En cette période de plans vigipirates et autres actualités peu réjouissantes, place aujourd’hui à la légèreté et l’insouciance de La Guerre des Bisous, écrit par Vincent Cuvellier et illustré par Suzanne Arhex.
Tout commence par un gros bisou échangé entre Jojo et Lili dans la salle de sport. Un instant furtif de tendresse qui n’a pas échappé à cette commère de Dounia, laquelle s’empresse de cafter à toute sa classe et à sa maîtresse. « Y a pas le droit ! », qu’elle dit.
Alors Arthur lui montre que bien sûr que si, et lui fait un bisou, suscitant du coup la jalousie de Julia. Alors parce qu’il n’y a pas de raison, elle aussi elle fait un bisou à Arthur, qui du coup en fait un à Rayan. Et au moment où la maîtresse va les gronder, SMACK, elle se fait embrasser par Aboubacar, l’homme de ménage. Ainsi débute cet événement historique connu sous le nom de « Guerre des bisous ».
En quoi cela consiste ? C’est une frénésie bisouilleuse qui s’empare de toute la classe, toute l’école, et même de tous les papas et les mamans. Puis de toute la ville. Puis de toute la Terre. C’est une épidémie de bisous qui contamine les esprits, qui balaie toutes les pensées négatives et les remplace par une envie irrésistible d’embrasser la personne à côté de soi.
Même la « grande manifestation contre tout ce qui va pas » ne fait pas le poids contre l’ouragan bisouilleur qui s’abat sur les manifestants.
Et par magie, tout ce qui n’allait pas s’envole grâce aux bisous, qui sont en plus de plein de catégories différentes : de petit, de grand, de garçon, de fille, de jeune, de vieux, d’animaux, entre tous les âges et tous les sexes, à deux ou en groupe, sur la joue ou sur la bouche, sur le sol ou en apesanteur !
La Guerre des Bisous, c’est l’histoire d’un effet papillon qui propage la joie sur son passage. C’est une bonne humeur contagieuse, et le plaisir de voir des milliers de personnages s’unir pour lutter contre la morosité. Ce sont plein de gens ronchons guéris par le pouvoir ultime du bisou. Ce sont des situations cocasses, provoquées par un événement anodin qui a pris une dimension complètement improbable.
Dans La Guerre des Bisous, il y a le souci du détail. Les pages grouillent de personnages qui gigotent dans tous les sens, mais chacun d’entre eux raconte son histoire par le dessin. La lecture se fait aussi au cœur des illustrations, où l’on découvre des moments rigolos et inattendus. Dans un seul album, ce sont des centaines de petites historiettes que l’on devine, que l’on invente.
Mais en parallèle à ces effusions et ces débordements d’amour, plus discrètement, une autre petite histoire continue. Celle de Lili et Jojo, que l’on découvre dans le coin, derrière les « flaps » (petits volets à soulever, derrière lesquels se trouvent par exemple des dessins, à la manière des calendriers de l’avent), avec espièglerie et tendresse.
La Guerre des Bisous est un album jovial qui rendra guilleret tous ceux et toutes celles qu’il croisera sur son passage. Son insouciance et sa candeur en font une lecture très rafraîchissante, qui fait du bien. Et il ne manquera pas de vous donner envie de faire… des bisous !
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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