Futur•e touriste au Japon, tu as bien de la chance. Tu vas découvrir un pays merveilleux, manger des onigiri à t’en briser la panse et profiter de tout ces concepts japonais à importer en France de toute urgence dont Mymy te parlait il y a quelques mois !
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Durant ce voyage, les Japonais•es seront tes meilleur•e•s allié•e•s. Prévenant•es, ils et elles feront probablement tout leur possible pour t’aider à passer un séjour agréable. Cependant, tu ne voudrais pas passer pour un•e rustre, n’est-ce pas ? Alors après avoir (re)lu l’excellent article ci-dessous, sur les rapports entre les Japonais•es et les gaijins (étranger•e•s) pour mieux comprendre le contexte, tu peux te plonger dans ce petit guide pratique des bonnes manières en terre nippone !
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Apprendre quelques mots de japonais
Ne te fie pas au caractère abstrait des kanjis, caractères chinois qui font les charmes de la calligraphie japonaise. Parler quelques mots de japonais est accessible à tou•te•s, et dans un pays où l’on peine à parler anglais — par timidité le plus souvent — c’est extrêmement utile !
Il ne s’agit pas de devenir bilingue, simplement d’apprendre quelques mots qui décontracteront la personne à qui tu t’adresses, avant de passer à l’anglais.
Pour t’aider, voici un petit lexique très basique en romanji — une écriture « comme chez nous » un peu arrangée par mes soins pour faciliter la prononciation.
- Ravie de faire votre connaissance : Ajimemashite
- Excusez moi… : Soumimasen
- Où est la gare ? : Eki (la gare) wa, doko ni desouka ? (tu peux remplacer « Eki » par ce que tu veux, on te répondra alors peut-être : « Ishoni ikimasho ! », allons-y ensemble !)
- À droite : Migi gawa
- À gauche : Hidari gawa
- Tout droit : Massougou
- Merci (à n’importe qui sauf tes ami•e•s) : Aligato gozaimas’ !
- Merci (en sortant d’une boutique, d’un restaurant, après qu’on t’a rendu service) : Aligato gozaimashita !
- Merci (à tes ami•e•s/des jeunes) : Aligato !
- Est ce qu’il y a des onigiri ? : Onigiri ga arimasouka ? (là encore, remplace « onigiri » par ce que tu veux)
- J’aime les onigiris ! : Onigiri ga souki des’ !
- Ceci, s’il vous plaît : Kore wo koudasai (tu peux remplacer « kore » parce que tu veux, par exemple « o misou » pour demander de l’eau)
- L’addition, s’il vous plaît : Okaekokoudasai
- Ça coût combien ? : Ikoura desouka (on t’écrira alors sûrement le prix sur une calculatrice, ça reste le plus simple)
- Ça va ? : Daijobou (expression fourre-tout qui sert à rassurer quelqu’un, demander à un•e ami•e si ça va, s’assurer que quelqu’un que vous avez bousculé va bien, etc.)
On n’est pas chez les « Jap », merci bien
Les expressions telles que « jap », « chinetoque » ou, pire encore, « jaunes » sont AU MIEUX vulgaires, au pire racistes. Or certaines d’entre elles sont comprises par les Japonais•es même s’ils/elles ne parlent pas français, et sont perçues comme des insultes. Pas une super idée pour établir un premier contact non ?
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Dans la même idée, le fait de confondre les différents peuples asiatiques est très mal vu. Ce qui risque de vous arriver le plus souvent est de confondre en toute bonne foi une personne coréenne avec une personne japonaise (et vice et versa) ; dans ce cas-là, une seule possibilité : de plates excuses.
Quelques sujets de conversation tabous
Un peu dans le même esprit, il existe quelques sujets de conversations qu’il vaut mieux éviter si vous avez la chance de faire connaissance avec un•e Japonais•e.
Tout d’abord, l’art de la conversation au Japon n’est pas le même que le nôtre : polémiquer, parler politique très fort à table, tout ce qui fait l’âme de nos dîners « à la française » y est plutôt mal vu. On parlera beaucoup plus volontiers de nourriture ou d’autres sujets légers !
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Il existe ainsi un certain nombre de sujets que nous autre Français•es pourrions aborder sans penser à mal au Japon, mais autour desquels nos interlocuteurs seront rarement très loquaces.
Tout ce qui concerne la Seconde Guerre Mondiale, les crimes de guerre japonais, l’Empereur, les ainus (un peuple autochtone du nord du Japon victime de violents massacres), l’occupation militaire américaine, tous ces sujets historiques sensibles… Vous pouvez en parler, hein, ce n’est pas au Japon qu’on vous brutalisera dans un débat, mais ça va, comme qui dirait, créer un froid.
À l’inverse, j’ai l’impression que beaucoup de gens ont envie de parler de Fukushima : tous les sujets « sérieux » sont donc loin d’être tabous.
Prendre le métro avec classe et distinction
Faire la queue au Japon est une nécessité, y couper par réflexe serait vraiment passer pour un•e rustre. On fait donc la queue en permanence, sagement, pour rentrer dans le métro notamment. Et sur les escalators, on patiente à gauche et on avance à droite, à l’inverse de chez nous !
