C’est la saison des promos effrénées pour Gwyneth Paltrow qui lance Sex, Love & Goop, sa nouvelle émission sur Netflix où des experts — et pseudo-experts — conseillent des couples sur leurs vies sexuelles.
Après s’être confiée sur l’éducation sexuelle qu’elle donnait à ses enfants au micro de Entertainment Tonight, c’est autour de la table de Jada Pinkett Smith, sa mère Adrienne Banfield-Norris et de Willow Smith, dans son talk-show Red Table Talk, que l’actrice s’est épanchée. Et cette fois-ci, c’est de porno qu’elle nous parle.
Selon elle, les films X seraient une véritable menace pour les femmes.
Le porno, dérangeant et affreux, selon Gwyneth Paltrow
Quand on lui demande son opinion sur les films X, Gwyneth Paltrow, épaulée par Jada Pinkett Smith, est claire :
« Une autre raison pour laquelle la pornographie est mauvaise pour les femmes est qu’elle fait passer le message aux jeunes femmes qu’être sexuellement désirable est la caractéristique la plus importante à avoir. […] Elles reçoivent le message qu’elles doivent être baisables. C’est la priorité numéro un, non ? C’est tellement affreux. »
L’actrice ajoute trouver le porno « dérangeant » à cause de l’imagerie qui s’en dégage, et insiste sur le fait que l’industrie s’attache à promouvoir des normes corporelles et des performances irréalistes pour les jeunes femmes, qui « cherchent peut-être dans le porno des leçons ou des conseils ».
Dans un épisode précédent du Red Table Talk, Jada Smith avait déjà parlé de l’industrie en indiquant avoir une relation malsaine avec le porno qui se concentrerait uniquement sur le plaisir des hommes.
Gwyneth Paltrow, si neutre que ça ?
Suite à ces déclarations, quelques voix se sont élevées, traînant avec elles des reproches à l’encontre de Gwyneth Paltrow. Parmi eux, le fait que l’actrice oscarisée s’est récemment décrite comme étant « toujours neutre » sur la question du sexe et que son futur show est censé s’inscrire dans la lignée du mouvement sex positive, alors que ces propos sur le porno ne semblent pas du tout l’être.
Autre blâme formulé par le magazine Jezebel : la comédienne, connue pour avoir promu des bains de vapeur vaginaux et des oeufs de Jade dangereux pour la santé de toute personne ayant un vagin, apparaît un poil hypocrite lorsqu’elle s’alarme sur les normes imposées par le porno ! L’article poursuit :
« Il y a un couvercle pour chaque pot, et le porno en fournit à la pelle si vous êtes prête à chercher assez pour trouver le vôtre, donc il est réducteur de dire que le porno est “nuisible” aux femmes. »
On ne sait pas vraiment de quel type de porno parlent Gwyneth Paltrow et Jada Smith, même si on peut supposer qu’elles s’expriment principalement sur l’industrie mainstream et hétérocentrée, connue pour son male gaze.
Heureusement, des alternatives payantes et plus éthiques tentent de montrer d’autres modèles de relations sexuelles basés sur le consentement et l’inclusion.
À lire aussi : Gwyneth Paltrow révèle l’éducation sexuelle de ses enfants (et ce n’est étonnamment pas que du bullshit)
Crédits photos : capture d’écran de l’émission Red Table Talk, Westbrook Studios
Les Commentaires
Plus qu'une critique d'une soi-disant hypocrisie de Paltrow , ce qui m'a sauté aux yeux et m'a choquée dans l'article c'est une impression de défense voilée du porno mainstream.
J'ai longtemps adoré Mademoiselle, pour plein de raisons. Mais c'est vrai que j'ai une vague impression, ces derniers temps, que les articles qui se veulent sex positive gardent une vision plutôt hétérocentrée avec des pratiques traditionnelles qui reviennent toujours au bout d'un moment.
Ou peut-être que mon féminisme a pris un tournant plus radical et que je ne peux plus voir en peinture des pratiques qui ont toujours tiré toute la couv' à elles seules. Peut-être que, sans forcément les bannir de ma vie perso,je ne veux plus qu'elles aient voix au chapitre dans les médias : on en a trop parlé.
Ça me fait le même effet pour le porno mainstream : passons à autre chose, arrêtons de défendre un truc qui prend encore trop de place et engendre encore trop de souffrances (parce que mal réalisé,mal promu, et surtout vendu comme LES trucs incontournables de la sexualité hétéro).
Le jour où il y aura autant de travailleurs que de travailleuses du sexe,le jour où il y aura autant de clientes que de clients, autant de consommatrices que de consommateurs et surtout le jour où les pratiques viseront le plaisir des femmes, des personnes trans ou des personnes intersexes, bref le jour où cette industrie grasse ne sera plus pensée pour le seul plaisir des hommes cis (voire en minorité), alors on pourra parler de travail plus éthique,plus inclusif et plus sex positive.
Le jour où le sexe ne sera plus instrumentalisé pour le plaisir des consommateurs hommes, tout le monde respirera mieux.