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Famille à Noël
Développement personnel

Guide de survie d’une islamogauchiste fêtant Noël avec sa famille de droite

Vous adorez votre famille, paraît-il. Mais, disons que vous ne partagez pas les mêmes opinions politiques. Disons aussi qu’ils et elles sont à 8 sur l’échelle de Zemmour... Voici un plan d’attaque pour survivre aux fêtes en terrain hostile.

Vous aimeriez beaucoup que Noël se passe comme dans les films américains un peu cheesy, avec une famille attablée autour d’une dinde parfaitement cuite, qui rit à gorge déployée en jetant la tête en arrière. Mais la réalité est toute autre. Tonton Roger vote plus à droite que Marine Le Pen, Mamie Albertine pense que « la France c’était mieux avant », et cousin Théodore se sent opprimé par les « féministes aux cheveux bleus ».

Vous vous passeriez volontiers du festin en sept étapes et du champagne à volonté si ça pouvait vous épargner les blagues racistes qui fusent le soir du 24, suivies d’un rire général aussi gras que le pâté en croute de Tata Josiane.

Cette année, pour vous éviter le traditionnel ulcère de fin d’année, j’ai réfléchi à une stratégie des plus pondérée. Joyeux Noël, et de rien.

Vous préparer à une joute verbale élaborée peut vous aider à garder votre calme.

Faites la sourde oreille ou changez abruptement de sujet

Ou gardez des bouchons d’oreilles ou un casque anti-bruit toute la soirée, au choix.

Plus sérieusement : avant même que les hostilités (littéralement) ne commencent, prenez le temps de réfléchir aux conversations auxquelles vous ne voulez absolument pas participer et, au choix, quittez mentalement la tablée pour partir dans une paisible prairie pendant que vos aïeux s’écharpent sur la gestion de la pandémie, ou passez sans honte du coq à l’âne avant de vriller.

« Et si on parlait d’autre chose ce soir ? Vous saviez que les chauves-souris adoraient se donner des cunni et des fellations et que les acariens couchaient entre frères et soeurs dans le ventre de leur mère ? » est une excellente manière de changer subtilement de conversation. A priori, les fun facts sexuels mettent tout le monde d’accord.

Prévoyez des punchlines toutes faites

Vous les voyez venir, avec leurs gros sabots de fachos. Profitez donc de leur prévisibilité pour préparer vos meilleures réparties.

Je sais, c’est parfois éprouvant, et parler de la façon dont ces conversations vous affectent, c’est pas le cadeau le plus ouf. Mais ne vous sentez pas obligée d’éviter totalement les échanges difficiles.

Au lieu de vous farcir des fake news, prostrée dans le silence, ou de vous laisser emporter par la colère du moment (ce qui, dans certains cas est totalement légitime), vous préparer à une joute verbale élaborée peut vous aider à garder votre calme, et, laissons-nous rêver, peut-être à faire changer d’avis quelques membres du clan opposé.

First thing first, assurez-vous d’être calme et pas sur la défensive pour que vos idées passent mieux. Ensuite, come with receipts et préparez-vous à présenter des faits pour fermer le clapet de vos détracteurs. Vous pourrez ainsi répondre aux remarques qui vous font bondir avec des informations factuelles plutôt qu’avec vos émotions.

Si l’atmosphère devient trop toxique, sortez de table, allez prendre l’air, criez dans un oreiller ou prenez le temps de méditer dans les toilettes entre chaque plat

Raccrochez-vous au sarcasme (et à la bûche 3 chocolats de Noël)

Vous pouvez foncer dans le tas, au risque d’accentuer la mauvaise ambiance, ou vous pouvez jouer à la plus maligne en vous cachant derrière le sarcasme ou derrière des stratagèmes un brin manipulateurs. Pas très loyal, certes, mais on fait comme on peut.

« Ah ben oui bien sûr, t’as raison papi Claude, le réchauffement climatique, c’est des conneries parce qu’il a fait chaud cet été en Auvergne ! Et la famine n’existe pas parce qu’on est en train de se goinfrer de gratin dauphinois au réveillon, aussi ? » est une réponse sarcastique tout à fait acceptable.

Remarquez également qu’il est beaucoup plus efficace de s’attaquer aux motivations des gens qu’à leurs idées politiques en elles-mêmes. Demandez-leur pourquoi ils ou elles pensent ce qu’ils ou elles pensent. Demandez-leur pourquoi ils ou elles utilisent des termes offensants.

Un move un peu plus malhonnête et pas forcément ouf pour une soirée conviviale en famille, mais que je vous partage quand même parce que j’aime le chaos, c’est d’exprimer le fait que leurs opinions vous déçoivent ( ce qui, d’ailleurs, peut être tout à fait vrai). Du type :

« J’avais beaucoup d’admiration pour toi et ta façon de penser, mais là, je suis déçue. Pourquoi tu dis des choses aussi fausses et blessantes ? »

Bam, ça fait réfléchir.

Posez-leur des questions, si vous avez la flemme d’étaler votre science. « Ah oui ? Tu as des sources pour ce que tu avances ? Tu la tiens d’où cette info ? », ou des bails du genre permettent souvent de démasquer des idées parfois répétées sans fondement.