La foule tokyoïte se presse dans les couloirs… dans un calme effarant pour qui a fréquenté Châtelet les Halles aux heures de pointe une fois dans sa vie. Pour entrer en osmose avec elle, il suffit de respecter quelques règles simples : ne pas manger (où à la rigueur un petit onigiri du bout des lèvres), ne pas téléphoner, laisser sortir les gens avant de rentrer dans la rame, et de façon générale, rester discret•e. Les hommes sont par exemples invités via des affiches à ne pas écarter les bras et les jambes trop virilement : ça prend de la place !
Par contre, dormir avachi, la bouche ouverte, avec un filet de bave qui scintille, ça semble pas poser problème. Tout n’est pas logique, dans la vie, que voulez-vous.
Bon, ça, c’est valable jusqu’à minuit. Ensuite, j’ai vu des jeunes femmes très élégantes en yukata vomir à quatre pattes sur les quais, alors… Il faut dire que les soirées japonaises ont de quoi mettre au tapis les plus tenaces d’entre nous !
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Comment rester distinguée toute nue au onsen
Les onsens, ce sont les sources thermales non-mixtes japonaises. On peut les trouver au coeur des villes ou en pleine nature et ce dès 1000¥ l’entrée (moins de 10€). Du coup, les thermes, pour aussi charmantes qu’elles soient, n’ont pas la même image luxueuse que chez nous et sont très populaires !
VRAIMENT très populaires.
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Il y a le plus souvent des bains chauds, froids, sauna et hammam et des bains extérieurs dans un décor imitant les jardins zen. Enfin, tu le sais surement, au onsen… on est toute nue !
Pour amortir le choc, voici quelques points de repères.
- Tu n’as besoin d’apporter aucun matériel particulier : tout se loue pour des sommes modiques à l’entrée.
- Il est le plus souvent strictement interdit d’entrer dans un onsen si on est tatoué•e. Il ne faut pas prendre cette interdiction à la légère, car le tatouage est encore réellement considéré comme « impur » dans ces lieux de détente et d’hygiène. En cas de doute, demande à l’accueil.
- On retire ses chaussures à l’entrée, puis on se dirige au comptoir pour récupérer la clef des casiers et les serviettes de bain. Dans certains cas, le port du yukata (habit traditionnel léger) peut être obligatoire, il est alors souvent disponible en location.
- On se dénude dans les vestiaires ; les plus pudiques peuvent encore s’enrouler dans une serviette, mais une fois dans les bains c’est tout le monde tout nu !
- Un espace de douches assises est prévu, des savons et shampoings sont disponibles : bien évidement ce lavage préliminaire est obligatoire.
- Ensuite pour profiter des bains c’est très simple : il suffit de se souvenir d’utiliser les grandes cuillères mises à disposition pour inonder l’endroit où l’on a posé son fessier tout nu à chaque fois que l’on quitte sa place dans un bain ou un sauna.
- Selon la popularité de votre onsen, les gaijins y seront plus ou moins nombreux. Dans tout les cas, comportez-vous comme un invité : il s’agit d’un lieu de repos et l’attitude la plus discrète est par défaut la meilleure. Il s’agit donc de résister à la curiosité, de ne dévisager personne et de ne pas hurler entre deux bains. À part ça, l’ambiance est plutôt bon enfant et c’est peut-être même l’occasion de lier connaissance avec les femmes du coin !
- On peut rester dans un onsen aussi longtemps qu’on le désire, certains proposent même des forfaits « nuit » avec des emplacements prévu pour dormir.
- Une fois qu’on a fini, il suffit de rendre son matériel d’emprunt et d’aller payer à la sortie ; en échange, on récupère ses chaussures.
Vous ne voudriez pas que vos camarades de bain tirent cette tête-là, pas vrai ?
Tabac, parapluie et chaussettes
Voici quelques remarques rapides qui répondront peut être à tes inquiétudes concernant l’attitude à adopter au Japon dans certains cas classiques !
- Que ce soit dans les temples, dans certains espaces de restauration traditionnel ou dans n’importe quel intérieur japonais, la chaussure est malvenue ! Tu devras donc les ôter régulièrement tout du long de ton périple : gare aux chaussettes trouées, puantes ou aux pieds douteux.
- Les commerçant•e•s japonais•es accueillent chaque client•es d’une salutation respectueuse, mais le plus souvent ces dernier•e•s n’y répondent pas, pas même par un bonjour… et c’est considéré comme normal.
- Tu le sais sûrement déjà mais rappelons qu’on ne plante pas ses baguettes dans un bol de riz.
- On ne fume pas dans la rue, même si on peut fumer dans la majorité des restaurants et des bars. Des zones fumeurs sont spécifiquement aménagées à cet effet : tu les trouveras souvent en face des conbinis, des « tabaco » (les points de vente de tabac) et des gares.
- Le parapluie n’entre pas dans les commerces, il est déposé à l’entrée dans des porte-parapluies spécifiquement prévus à cet effet.
Voilà pour ce petit tour de bonnes moeurs japonaises ! Tu sais maintenant comment avoir l’air d’une personne fréquentable en toutes circonstances. Si tu as déjà fait un tour au Japon, n’hésite pas à compléter cet article par tes propres impressions et conseils en commentaire !
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