Depuis mai 2022, des marques de mode annoncent publiquement s’engager pour le droit à l’avortement, et même soutenir financièrement leurs employés souhaitant y accéder.
En mai 2022, une fuite, publiée par le site Politico indiquait que l’arrêt Roe v. Wade, déterminant depuis 1973 que les personnes étatsuniennes avaient le droit constitutionnel d’avorter, était menacé. Dans la foulée, plusieurs entreprises ont tenu à exprimer publiquement qu’elles soutiendraient financièrement leurs employées souhaitant obtenir une IVG, comme Starbucks, Gucci, ou encore Levi’s, par exemple.
L’accès à l’IVG, nouveau terrain des griffes de mode pour se démarquer ?
C’est dans ce contexte extrêmement polarisé que les engagements d’entreprises privées se multiplient. Alors que cette décision de la Cour Suprême est tombée en pleine Fashion Week, l’industrie de la mode a profité de son hypermédiatisation pour prendre position.
Comme le résume Business of Fashion, la créatrice étatsunienne de sacs à main Clare Vivier a invité à faire des dons au Planning Familial et au United States of Women Reproductive Justice hub (centre étatsunien pour la justice reproductive des femmes).
Patagonia a publié un article détaillant les ressources qu’elle mettrait en place pour la santé de ses employés concernant les questions reproductives.
Ou encore la marque de sport Dick’s Sporting Goods, qui s’est engagée à fournir jusqu’à 4000 dollars de remboursement de frais de déplacement pour se rendre à un endroit où l’avortement serait encore légal.
Même le PDG de Condé Nast (groupe de presse éditeur de Vogue, GQ, Vanity Fair…), Roger Lynch a déclaré que l’entreprise soutiendrait financièrement ses employés dans leurs éventuelles démarches d’avortement, rappelle également Business of Fashion.
Doit-on attendre des entreprises privées l’accès à un tel enjeu de santé public ?
De façon nuancée, on peut donc à la fois saluer que des entreprises privées souhaitent soutenir l’accès à l’IVG, à la fois s’inquiéter qu’elles aient à le faire et surtout que leurs salariés en dépendent éventuellement. Car il devrait d’abord et avant tout s’agir d’un enjeu de santé public, et non d’un avantage pour choisir dans quelle boîte on souhaite travailler ou d’un levier d’engagement sur les réseaux sociaux à l’ère du socialwashing.
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