— Article initialement publié le 9 septembre 2015
On me dit souvent que je suis difficile en amour… Je me désintéresse d’un homme qui me drague aussi vite que la lumière. Comme je suis une femme qui aime apprendre de ses erreurs et se remettre en question, je me suis demandé ce qui fait que j’ai autant de mal à être séduite par quelqu’un.
Je me suis vite rendue compte que certaines méthodes de séduction, employées par de nombreux hommes, me donnent envie de partir en courant !
Peut-être que ces « trucs et astuces » plaisent à d’autres, et c’est très bien, mais il s’agit d’habitudes de séduction qui m’horripilent, me donnent envie d’attraper les épaules de l’homme en question et de les secouer en m’exclamant :
« Arrête de me prendre pour une cruche ! »
Voici les quelques manières d’agir qui ne me donnent vraiment pas envie d’apprendre à connaître un mec davantage.
Quand on se sent obligé de me rappeler que je suis une femme
J’ai eu quelques rendez-vous avec des hommes qui ne pouvaient s’empêcher de me rappeler que j’étais une femme toutes les cinq minutes. Je ne sais pas de quoi ils avaient peur : que j’oublie ?
« Vous les femmes, vous êtes (insérez un stéréotype déprimant sur les femmes), et puis avez toutes (insérez un autre stéréotype déprimant sur les femmes) »
J’ai connu des hommes qui, avant même que je n’apprenne à les connaître, me faisaient comprendre qu’ils n’aimaient pas les femmes « prises de tête », qu’ils aimaient sortir avec leurs potes le dimanche et qu’on leur foute la paix parfois.
Ces discours m’ont immédiatement dégoûtée à tout jamais de l’homme en question.
Non pas parce que je suis une fille « prise de tête » (ou alors juste un peu), mais parce que le fait qu’ils me placent dans le stéréotype de l’emmerdeuse aux sentiments incontrôlables, juste parce que je suis une femme, me laissait penser qu’ils avaient l’esprit bien étriqué.
Quand on se sent obligé de me rappeler que je suis une femme… noire
C’est la chose qui m’arrive le plus régulièrement. Sans compter les hommes qui parlent de moi comme d’un animal sauvage en me rappelant à quel point je suis féline grâce à ma crinière et à mon caractère de lionne (allez mourir), il y a ceux qui me parlent sans préavis de la fois où ils sont allé au Sénégal (même que c’était vachement bien).
Rien de bien méchant, me direz-vous… Mais ces hommes insistent sur le fait qu’ils ont appris le tam-tam et connaissaient toutes les chansons de Youssou Ndour, en pensant que ça va m’impressionner.
Un jour, un homme m’a même dit qu’il se sentait « noir dans son coeur ». Je. Je ne sais pas ce que ça veut dire.
Parfois, quand je dis mon prénom, on me demande de quelle origine il est. Je réponds souvent :
— Et Olivier c’est de quelle origine ? — Bah j’en sais rien, française sans doute, pourquoi ?
Je n’ai aucune idée de l’origine de mon prénom, je crois que ma mère l’aimait bien, tout simplement.
Il y a aussi ceux qui veulent absolument savoir si j’ai déjà couché avec un blanc. Aidez-moi à comprendre, je vous en prie, j’ai été dans le brouillard pendant tant d’années ! Peut-être que je ne saisis pas l’enjeu incroyable qu’est de coucher avec quelqu’un d’une couleur de peau spécifique ?
Vous qui avez fait la bête à deux dos avec des personnes d’origines variées, dites-moi : y a-t-il réellement une différence quand on couche avec un•e noir•e, un•e blanc•he, un•e bleu•e ?
Et quand bien même il y en aurait une… Est-ce plus ou moins sexy d’avoir déjà couché avec un blanc ? Où veulent-ils en venir ? Bientôt une enquête sur madmoiZelle. (Non.)
Face à ces quelques hommes blancs impertinents, il y a aussi des hommes noirs qui se vendent en jouant là-dessus, en me disant à quel point leurs abdos font penser à du chocolat (LOL). Ils se réduisent eux-même à une identité uniquement définie par leur couleur de peau. Comme si le monde entier ne le faisait pas déjà assez pour eux…
Quand on joue sur les sentiments… ou plutôt les compliments
Certains hommes voulant me « pécho » me parlent seulement de mon physique. Ils s’engagent alors dans une sérénade de compliments loin d’être désintéressés. Dans ces moments-là, j’ai l’impression qu’on s’adresse à moi comme à un bébé à qui on veut faire manger sa purée de légumes !
« Gousi gousi le beau bébé, qui va manger sa purée ? C’est qui le plus gentil et le plus beau bébé ? »
Des discours que j’ai du mal à avaler.
Bien entendu, comme tout le monde, je ne suis pas insensible
aux gentillesses. C’est quelque chose qui me fait toujours plaisir ! Mais lorsque je viens de rencontrer quelqu’un, que ce quelqu’un a l’air intéressé par moi, et qu’il semble penser qu’en écoutant un milliard de compliments je vais céder à son charme incroyable, eh bien… ça m’énerve.
Pourquoi ne pas me parler de musique, de films, de son chien Billy, de sa maman, de son papier peint, de la lune, de la Seconde Guerre Mondiale, du dernier iPhone, du possible complot franc-maçonnique touchant les populations occidentales… Vous voyez ? Tant de sujets qui prouvent que mon intellect a autant de valeur que mon popotin.
Au lieu de ça, de nombreux hommes semblent convaincus que bourrer une femme de compliments est le moyen de les « endormir ». Comme un chasseur avec un tranquillisant, comme un joueur de flûte, comme un charmeur de serpents, comme un fou comme un soldat… vous voyez l’idée.
Et vous, quelles habitudes de séduction détestez-vous ?
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