Graham Coxon est connu pour avoir été le bras droit de Damon Albarn au sein du mythique groupe Blur. Il l’est aussi pour être un véritable expert de la Telecaster. Il l’ est moins en revanche pour l’honorable carrière d’artisan lo-fi qu’il mène depuis bientôt dix ans. Le voici de retour ce mois-ci pour son sixième effort solo.
Avec ce deuxième album en date depuis son départ de Blur, on est en droit de se demander si l’ éviction de Graham Coxon n’était pas autant providentielle pour son ancien groupe que pour lui.Tandis que Damon continue de cartonner avec Gorillaz et de bidouiller pour nous donner un successeur à l’excellent Think Tank (2002), son ex-guitariste prouve en 2004 qu’il est capable du meilleur sur Happiness In Magazines. Le voilà qui enfonce le clou aujourd’hui avec Love Travels At Illegal Speed.
Produit par Stephen Street, ce disque semble reprendre le train en marche là où Blur l’avait quitté avec le changement de cap de The Great Escape. En ces temps reculés où la britpop battait son plein, les guitares étaient encore au tout premier plan et le groupe était soupçonné d’être responsable de la flambée du prix des six cordes et de l’explosion des ventes de Clarks au Royaume Uni.
C’est que Graham, contrairement à ses anciens acolytes qui sont allés voir en dehors de leur île s’il n’y avait pas quelque filon d’inspiration à exploiter, est resté d’ humeur très casanière, fidèle à son quartier de Camden. L’accent cockney est ainsi de mise et les chansons sont toutes construites selon un schéma rigoureusement classique dans la plus pure tradition pop anglaise. Il n’y est question que d’amour, d’ émois amoureux et de euh… de questionnements en tout genre sur euh… l’amour tout ça…
Pourtant on ne s’y ennuie pas une seconde tant les chansons sont variées et accrocheuses. Graham joue de tous les intruments lui même et sonne comme un ado timide et frustré qui aurait soudain envie de cracher ses tripes via des amplis Marshall. Il alterne entre des odes teenage punk relevées où sa Telecaster furieuse rappelle le meilleur des Buzzcocks ou des Jam (Standing On My Own Again, Gimme Some Love, I Can’t Look At Your Skin) ou des ballades pop folk déchirantes qui n’ont rien à envier aux standarts de Blur (See A Better Day, Don’t Believe Anything I Say ou Just A State Of Mind, ma préférée.)
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