans le monde réel, quelque part, que toute cette fiction est malheureusement inspirée de faits réels, et que la femme occidentale n'est pas à l'abri d'un retour en arrière.
Quand je vois les Marthas risquer leur vie pour mener chez les Lawrences les enfants, et comment s'organise la résistance," je vois les pays qui aujourd'hui, dans le monde réel, sont en guerre, et tous les migrants qui cherchent un avenir plus sûr pour eux et leurs enfants. ça, c'est la force de cette série.
Mais elle finit par tourner en rond, et personnellement, n'arrive plus à me surprendre. Tout était prévisible.
J'aime que la fin soit ouverte, et souhaite qu'on ne nous donne jamais de conclusion pour le personnage de June, "]
que la saison 4 passe à autre chose, en laissant ces points d'interrogation... Putain, ça en jetterait! Out le fan service, out les attentes du téléspectateur! Dans le Roman d'Atwood, la fin est ouverte, June monte dans le camion, et personne ne sait ce qu'elle devient, ça ajoute beaucoup de force au récit! Puisque le but de ce dernier est de mettre en garde l'humanité contre certaines dérives, pas de suivre les aventures d'une héroïne. Retour en saison 3, chacun peut alors imaginer la fin de June, et mon souhait pour elle, c'est que ce dernier plan montrant les handmaids la porter, se finisse à la frontière, qu'elles traversent ensemble, à pied, la frontière... Car dans la logique de Gilead, en restant là-bas, c'est la mort assurée, peu importe qu'elles soient fertiles ou non, on nous a montrés des Handmaids à l'échafauds et si il en advient autrement pour nos héroines dans la saison 4, alors ça n'aura plus de sens par rapport au lore de la série précédemment établi."
Pitié, qu'on arrête avec l'arc de June, que la saison 4 nous montre une Hannah plus âgée et qu'on ne découvre qu'à la fin de la saison 4 qu'il s'agit de la fille de June et quel a été son histoire pendant toutes ces années. Si les producteurs nous servent un rescue d'Hannah par sa mère... ça sera trop téléphoné pour moi."
qu'on nous montre plus de politique entre Gilead et le monde extérieur, et qu'on nous montre d'autres horreurs qui existent également, à savoir la façon dont le reste du monde ferme les yeux, les frontières, dont on refuse de l'aide à des citoyens du monde qui se trouvent dans des pays en guerre, ou sous le joug d'une dictature.
The Handmaid's tale avait tout de la bonne dystopie, celle qui alarme sur le monde réel, celle qui alarme sur le présent, du point de vue de l'écologie, du point de vue de l'idéologie religieuse, du point de vue des droits des femmes. Qu'elle se recycle maintenant pour nous sonner d'autres alarmes sur d'autres réalités géopolitiques où les droits de l'Homme sont bafoués.