Le greenwashing, qu’est-ce que c’est ?
Le mot anglais « greenwashing » est une contraction des mots « green » (vert, écologique) et « brainwashing » (lavage de cerveau). En français, il a été traduit par « écoblanchiment » ou encore par le très joli « verdissage ».
Pour faire simple, il s’agit d’un procédé de marketing ou de relations publiques consistant à donner une image écologique et responsable à (dans le cas des cosmétiques) une marque ou une ligne de produits, alors qu’en fait, ce n’est pas vraiment le cas. Parfois, ça cache même des pratiques pas très jolies.
Image de marque contradictoire, campagnes de pub trompeuses, packagings fourbes… Ô, planète Beauté et ton univers impitoyable !
Le greenwashing, qu’est-ce que ça cache ?
Le greenwashing, aussi décrié qu’il soit, présente plusieurs intérêts pour les marques de cosmétiques, même s’ils sont fortement contestables.
En premier lieu, c’est bon pour l’image de marque. Les promesses de respect de la nature et de cosmétiques bons pour l’humanité et inoffensifs pour la planète sont attractives pour le consommateur. Si ça ne lui fera pas forcément acheter la dernière crème estampillée « Naturel » d’une marque, il gardera en tête l’image « écologiquement correcte » que cette dernière renvoie.
La naïveté du consommateur est l’une des raisons de l’efficacité et de la durabilité du greenwashing. Le meilleur exemple est Yves Rocher, enseigne beauté préférée des Françaises depuis plusieurs années grâce (entre autres) à son concept de « cosmétique végétale » pourtant aussi naturelle que la dernière couleur de cheveux de Rihanna, mais portée par des campagnes de communication sentant si bon l’herbe fraîchement coupée que le consommateur non-initié pourrait parfaitement tomber dans le panneau du « c’est que du naturel », voire « c’est bio ». Même combat pour l’Occitane.
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D’un point de vue économique, il est aussi plus intéressant pour une marque de cosmétiques d’investir dans une campagne de pub subtilement fallacieuse (jouer sur les mots et les non-dits, un véritable hobby de publicitaire) que dans de véritables innovations cosmétiques. Fabriquer une bouteille de shampooing décorée de jolies feuilles de chêne et de petits lapins duveteux coûtera toujours moins cher que la formulation d’un produit vraiment novateur d’un point de vue écologique.
Dans certains cas, heureusement peu nombreux, le greenwashing
sert de façade pour dissimuler des faits peu glorieux comme, par exemple, les tests sur les animaux. Il aide à attirer l’œil du consommateur sur des actions positives pour essayer d’en faire oublier d’autres, moins reluisantes.
C’est bien de ne pas mettre de matière animale dans ses produits, mais ça serait mieux de ne pas tester les ingrédients qui les composent sur des animaux…
Comment reconnaître le greenwashing ?
Pour ne pas se faire piéger par le greenwashing, on ne peut se fier qu’à deux choses : la présence d’un ou plusieurs labels écologiques sur les packagings des produits d’une marque, et la liste des ingrédients (liste INCI) qui les composent.
Les labels offrent des garanties aux consommateurs quant à la nature et à la qualité biologique des produits cosmétiques labellisés. Même si tous n’ont pas le même cahier des charges, leur simple présence est un gage de confiance. Avec eux, aucune entourloupe possible ! D’autres labels plus orientés vegan et cruelty-free existent aussi.
Si la marque n’affiche aucun label sur ses packagings, la seule façon de se rendre compte de l’empreinte écologique d’un produit et des limites de son caractère « naturel » est de jeter un œil du côté de sa liste INCI.
Souvent, lorsque la liste est longue et la plupart des noms incompréhensibles, c’est mauvais signe. La présence, entre autres, de parfums de synthèse, de colorants de synthèse, de silicones et de glycols doit tout de suite alarmer le consommateur sur une possibilité de greenwashing.
Le greenwashing, même s’il est fourbe, ne remet absolument pas en cause la qualité et l’efficacité d’un cosmétique. Il sert juste à le vendre en chatouillant l’âme de défenseur de la nature qui se cache (parfois très profondément) en chacun de nous. À toi de faire marcher ton esprit critique.
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