France, 2017. Guillaume Meurice, auteur-comédien-humoriste sévissant quotidiennement sur France Inter, s’est intéressé à l’égalité femmes-hommes, sujet au cœur de l’actualité mercredi 8 mars, journée internationale des droits des femmes.
Le 8 mars n’est pas la fête des femmes
Nous l’avons dit, expliqué, répété sur madmoiZelle : le 8 mars n’est pas la fête des gonzesses. Mais comme nous avons tendance à rester entre personnes sensibilisées aux questions d’égalité, nous pouvons être tentées de penser que ça y est, la bataille est gagnée.
Qui, en 2017, est encore contre l’égalité salariale entre les femmes et les hommes ? Qui est encore contre la liberté des femmes de travailler, de divorcer, bref, de jouir des mêmes droits et libertés que les hommes ?
Eh bien, beaucoup (trop) de monde à mon goût.
Les droits des femmes, un Moment Meurice… grinçant
J’adore les chroniques de Guillaume Meurice, elles me font rire quasi-systématiquement. Mais je dois avouer que ça fait tout drôle d’entendre des inconnus parler de moi et de mes droits de façon aussi crue, et ignorante.
Attention les oreilles.
Florilège de bêtises :
« Les femmes c’est comme les dromadaires, elles ont des bosses partout. »
Je. ???
« La femme, je la respecte, c’est le complément de l’homme. »
On est sur un classique : forgées dans une côte d’Adam, Ève n’est qu’une émanation de l’Homme. On a compris…
« Est-ce qu’on peut être un homme féministe ? »
Alors on me dit dans l’oreillette que : « Oui, si on porte des jeans slims. » Messieurs, vous savez désormais comment défendre l’égalité : serrez-vous les couilles.
On continue dans les conseils mode :
« Passé un âge, il ne faut pas faire n’importe quoi. À partir de 30 ans, il faut s’habiller décemment, pour ne pas avoir l’air d’une prostituée. »
Ok la fashion police, mais va falloir accorder vos violons, entre couvrez-vous
, couvrez-vous pas trop, et soyez féminines. Le code vestimentaire n’est pas hyper clair, hein, pardon.
Et l’égalité salariale ?
À travail égal, salaire égal, ça vous paraît être un principe de justice élémentaire ? Et non, c’est un pilier du complot contre les hommes. Bien sûr.
« C’est n’importe quoi, elle cherche le salaire pour être indépendante, pour faire ce qu’elle veut de l’homme. Faites attention ! »
Voilà, j’arrête le sarcasme, parce qu’à travers ces témoignages ridiculisés par le sketch de Guillaume Meurice, on touche pourtant au fond du problème : la question de l’égalité salariale est effectivement un enjeu d’indépendance pour les femmes.
Najat Vallaud-Belkacem nous l’expliquait en interview mercredi 8 mars : ceux qui s’opposent aujourd’hui à l’éducation à l’égalité, le font parce qu’ils sont contre l’égalité entre les femmes et les hommes. Ce n’est pas accidentel…
Et ce n’est pas non plus une posture exclusivement masculine. Guillaume Meurice l’illustre en tendant le micro à une femme, laquelle exprime un avis tranché :
« La femme devrait rester à la maison jusqu’à ce que les enfants aillent à l’école. »
Cette dimension parallèle… qu’on appelle le machisme
Cette chronique m’a fait rire, mais sa chute m’a glacé le sang. Même sur le plateau, on s’étonne de ces réponses surréalistes pour 2017.
André Manoukian qui officie aussi dans l’émission « Si tu écoutes j’annule tout » interroge d’ailleurs Guillaume Meurice au sujet de ses micro-trottoirs quotidiens :
« — Où allez-vous, dans la rue, Guillaume Meurice ?
— Mais il faut parler avec les gens, vous allez voir, vous allez flipper. C’était au marché de Grenelle, dans le 15ème arrondissement de Paris. »
France, 2017, donc. Pendant ce temps, en Islande, on s’engage franchement pour l’égalité des salaires. Alors, je me dis que s’il y a encore tant de résistances chez nous, ça avance ailleurs.
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