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De l'art d'échouer...

Ces problèmes « de grand-mère » qui trollent mon jeune corps‏

Dans la série « mon corps me trolle salement », il y a tous ces petits (ou gros) soucis censés n’arriver qu’après tes 70 ans, qui maltraitent pourtant ton corps de jeunesse. Typologie de ces moments où ton body se met en mode mère-grand.

À l’heure à laquelle j’écris cet article, je suis en souffrance. Et je me dis que d’autres personnes pourraient ressentir la même chose, partout dans le monde. Car on nous trompe, on nous fait croire que certaines choses n’arrivent pas quand on est jeune, alors que c’est faux : on estampille des problèmes comme étant « de vieux » mais en fait, personne n’est à l’abri, ils frappent de 7 à 77 ans sans discrimination !

Ça commence par quelques douleurs articulaires les jours de pluie, et on finit au fond de son lit avec bouillotte et tisane. C’est ce moment précis où l’on sent chaque fibre se son corps sombrer dans un état qui n’était pas du tout censé se pointer avant AU MOINS un demi-siècle : la décrépitude.

Aujourd’hui, je dénonce ces petites douleurs et plaies du quotidien, qui enflent et gonflent, jusqu’à devenir plus qu’une maladie de petits vieux : une douleur de jeunesse. N’ayons pas peur des mots !

Cet article est garanti 100 % second degré, tricot et rocking chair (sponsorisé par les monte-escaliers, Derrick productions et les fixateurs de dentiers en tous genres).

Mauvaise circulation sanguine et dommages collatéraux

À la moindre variation de température ou petite surchauffe dans mes collants en nylon, c’est parti : mes jambes se transforment en poteaux et mes pieds en saucissons tous boudinés. Les coupables ? Les vaisseaux sanguins qui se dilatent, sous l’effet de la chaleur ou de la pression (comme dans l’avion).

Refusant pour une question de fierté absolument stupide et non-recevable de porter des bas de contention, je gagne une demi-pointure : porter des chaussures devient rapidement un calvaire infini. Soit mes petons sont gelés, soit ils sont tous enflés — pas de juste milieu et un résultat très très loin du glamour. Si je prends des chaussures trop serrées, alors ma plante des pieds chauffe comme si on la passait au chalumeau. Si je les prends trop grandes, j’ai mal… partout ailleurs. Dans ces cas-là, j’ai l’impression que la mafia pourrait me couler au fond de l’océan pour me faire disparaître sans avoir besoin de me lier des blocs de béton aux petons !

Quand on en vient à essayer tous les remèdes contre les jambes lourdes et la mauvaise circulation, on a officiellement atteint le stade 1 de la mémèrification. ET encore… certaines mamies ont les jambes légères comme le duvet d’un caneton !

Perturbations intempestives dans la zone de transit intestinal

La deuxième étape de ce processus n’est pas des moindres  : elle concerne ton transit intestinal.

À lire aussi : La coloscopie, ou l’aventure d’une vie — Témoignage

Le moindre changement d’alimentation te fait pétarader comme un vieux cyclomoteur, et on t’a déconseillé le vinaigre et les anti-inflammatoires, rapport que t’es pas loin de faire un ulcère à l’estomac ? J’ai le regret de t’annoncer que tu es à un stade malheureusement avancé du syndrome de mère-grand. Il t’arrive de refuser de manger du curry, parce que tu sais que ton estomac te le fera payer beaucoup trop cher ? BIM, soixante ans dans les dents. Tu te dis que boire de la camomille et manger des bananes c’est mieux que les tacos sauce salsa ? Tu n’es plus de la première jeunesse.

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Le syndrome mère-grand frappe partout, et à tout va : les stressé•e•s, les sensibles, les rocs, les péninsules…

Et encore, on a pas encore abordé le sujet du caca ! Vas-y que t’es constipée comme pas possible, que c’est du genre flatulences radioactives et mort de toute vie sur Terre quand tu parviens enfin à soulager ta peine… la grand-mère au transit tout tourneboulé qu’on voit dans les pubs pour yaourt aux pruneaux, c’est toi. Et ça fait MAL.

