Margot, 16 ans, devient orpheline après un terrible accident dont elle est la seule survivante. De fil en aiguille, elle atterrit à Copeland Hall, l’illustre demeure d’une famille non moins prestigieuse. Les Sutton l’accueillent, mais Margot comprend vite que cette bonne action n’est pas tout à fait gratuite… Elle se retrouve très impliquée dans la vie de la maison, et surtout dans celle de la fille des Sutton, Agatha. Sauf qu’Agatha ne parle plus vraiment depuis quelques années. Margot va s’efforcer de comprendre ce mystère, mais aussi tous ceux qui se présentent à elle au fur et à mesure de son installation. Voici trois bonnes raisons de découvrir ce thriller psycologique.
Découvrez Agatha aux éditions Bayard
Se plonger dans une ambiance gothique à souhait
Vous l’aurez peut-être deviné, avec un tel nom la nouvelle demeure de Margot a tout du manoir hanté : un immense bâtiment aux différentes ailes, dont certaines sont condamnées, des portraits de famille retournés, pas un voisin dans les environs (vivant en tout cas !), et encore moins de réseau téléphonique…
Ajoutez à cela des inscriptions aux murs qui apparaissent sans que l’on sache comment et d’autres faits mystérieux, et vous obtenez une ambiance pour le moins inquiétante, qui rappelle celle des romans gothiques. On ne parle bien sûr pas de la tendance à s’habiller en noir et à avoir l’air triste, mais de ce genre littéraire qui émerge dans l’Angleterre de la fin du 18e siècle. Ces romans, comme Frankenstein de Mary Shelley ou Le Fantôme de l’opéra de Gaston Leroux, mêlent suspense, éléments surnaturels, et personnages torturés. Si l’histoire est ici contemporaine, Katie Alender flirte avec ce genre littéraire pour notre plus grand plaisir.
En savoir plus sur Agatha disponible aux éditions Bayard
Une intrigue haletante
L’autrice joue d’ailleurs sur cette fine frontière entre fantastique et réalité pour nous tenir en haleine jusqu’à la toute fin ! Ce sont sûrement les 480 pages que j’ai lu le plus rapidement depuis longtemps tant on est entraîné de péripétie en péripétie, avec une grande fluidité de lecture. Les descriptions vivantes et précises, sans traîner en longueur, nous plongent dans ce décor digne de la famille Adams et au plus près des questionnements de Margot, la narratrice.
Au fil de ses (nombreuses !) découvertes, à force d’ouvrir portes et tiroirs, c’est bien son enquête qui nous emporte. On a l’impression de voir à travers ses yeux et de ressentir ce qui la traverse, en se demandant toujours où se trouve la limite entre paranoïa et vérité face à des faits plus que troublants, comme dans tout bon thriller psychologique. L’intrigue avance à un rythme soutenu, si bien que les pages se tournent dans que l’on s’en rende compte, ni que l’on veuille lâcher le livre !
Des enjeux de société contemporains
À travers des ressorts narratifs qui reposent beaucoup sur la psychologie des différents personnages, l’autrice parvient également à aborder en filigrane des questions de société. Vous savez, quand une mère dit par exemple à sa fille qu’elle doit être “gentille”, obéir, et ne pas faire de vague. Alors qu’il lui semble tout à fait normal que son fils parte à l’aventure au bout du monde, au gré de ses envies.
Sans vouloir vous divulgâcher l’histoire, ce genre de comportement peut avoir des conséquences assez tragiques. Et sans aller jusque là, il est toujours utile de se rendre compte de ces mécanismes de sexisme ou de misogynie intégrés. Eh oui, on a tellement été éduquées dans un climat patriarcal que l’on peut soit même, en tant que femme, avoir des comportements sexistes complètement inconscients. Ça fait mal de se le dire, mais s’en rendre compte est aussi le premier pas pour en sortir et briser ce cercle vicieux.
Si cette aura de mystère vous intrigue, rendez-vous en librairie pour découvrir le nouveau roman de Katie Alender !
Les commentaires sont désactivés sur cet article.