On a beau savoir que l’industrie de la mode s’avère particulièrement polluante, difficile de discerner le vrai du faux parmi toutes les marques qui affirment faire des progrès afin de se montrer plus respectueuses de la faune et de la flore, ainsi que des droits humains. L’activiste pour le climat Greta Thunberg le sait bien, et use de tous les canaux pour poursuivre sa mission de sensibilisation et d’appel à l’action. Ainsi, après avoir fait la Une de Vogue Scandinavia en août 2021 afin de dénoncer les ravages de l’industrie textile, elle revient marteler son message en vidéo, dans un autre magazine féminin, le ELLE britannique.
Trop de gens tombent dans le piège du greenwashing selon Greta Thunberg
Dans cette vidéo façon foire aux questions publiée le 26 octobre 2022, Greta Thunberg explique :
« La plupart des gens savent que [la fast-fashion] est très nocive pour l’environnement, mais je pense que beaucoup semblent croire que nombreuses sont [les marques] qui essayent vraiment de faire mieux, de vraiment devenir plus durables, etc.
Alors qu’en fait, ce n’est très souvent pas le cas. [Les marques] utilisent cela pour faire croire aux gens qu’elles font quelque chose. Elles utilisent le greenwashing, ce qui est une idée fausse très courante. »
Plusieurs marques européennes paraissent donner raison à Greta Thunberg dernièrement. Par exemple, en juillet 2022, dans le désert d’Agafay au Maroc, Saint Laurent avait déplacé un parterre de VIP pour un défilé de 10 minutes (qui implique tout un staff de mannequins, coiffeurs, maquilleurs, etc), contre quelques mesures pour compenser l’impact carbone de l’événement. En août, le Royaume-Uni épinglait boohoo et Asos pour pratiques s’apparentant à du greenwashing. En septembre, les Pays-Bas ont demandé à H&M et Decathlon de rectifier certains termes de leur communication, jugés trop flous et pouvant donc porter à confusion.
À lire aussi : Comment comprendre si une marque fait du greenwashing ou non ?
On a tendance à accumuler et jeter trop de vêtements
En plus d’exhorter les marques à cesser leur communication trompeuse, la Suédoise, qui aura tout juste 20 ans le 3 janvier 2023, en appelle aussi au grand public à se montrer plus responsable dans ses comportements d’achat. Greta Thunberg poursuit ainsi dans la vidéo du ELLE UK :
« Nous devons nous éloigner de cette vision de la planète et des choses, nous accumulons constamment des choses et les jetons ensuite. En tant qu’activistes, nous comprenons le lien entre [l’industrie pétrolière] et la fast-fashion, mais dans l’ensemble, les gens ne semblent pas saisir toutes les conséquences de l’industrie de la mode. »
Consommer moins et privilégier la seconde main aux vêtements neufs
Adopter un comportement plus responsable en matière d’habillement commence donc par consommer moins, et notamment privilégier la seconde main si l’on doit acheter de nouvelles pièces, comme l’illustre Greta Thunberg :
« Je dirais que plus de 90 % des vêtements que j’ai reçus proviennent d’autres personnes comme des membres de ma famille, des amis et des camarades de classe parce que je n’achète pas de nouvelles choses. »
D’après un rapport d’étude du cabinet de conseil McKinsey, l’industrie de la mode représente environ 10 % des émissions de carbone dans le monde. Elle serait responsable de 2,1 milliards de tonnes métriques de gaz à effet de serre en 2018. Et même la pandémie n’a pas suffi à en réduire considérablement la voilure mondialisée. Alors, rappeler les terribles conséquences que peut avoir l’industrie de la mode, depuis un média qui touche particulièrement sa clientèle cible, peut être une stratégie payante que poursuit Greta Thunberg.
À lire aussi : Shein promet 14 millions d’euros pour les décharges de vêtements au Ghana, et c’est la définition du greenwashing
Crédit photo de Une : Capture d’écran YouTube.
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.
Les Commentaires
Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.