Bon après, il faut avoir l’énergie de jouer les animatrices de débat le soir de Noël.

Allez-y avec un ou une alliée ou flairez celui ou celle qui est à deux doigts de changer de bord (politique)

À table, asseyez-vous à côté des personnes susceptibles d’avoir les mêmes opinions politiques que vous et formez des alliances. Souvent, les jeunes générations ont tendance à avoir des points de vue moins fermés que les anciennes. À vous la table des enfants, donc.

Si vous n’êtes entourée que d’ennemis politiques, trouvez-vous des alliés virtuels et envoyez des DM à vos amis, surtout s’ils ou elles sont dans la même situation que vous. Vous vous sentirez un peu moins seule et pourrez décompresser un peu en vous plaignant allègrement ou en essayant d’alléger la situation en bitchant avec humour sur les convictions de votre famille.

Une fois la tempête passée, prenez le temps de récupérer et de digérer les potentielles disputes, au même titre que vous laisserez un peu de répit à votre estomac après le traumatisme culinaire des fêtes.

Acquérez le calme d’un yogi et serrez les fesses

Si l’atmosphère devient trop toxique, sortez de table, allez prendre l’air, criez dans un oreiller ou prenez le temps de méditer dans les toilettes entre chaque plat, que sais-je. Mais surtout, prenez soin de vous.

D’ailleurs, si vous ressentez trop d’anxiété à l’idée de vous retrouver avec votre famille pour les fêtes, vous pouvez demander l’aide d’un ou une psy et lui en parler pour trouver des solutions adaptées.

Si vous en avez l’énergie et la volonté, essayez de vous rappeler que certains membres de votre famille qui ne partagent pas les mêmes idées que vous ne sont pas de la même génération, ou n’ont pas grandi dans les mêmes conditions, ou que tout simplement vos opinions divergent, et que c’est comme ça. Oui, même si c’est aussi dur à avaler que les étouffe-chrétiens servis au dessert, parfois mieux vaut lâcher prise. Choisissez vos batailles ce soir et agree to disagree.

Dispute sur le canapé du salon

Ce type de désaccords peut vraiment miner le moral et vous pouvez vous sentir invalidée. Quand ça devient trop dur, notez dans votre téléphone quelques phrases qui vous font vous sentir heureuse et légitime. En bref, auto-validez-vous avec des mots cuculs mais efficaces.

Si c’est un problème récurrent, passez un pacte avec le Diable et mettez-vous d’accord pour ne pas aborder certains sujets avec votre famille. Au risque d’écoper de notre remarque préférée, à savoir « on ne peut plus rien dire. »

Optez pour la lâcheté et prétendez être cas contact

Si c’est trop pour vous, profitez de cette période de pandémie pour élaborer un petit mensonge autour de la thématique du Covid, pour rester bien au chaud chez vous.

Sans aller jusque-là, franchement, vous avez le droit de prendre soin de vous et de vous épargner tout ça. Surtout si les propos de votre famille vous blessent, vous attaquent directement ou vous mettent en danger ! Je pense notamment aux minorités sexuelles ou de genre pour lesquelles les fêtes peuvent être un enfer.

Ne vous en voulez pas si vous sentez qu’il vaut mieux ne pas passer les fêtes avec vos proches si vous estimez qu’ils et elles sont toxiques. Restez en sécurité, pensez à votre bonheur et passez du temps avec des personnes qui vous aiment, vous soutiennent et vous encouragent.

Récupérez en terrain safe

Une fois la tempête passée, prenez le temps de récupérer et de digérer les potentielles disputes, au même titre que vous laisserez un peu de répit à votre estomac après le traumatisme culinaire des fêtes.

Ne prévoyez pas trop de choses après Noël et prenez du temps pour vous. Attrapez votre doudou, choisissez le meilleur coin pour vous lover en PLS, et pleurez s’il le faut.

Même sur le moment d’ailleurs, repliez-vous dans des lieux sûrs pour éviter les tirs à balles réelles de votre belle-mère Claudine, soufflez ou regardez des vidéos de chats sur TikTok pour oublier le trauma des débats houleux.

Et pour celles et ceux qui, tout comme moi, aiment semer le chaos, petite mention spéciale à la géniale Brutta Garbo, qui propose aux plus téméraires une activité fun pour passer Noël en famille de droite : des papillotes surprises contenant des idées de débats à distribuer aux plus fachos de la tablée. Crise de foie garantie.

Joyeuses fêtes !

À lire aussi : Il faut qu’on parle du stress que cause Noël chez les parents


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

4
Avatar de Octopuss
27 décembre 2021 à 17h12
Octopuss
j'ai eu droit au nouveau gardien de l'immeuble et de sa femme, discours pro Bolsonaro, Neo fascisme et misogynie assumé.
Je n'ai RIEN dit, j'ai laissé parlé, pas envie d'être leur pote, de les faire changer d'avis et d'utiliser un dixième de mon énergie pour ça.
Ils m'ont trouvé sympathique.
0
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