C’est définitif, Grand Corps Malade a tout compris. On l’a découvert en 2006, sur trois pattes et sans musique. Très calme, plantant autour de lui une atmosphère presque étrange. Et comme ça, tout simplement, il nous a emmené avec lui de son regard et ses paroles. La poésie moderne avait trouvé sa voix avec celle de Grand Corps Malade.
Fort de cette confiance, Fabien Marsaud a mis sa plume en étendard et il a slam-lomé à travers les salles et les cafés de France, kidnappant au passage les émotions de ses auditeurs. Sans lui et sa tranquilité charismatique, le slam, cet entre-deux-mondes poétique, n’aurait sûrement pas connu un tel engouement médiatique.
Deux ans après la sortie de son premier album Midi 20 (700 000 ex. vendus) et deux Victoires de la Musique sous le bras, Grand Corps revient à la fin du mois de mars avec Enfant de la Ville. Dans son nouvel album, il continue à se raconter sans se la raconter, en guide de son quotidien, assurant une visite inoubliable de sa réalité.
Grand Corps est convaincant, parce qu’il n’en fait pas des tonnes quand il parle de l’énergie et de la fierté qui se dégage de son quartier. Son joker ? Il tient la route aussi en abordant d’autres thèmes, sur lesquels on l’attend, mais pas comme ça. Même le dégoût de la violence, expliqué aux enfants, est optimiste : eux sauront peut-être arrêter de se fâcher. Et comme, en plus, il est drôle, que demander de plus ?
Autre atout qu’il a glissé dans son album, c’est la musique. Ceux qui trouvaient le premier opus un peu sec peuvent se rassurer, cette fois-ci Grand Corps se fait accompagner à la guitare ou au piano. Sans dénaturer sa patte, les instruments permettent de rappeler que le slam, c’est de la musique avant d’être le futur de la poésie. Même s’il est fier que ses textes soient au programme de français au lycée, Grand Corps Malade tient ferme à ses racines hip hop.
Et pour finir, il y a les invités, John Pucc’Chocolat et Feedback, avec qui il collabore régulièrement ou Oxmo et Kery James sur un morceau.
Oui, c’est la classe…
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