Gunpowder, c’est un mot qui laisse présager bien de l’action. Qui fleure le feu, le sang et la violence.
Je me suis donc attelée à la tâche sérieuse qu’était le matage de cette mini-série, pour voir si elle honorerait la promesse évoquée par son titre. Et autant vous le dire tout de go : la réponse est positive.
Gunpowder est diffusée depuis samedi 21 octobre sur la chaîne britannique BBC et contient seulement trois épisodes réalisés par Ronan Bennett et produits par Kit Harington lui-même.
Vous allez bientôt savoir pourquoi…
Gunpowder pose un regard cru sur l’Histoire
Kit Harington a troqué sa peau de bête (enfin, son tapis IKEA) pour un chapeau à plume et une grande cape. Exit l’heroic fantasy, bonjour le drame historique en costumes d’époques.
Et tel un cabri, l’acteur saute de rôle en rôle avec une agilité déconcertante.
Loin désormais de Winterfell, Kit Harington est propulsé dans l’Angleterre de 1605, alors que les tensions religieuses entre protestants et catholiques amènent violences et révoltes dans le pays.
Pour vulgariser un tantinet : Jacques 1er, un roi protestant arrivé au pouvoir en 1603, tolère les catholiques mais décide tout de même de jarter les prêtres de son pays.
En parallèle, Robert Cecil, un sombre scélérat et espion du roi, torture des prêtres et les condamne à des morts absolument abominables.
Pour certains catholiques, il est temps de faire cesser le massacre. Et de répondre à la violence… par la violence.
À la tête de la rébellion se trouve alors Robert Catesby (interprété par Kit Harington), un père veuf qui n’a :
Son objectif ? Faire exploser le Parlement et assassiner le roi (en très gros hein, parce que son plan est quand même un peu réfléchi).« plus de place dans son coeur pour l’amour. Juste pour la haine et la violence. »
Gunpowder nous emmène donc dans les coulisses d’un attentat brutal commandité par « un homme désespéré », éclipsé dans les manuels d’Histoire par Guy Fawkes, l’autre organisateur du Gunpowder Plot.
C’est d’ailleurs Guy Fawkes qui prête son visage au masque des Anonymous, popularisé par le film de James McTeigue, V pour Vendetta. Haha, avouez que ça vous en bouche un coin !
Non, même pas ? Bah moi ça m’a coupé la chique, car je n’en avais aucune idée !
Pour Kit Harington, Gunpowder c’est une histoire de famille
Décidément, Kit Harington est abonné aux rôles de justicier. Cependant, celui ci a une résonance toute personnelle pour le jeune homme. Pourquoi ? Taindaindaindaindain, roulement de tambours…
Parce qu’
il n’est autre que le descendant de Robert Catesby !
La mère de l’acteur partage en effet son nom de famille avec cette figure emblématique de l’Histoire.
Kit a d’ailleurs raconté une anecdote lors d’une Interview donnée sur un plateau de télévision :
Lorsque la tête de Catesby était montrée sur une pique devant le Parlement, John Harington, un ancêtre de mon père, qui était un membre du Parlement à l’époque, a regardé la tête et est connu pour avoir dit :
— Il est plutôt laid, non ?
Gunpowder n’est donc pour lui pas qu’un banal récit, c’est aussi l’histoire de son ancêtre !
Gunpowder, une série bien gore
En me baladant sur le Net, j’ai pu constaté que la Toile avait été un peu choquée par la violence de Gunpowder. Les Inrocks a même titré son papier : Gunpowder, trop gore pour la BBC ?.
En effet, il faut admettre que dès le premier quart d’heure, le ton est donné.
Le pilote s’ouvre sur une séquence oppressante, puis évolue sur une scène de torture très brutale. S’ensuivent deux mises à mort qui ne font pas dans la finesse : une femme se fait écrabouiller par des poids, et un jeune homme est pendu, éviscéré, puis découpé en morceaux.
Bref, la mini-série ne ménage pas ses téléspectateurs. Et c’est pour le mieux, si vous voulez mon avis ! Car l’époque retranscrite était brutale.
Il ne sert à rien d’épargner les téléspectateurs : il faut au contraire nous confronter à la brutalité de l’Histoire. Pour que nous puissions constater les progrès que l’on a fait depuis, et rester vigilant•es quant au futur.
Gunpowder soigne son esthétique
Il m’est impossible de parler de Gunpowder sans évoquer l’immense soin qui a été apporté à son esthétique.
Toujours baignés dans une lumière superbe et envoûtante, les personnages évoluent dans des costumes travaillés, sur fond de décors somptueux.
Au-delà de son propos et de son aspect didactique, Gunpowder séduit par sa beauté. Chose qui ne me surprend absolument pas car les séries diffusées sur la BBC ne sont jamais bâclées.
À une heure où l’on se tape des produits télévisuels de type The Mist, qui sont à peu près aussi qualitatives et agréables à regarder que l’individu ci-dessous, un peu de grâce dans le traitement de l’image fait du bien !
Pour toutes ces raisons, je n’aurai qu’un conseil à vous donner : n’hésitez plus et matez Gunpowder. Qui sait, peut-être pourrez-vous de nouveau admirer le joli bouli de Kit Harington…
À lire aussi : Kit Harington complote au XVIIe siècle dans le teaser de Gunpowder, la série BBC One
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