J’ai vu en tout et pour tout 20 secondes du premier teaser de Gravity, sorti en mai dernier. Il m’a fallu deux plans pour me convaincre que j’irai voir ce film, et que je ne voulais pas en voir plus.
Apparemment, la campagne de promo a été plutôt soutenue, de nombreuses images sont sorties mais j’y suis allé ce mardi en n’ayant lu que les premiers tweets dithyrambiques de l’internet invité aux avant-premières.
Et c’était totalement dingue. Revoici le premier teaser — j’ai (enfin) regardé les bandes-annonces finales et elles en montrent vraiment trop à mon goût.
Rien que de revoir les premières images, j’en ai des frissons dans l’échine. J’ai souvenir de trois expériences cinématographiques hyper-violentes dans ma courte existence :
- La flippe ultime du Projet Blair Witch (j’étais rentré dans la salle sans savoir quoi que ce soit du film, ça m’a fait bizarre)
- La chialade ultime de The Impossible (j’imagine que ma condition de parent n’a pas dû aider à prendre du recul sur l’aventure de la famille victime du tsunami)
- Et l’immersion ultime de Gravity, que j’ai vécue mardi soir et dont je ne me suis pas encore tout à fait remis.
Le pitch est assez sommaire : Ryan Stone (Sandra Bullock) est docteur, envoyée dans l’espace pour placer un circuit d’imagerie provenant du monde médical sur Hubble. Elle est accompagnée par Matt Kowalski (George Clooney), vétéran de la NASA, dont c’est la dernière mission en vol.
Pendant que Stone s’occupe de ne pas vomir dans sa combinaison spatiale à cause de l’absence de gravité — faut dire que c’est une bleu-bite de l’espace, Kowalski s’amuse à tourner autour d’elle, tranquille. Jusqu’au moment où les débris d’un satellite russe, que la Russie a décidé de détruire quelques minutes auparavant, viennent faire voler en éclats la sérénité de cette sortie spatiale.
La première claque est visuelle : l’espace n’a jamais été mis en images au cinéma avec autant de grandeur et de fluidité. Alfonso Cuarón (réalisateur des Fils de l’Homme, magnifique !) arrive à capturer l’immensité de l’espace, de notre belle planète et les émotions de ses personnages dans des plans-séquences fantastiques qui vous plongeront dans l’ambiance dès les premières images dans le film.
Rendons hommage à la 3D, qui, pour une fois, joue un rôle prépondérant dans l’immersion dans le film
et n’est pas qu’un simple gadget — oui, j’ai même sursauté à un moment.
Petit détail qui m’a blasé à la sortie, quand je me suis rendu compte qu’au fil du film, je m’étais presque habitué à voir la Terre sous cet angle et qu’au final, je n’ai sans doute pas profité pleinement de ces images sublimes. L’occasion de retourner le voir la semaine prochaine, lors de sa sortie au cinéma !
À ce propos, si vous ne deviez voir qu’un film au cinéma cette année, c’est bien Gravity, visuellement encore plus fou que le grandiloquant mais très creux Pacific Rim. L’expérience vaut largement les 10 euros de votre ticket.
La deuxième claque est auditive : ENFIN un film où il n’y a pas d’explosion (sonore) dans l’espace. L’intro du film le souligne, d’ailleurs. Il n’y a pas de son dans l’espace. Donc les Cuarón (père et fils) l’ont remplacé par une musique fantastique, doublée de la radio de Matt Kowalski. Vous pouvez d’ailleurs écouter la BO sur Soundcloud. Mettez un casque et vous allez planer un p’tit coup.
L’aspect négatif de ce silence pesant, c’est les sympathiques relous qui mangent leurs chips juste derrière toi (mais comment vous pouvez faire ça ?). Cinémas, vous devriez les interdire dans la salle pour ce film, ça gâche un peu l’expérience totale.
La troisième claque est humaine : le contraste des personnalités des deux protagonistes, l’une hyper-rassurée (et rassurante ?) et l’autre en panique totale mais maîtrisée, cherchant à tout prix à survivre dans ce dédale d’obstacles spatiaux.
Plusieurs fois dans le film, je me suis surpris à retenir ma respiration, totalement imprégné de la flippe qui emporte le personnage de Sandra Bullock à certains moments — il faut dire que Cuarón a le chic pour placer avec subtilité et fluidité la caméra où il faut pour nous permettre de vivre au plus près les émotions de Ryan Stone.
Le périple de Ryan Stone et Matt Kowalski nous ramène à notre propre rapport à la vie, à la mort. Il y a quelques scènes fantastiques qui ramènent à l’introspection dans Gravity, mais je ne les ai jamais ressenties comme lourdingues ou inappropriées, tant l’existence des personnages ne tient à rien dans cette foutue immensité spatiale.
Enfin, la quatrième claque est… totale. Ce film est tout bonnement fantastique. J’en suis ressorti en me disant qu’effectivement, je venais de vivre un truc fou. J’en ai pris plein les yeux, j’ai vécu un voyage taré, cloué sur mon siège de cinéma, j’en suis tombé amoureux de Sandra Bullock (oui oui, j’aurais jamais pensé écrire cette phrase un jour), magnifique et touchante dans le plus beau rôle de sa carrière, j’ai souffert avec elle, j’ai arrêté de respirer quand elle suffoquait, j’ai serré les fesses avec elle… ça doit être ça qu’on appelle du grand cinéma.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
! Je me suis quasiment dis la même chose ! Tant qu'à enchainer les merdes, autant que ça soit jusqu'au bout du bout hein