Les transitions hormonales, passages à risques

Comme tout être humain, tu es sous l’influence de tes hormones, et ça influe pas mal sur ta santé.

Un jour, on m’a prescrit une pilule contraceptive pour un traitement médical temporaire qui m’a fait gonfler, enfler, souffrir de bouffées de chaleur au plein mois de février (et c’était un « vrai » mois de février, genre -5°C). J’étais pleine d’eau, mal à l’aise dans mon corps tout dérangé par ces chamboulements hormonaux.

À lire aussi : J’ai testé pour vous… le dérèglement hormonal à haute dose

J’ai tapé « symptômes ménopause » sur Doctissimo (erreur fatale) et du haut de mes dix-huit ans, j’ai cru que c’était déjà l’heure. Les femmes ménopausées ne sont pas forcément des grand-mères, je le sais bien, pour la « moi » qui sortait tout juste de l’adolescence, ça me paraissait franchement être un détail ! Quand j’ai arrêté de prendre cette pilule, mon corps s’est calmé et je suis redevenue relativement moins sujette à ce genre de désagréments. J’ai dégonflé, j’étais bien. J’étais libre.

Mais ce n’était qu’un rebond, un mini avant-goût de ce que c’est de vieillir, avant le coup final de cette saloperie de méméritude qui m’a sacrément dézinguée.

J’ai mal à ma sciatique

Il y a 6 mois, alors que j’exerçais l’activité fort plaisante de serveuse, mon dos a décidé que zut alors, il en avait assez de porter des trucs lourds sur des plateaux, d’encaisser quand je soulevais des poubelles qui faisaient la moitié de mon poids, et de s’affaisser à chaque aller-retour dans des escaliers glissants.

Me réveillant la nuit avec la sensation qu’un câble chauffé à blanc tirait dans ma jambe pour me faire bobo, j’ai fait quelques examens. Double sciatique et écrasement de l’espace entre deux de mes vertèbres lombaires, BIM. ALLEZZZ.

J’ai passé un super été, alitée et sans le sou, à maudire mon ancien patron qui m’avait ri au nez quand j’avais demandé de ne plus travailler une cinquantaine d’heures par semaine mais de prendre mes repos et mes pauses réglementaires. Mon inexpérience de petite jeune, qui faisait que je n’ai pas su m’imposer, m’a coûté ma santé : c’est grinçante et souffreteuse que je t’écris ce témoignage, ce manifeste de la méméritude. Parfois, ma sciatique se réveille et cette phrase me fait à elle seule passer de 22 à 92 ans. Si je me lève trop brusquement après être restée longtemps assise, mes membres produisent des craquements sinistres.

Il m’arrive même de devoir mettre le hola quand je m’envoie en l’air, du genre « pas de levrette, pense à mes lombaires ». Et ça, c’est pire que relou.

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Le dernier stade de la méméritude, c’est bien sûr quand tous ces problèmes deviennent plus ou moins liés : les médicaments pour soigner l’un de ces ennuis entraînent des problèmes annexes, alimentent les autres soucis. Globalement, quand tu es une mamie avant l’âge, la tisane est ton amie et tu réclames des massages à tout va. Il y a plus grave dans la vie, mais on aborde trop peu souvent ces tracas du quotidien, inconforts de la mort qui te font maudire ceux qui t’ont vendu le pack santé à toute épreuve en même temps que ta jeunesse !

Ils auraient dû te prévenir, histoire que tu prennes une meilleure mutuelle, et que tu ne t’étonnes pas de te sentir si brisée à un demi-siècle de la retraite.


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

40
Avatar de ceriize-bleue
10 janvier 2016 à 12h01
ceriize-bleue
@Espeir En théorie non
Les bas de contention c'est parce que j'ai une génétique pourrie avec mes parents qui ont tous les deux des problèmes de varices. Mais j'ai 23ans et apparemment c'est assez jeune pour commencer, même si c'est pas trop gênant pour le moment.
La double scoliose c'est parce que j'ai eu un accident sportif à 18ans qui m'a déplacé un disque de la colonne vertébrale
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