Le collectif « Pas de bébés à la consigne » a appelé les professionnels de la petite enfance à se mettre en grève jeudi 6 octobre dernier pour protester contre des conditions de travail qui ne leur permettent plus d’accueillir les enfants dans des conditions optimales. Les syndicats réclament une revalorisation des salaires et l’ouverture de places supplémentaires en centres de formation.
Pas de bébés à la consigne !
Hier, les professionnels de la petite enfance ont défilé dans toute la France pour réclamer de meilleures conditions de travail. À l’heure actuelle, le secteur de la petite enfance souffre d’une pénurie de personnel sans précédent. Selon une enquête réalisée par la Caisse Nationale d’Allocations familiales en juillet, 48,6 % des crèches manquent de personnel.
Afin de pallier cette pénurie, un décret publié le 29 juillet dernier a autorisé l’embauche de candidats non qualifiés dans les crèches. Cette mesure, qui dévalorise les métiers de la petite enfance, ne passe pas. Les professionnels exigent son abrogation et demandent à la place une revalorisation des salaires et l’ouverture de places dans des centres de formation.
Les crèches ne sont pas de simples garderies
Le décret du 29 juillet lance un message très clair : l’accueil d’enfants en bas âge ne nécessiterait aucune qualification particulière.
Cette idée reçue n’est pas nouvelle. En 2008, Xavier Darcos alors ministre de l’Éducation nationale, et très visiblement né avant la honte, avait déclaré :
Est-ce qu’il est vraiment logique, alors que nous sommes si soucieux de la bonne utilisation des crédits délégués par l’État, que nous fassions passer des concours bac +5 à des personnes dont la fonction va être essentiellement de faire faire des siestes à des enfants ou de leur changer les couches ?
Estimer que le rôle d’un ou une auxiliaire de puériculture ou d’un ou une EJE se résume à nettoyer des petites fesses crottées relève d’une totale méconnaissance des nombreux besoins intellectuels, physiques et affectifs des enfants de moins de trois ans. Une méconnaissance qui compromet le bon développement des plus petits et mène de nombreux professionnels au burnout.
Crédit photo image de une : Fatcamera
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Les Commentaires
N'en déplaise aux vieux messieurs qui n'ont jamais essuyé le derrière de personne (mais qui seront bien contents que quelqu'un s'en occupe quand ils seront encore plus vieux): les temps de repas, de coucher et de change sont des temps-clés dans le développement d'un individu. Et leur métier ne consiste pas seulement à cela.
J'ai toujours retrouvé mes enfants plus dégourdis, plus éveillés, avec de nouvelles compétences langagières et motrices au sortir de ces belles institutions.
J'espère que nos enfants deviendront de meilleures personnes que celles qui nous gouvernent, aujourd'hui encore incapables de respecter ce qui leur est inconnu et impensé.