— Publié le 5 janvier 2015
Le jour de Noël, y avait plein de cadeaux sous le sapin, mais aussi une surprise dans ma boîte mail : ma meilleure amie, connaissant mon amour pour les jeux indépendants un peu chelou, m’avait offert Gone Home sur Steam !
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Bon, vous commencez à me connaître : l’actualité et les nouveautés, c’est pas exactement mon credo, donc je vous le dis tout de go, Gone Home est sorti en 2013. Vous pouvez m’inonder de #OLD dans les commentaires, je vous aimerai tout de même.
Mais en attendant, parlons peu, parlons bien : kézako que ce jeu ?
Devant Gone Home, on ne sait pas sur quel pied danser
Dans Gone Home, vous incarnez Katie Greenbriar, une jeune adulte qui revient chez ses parents, aux États-Unis, après avoir passé pas mal de temps en Europe. C’est le 6 juin 1995, quelque part du côté de Portland, et votre avion a atterri à minuit et demi : vous débarquez donc dans la nouvelle maison familiale au milieu de la nuit.
Et il n’y a… personne.
Le jeu est à la première personne, vous voyez tout par les yeux de Katie, et vous vous retrouvez dans cette demeure inconnue, pendant un gros orage, à tenter de comprendre pourquoi aucun membre de votre famille (ni votre père, ni votre mère, ni votre sœur Sam) n’est là, pourquoi certaines lampes sont allumées et pas d’autres, et de quoi vous parle votre sœur dont le journal intime rythme votre progression dans la grosse bâtisse un peu menaçante.
Hahaha ok je suis super à l’aise lalala
Rien de bien spécial, rien de bien méchant dans cette enfilade de pièces (sérieux, cette maison est IMMENSE) : des boîtes de pizza, des cartons pas encore déballés, des listes de courses… Mais en l’absence d’indications ou d’autres personnages, Gone Home est foutrement inquiétant. Après chaque nouvelle porte, on se précipite sur l’interrupteur et on fait vite, vite un tour sur soi-même, ricanant un peu bêtement en constatant qu’aucun monstre n’est tapi dans le placard, aucun corps pendu au chandelier.
Alors, terreur ou exploration ? Si je peux vous promettre (dans le cas où vous êtes des flippettes comme moi) que Gone Home n’est pas un jeu d’horreur et qu’aucun zombie ne va ramper sous le lit parental, je ne vous en dis pas plus, histoire de ne pas gâcher la surprise.
Un OVNI controversé au pays du jeu vidéo
Gone Home a été élu « Meilleur jeu PC », « Meilleure histoire » et « Meilleur jeu d’aventure » l’année de sa sortie par le prestigieux magazine spécialisé IGN. Des centaines de milliers d’exemplaires du jeu ont été vendus, et les critiques sont globalement très positives, saluant notamment l’originalité de l’œuvre, son histoire surprenante et la façon dont il fait osciller les joueu•r•se•s entre un environnement familier et une ambiance oppressante.
Toute l’atmosphère de la maison respire les années 90, ce qui lui donne un petit côté nostalgique loin d’être désagréable. Il y a des VHS, des cassettes audio, de grosses télé cathodiques, des références à Beverly Hills, du bon vieux grunge qui tache, des magazines avec Kurt Cobain en couverture, un téléphone fixe avec un répondeur qui clignote (mais la tempête au-dehors a coupé les lignes)… et bien sûr, pas d’ordinateur, pas d’Internet, pas de téléphone portable — aucun moyen de contacter ses proches, en somme.
Cette immersion dans une époque juste assez lointaine pour devenir vintage et encore assez proche pour chatouiller les souvenirs du public est franchement admirable, et souvent saluée dans les critiques de Gone Home.
L’ambiance sonore du jeu est également une prouesse en elle-même, car toute l’immersion repose dessus ! Puisqu’on n’interagit avec personne, et qu’on ne se voit pas à la troisième personne (on regarde « par les yeux » de Katie), la tendre voix de Sam parlant à sa grande sœur au fil des objets dénichés, et le tonnerre qui claque au-dehors (provoquant parfois des crispations intempestives) sont notre seule compagnie. