Un triste et malencontreux hasard firent que les chiens, les singes puis les hommes furent les premiers animaux à s’élever dans l’espace. Oubliés du voyage spatial, les éléphants ont aujourd’hui un représentant qui entend laisser son empreinte (aïe) dans la poussière lunaire, voire plus loin encore. Bobar témoigne en sa qualité d’éléphant de demain, et faîtes nous confiance, il vous fera vite oublier Babar… La parole à son auteur, Grégoire.
EspritBD : Peux-tu te présenter, nous raconter un peu ton parcours ?
Grégoire : Assez brièvement, je pourrais dire qu’au tout début, d’après une datation au carbone 14, j’étais là, à peu près :
A
Pour ensuite en arriver aux alentours d’ici :
A —————————————————————–> B
Entre les deux, j’ai étudié le graphisme pour dériver vers le cinéma d’animation. Art dont j’ai aujourd’hui fait mon métier en tant que auteur-réalisateur.
EspritBD : Qu’est ce qui t’a donné envie de faire de la bande dessinée ?
Grégoire : Raconter des histoires. Oui ça résume grandement bien. Et le défi de raconter quelque chose en une image, l’illustration, c’est grisant.
EspritBD : Comment décrirais-tu ton univers, et ton blog ?
Grégoire : Absurde et non-sens, en étroite collaboration avec le cinéma. D’aucuns disent “pince-sans-rire”.
Quant à mon blog, il concentre ces dénominations en un recueil d’illustrations. Le catalyseur de ces dessins est un éléphant. Bobar. Personnage fictif s’il en est dont les lubies, pulsions et fantasmes sont sans limites, et mis en images pour laisser une trace de pneu indélébile dans l’Histoire avec un grand “hache”.
C’est moche, c’est beau. C’est chiant et en même temps intéressant. C’est triste mais tellement enthousiasmant. Bobar c’est un ensemble vaguement précis de contradictions qui se complet dans sa dérision.
Pour couper court à toute rumeur ou “hoax” comme il se doit d’être dit :
“Bobar et Babar, rien à y voir”.
Bobar est un éléphant déluré, présumé schizophrène, qui croque la vie à pleines dents, brûle la chandelle par les deux bouts, et qui ne veut surtout pas finir sa vie dans un costume trois pièces.
EspritBD : Comment est née l’idée d’ouvrir ce blog ?
Grégoire : Un matin j’ai pris conscience d’un pile de dessins qui gisait sur mon bureau. N’ayant rien d’autre à faire à cette époque de l’année – qui devait se trouver aux environs du moment où il règne une atmosphère de chaud-froid – je me suis mis à les scanner. Je les ai miré dans leur ensemble, ça m’a plu. Alors j’ai ouvert google.
EspritBD : Quelles techniques et outils utilises-tu pour dessiner ?
Grégoire : Pour dessiner un Bobar, il vous faut :
3 heures de yoga,
du papier épais,
un stylo pilot 0,5 mm,
fermer les yeux,
et gribouiller,
quand vous avez fini, ouvrez les yeux,
signez votre dessin,
et rangez-le.
EspritBD : Quelles sont tes influences ?
Grégoire : Durant mon parcours, mes yeux ont croisé les livres illustrés de Nicolas de Crécy, Chester Addams, Glen Baxter, Gary Larson, Edward Gorey, Sempé.
Evidemment je ne saurai taire l’influence du cinéma dans son ensemble. Billy Wilder, Stanley Kubrick, Wes Anderson, Blake Edwards, les Monty Python, etc., mon dessin y puisant énormément de références.
EspritBD : Quel a été ton dernier coup de cœur bd ?
Grégoire : L’intégrale Watchmen. Oui certes, j’ai une actualité “bande-dessinale” qui retarde de 26 ans, mais plaignez-vous, j’étais à deux doigts de citer “Bibi Fricotin”.
EspritBD : Connais-tu d’autres blogueurs de cette sélection ? Peux tu dire du mal d’eux ? (Non ? Du bien alors ?)
Grégoire : Non. Alors évidemment non. Oui oui, non. Bah non plus.
EspritBD : Si tu gagnais, ta BD parlerait de quoi ?
Grégoire : De trompe, d’ivoire, de cuir et d’acier.
Ou alors d’une fille qui fait de la pose de câbles sous-marin sans bouteille et de sa rencontre amoureuse avec un poulpe asthmatique. Enfin une critique de la société de consommation évidemment.
EspritBD : Le thème de la révélation blog cette année est le blogueur du futur. Quand tu penses au futur justement, ça t’évoque quoi ?
Grégoire : …que je vais surement demander à Gérard Depardieu de me réserver une chambre dans sa nouvelle maison.
EspritBD : c’est quoi la BD du futur ?, elle a quelle forme, se lit où et comment? As-tu déjà réalisé ou eu envie de réaliser des œuvres de BD numérique ?
Grégoire : Je ne vois pas l’avenir de la bd dans le numérique. Non, je pense plutôt que l’on aura avec elle, un rapport plus charnel. Je l’imagine bien en forme de suppositoire – que l’on vendrait dans les suppositoireries ou sur suppozon.com. Bref, on introduit la chose, on ferme les yeux, nos synapses s’affolent et nos paupières s’impriment.
C’est ça le futur. Un truc de dingue.
EspritBD : Ils nous promettaient « No Future », alors, as-tu un message personnel à destination des astrologues mayas ?
Grégoire : Qu’est-ce qu’il y a pour le dessert ?
–
Pour sûr, Grégoire n’a pas sa langue dans sa trompe. Si vous souhaitez suivre ses aventures plus avant, partez à sa poursuite sur son blog, et écoutez le barrir sur Facebook et Twitter !
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