Parce que la musique ce n’est pas que du rythme et de l’amour, retour sur les plus grandes bagarres entre artistes. Deuxième épisode : ego contre ego au sein de la brit pop.
Certes, les années 90 ont subi les boys band et beaucoup de tubes que l’on aimerait oublier, mais elles ont indéniablement été la décennie de la Brit pop ! Parmi les nombreux groupes cultes venus d’outre-Manche, on trouve bien sûr Blur et Oasis. Victimes de leurs ego monstrueux, les membres de ces dieux de la pop anglaise se sont livrés un combat sans merci pendant plus de 15 ans : retour sur LA guerre froide des années 90.
Tandis qu’aux États-Unis Nirvana entame l’ère du grunge, les musiciens britanniques remettent au goût du jour la fameuse pop anglaise, inspirés par les Kinks ou les Beatles. Parmi eux, on trouve Suede, et Blur, groupe formé à Camden Town, mené par Damon Albarn. Quelques années après un premier succès en 1992, Blur sort l’album Parklife, dans lequel cohabitent des balades comme To the End et le culte Girls and Boys.
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Blur s’impose en haut des charts britanniques, aux côtés de petits nouveaux venus de Manchester : Oasis, formé par les frères Gallagher. Symbolique du Nord de l’Angleterre, plus modeste que les gamins chics de Londres, Oasis est plus rock, plus populaire, a des influences de T-Rex ou des Stone Roses que l’on reconnaît dans l’album Definitely Maybe et le premier single Supersonic.
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Si les deux groupes sont proches dans les classements, leurs liens s’arrêtent là, grâce aux déclarations des frères Gallagher, loin d’être connus pour leur tendresse et leur vocabulaire fleuri : Liam traite Damon Albarn de « branleur » et Blur est selon lui « un groupe de merde ». Charmant.
Bataille marketing et répliques sanglantes
Les fans de la brit pop se partagent en deux clans, ce qui n’est pas sans rappeler l’affrontement idéologique Beatles/Rolling Stones. Vainqueurs aux Brit Awards de l’année 1995, Blur décide de mettre un peu d’huile sur le feu en avançant la date de sortie de son prochain single au jour même de la sortie du nouveau disque d’Oasis : malin le lynx.
La bataille marketing est arbitrée par le magazine NME : le groupe qui vendra le plus de disques le 14 août sera sacré vainqueur du duel. Oasis vend 216 000 exemplaires de Roll with it contre 274 000 pour Country House de Blur.
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Score de 1 à 0 pour Blur, si l’on omet les remarques cinglantes de l’autre frère Gallagher, Noel.
« Les gens disent que nous sommes les Rolling Stones et que Blur sont les Beatles. Nous sommes les Stones ET les Beatles. Ils sont des putains de Monkees !»
C’est un peu comme si les Foo Fighters se faisaient traiter de Chantal Goya, quoi.
« Damon Albarn est une bite condescendante. »
« Les mecs de Blur ont dû se faire soigner chez le psy ou entrer en cure de désintox. Pendant ce temps-là, moi je restais au pub. »
J’appelle ça avoir le sens de la formule.
Conflit fraternel et nouveau départ
Tandis que Damon Albarn et sa bande sortent en 1997 l’album Blur, plus rock que les précédents, Oasis s’impose dans le rock anglais, entre autres avec Wonderwall, succès interplanétaire issu de l’album (What’s the story) morning glory? et disque britannique le plus vendu de la décennie.
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Si les années 2000 sont pour Damon Albarn l’occasion d’aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs avec Gorillaz et The Good, The Bad & The Queen, Oasis confirme sa place de monument du rock anglais, tout en multipliant les scandales. Des déclarations toujours aussi sympathiques aux crises entre Liam et Noel, Oasis fait autant la une des magazines musicaux que celle des tabloïds.
La crise finale a lieu en 2009, au festival Rock en Seine : une ultime dispute entre les frères mène le groupe à sa séparation, laissant la brit pop en deuil et les fans présents dans un état d’énervement assez avancé (j’y étais, j’ai subi ce moment de lose, je témoigne). Si le groupe s’est déjà séparé plusieurs fois, cette rupture-ci est définitive et chaque frère monte son groupe de son côté : Beady Eye pour Liam Gallagher et High Flying Birds pour Noel.
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Alors que quelques années auparavant il déclarait à propos de Damon Albarn qu’il espérait que ceux-ci, je cite, « attrapent le SIDA et crèvent », Noel en a profité pour déplacer son courroux vers son frère, rendant un joli hommage à son conflit avec Blur :
« Écrire des chansons pour Liam ? Il y a plus de chances pour que je fasse un double album avec Damon Albarn. »
Pourtant, au début des années 2010, Damon et Noel se sont croisés et se sont bien marré en repensant au bon vieux temps où ils s’enguirlandaient. Ils ont même scellé leur « réconciliation » lors d’un concert au Royal Albert Hall, à l’occasion d’un gala de charité contre le cancer infantile : ils y interprétaient Tender, une chanson de Blur, un peu plus de quinze ans après leur guerre épique.
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La guerre Blur VS Oasis a marqué l’histoire de la musique autant qu’elle a influencé les membres des deux groupes et le monde musical en général, par rapport au magazine NME par exemple. Arte a d’ailleurs consacré un superbe documentaire à ce conflit, évoquant aussi les autres batailles respectives des groupes (Blur VS Kurt Cobain, Noel Gallagher VS le reste du monde, dont Kylie Minogue, Jack Black…).
Je plussoie tout ce qu'a dit @Mandymanda ! Et Damon Albarn quoi !!
Je pense que ce qui rend Blur et les projets de Damon plus intéressants, c'est cette faculté qu'a eu le groupe de s'ouvrir un peu sur d'autres styles, de se défaire de l'étiquette Brit pop. Je pense à "Music is my radar" ou "Out of time" et ses rythmes arabisants.
Oasis à côté faisait beaucoup de surplace et n'arrivait pas à se réinventer. (Bon après c'est perso mais Oasis je n'ai jamais accroché bien qu'ils soient mancuniens et qu'ils se proclament héritiers des Smiths uppyeyes Oui je suis dingue des groupes de Manchester (The Smiths, Joy Division ...) sauf Oasis ...
Et @LouiseScheuh MERCI MILLES FOIS d'avoir mentionné Suede (groupe ô combien excellent et oublié de la brit pop) et Pulp !! J'étais très amoureuse de Brett Anderson, physique androgyne, les poses etc ...
Les Commentaires
Je plussoie tout ce qu'a dit @Mandymanda ! Et Damon Albarn quoi !!
Je pense que ce qui rend Blur et les projets de Damon plus intéressants, c'est cette faculté qu'a eu le groupe de s'ouvrir un peu sur d'autres styles, de se défaire de l'étiquette Brit pop. Je pense à "Music is my radar" ou "Out of time" et ses rythmes arabisants.
Oasis à côté faisait beaucoup de surplace et n'arrivait pas à se réinventer. (Bon après c'est perso mais Oasis je n'ai jamais accroché bien qu'ils soient mancuniens et qu'ils se proclament héritiers des Smiths uppyeyes Oui je suis dingue des groupes de Manchester (The Smiths, Joy Division ...) sauf Oasis ...
Et @LouiseScheuh MERCI MILLES FOIS d'avoir mentionné Suede (groupe ô combien excellent et oublié de la brit pop) et Pulp !! J'étais très amoureuse de Brett Anderson, physique androgyne, les poses etc ...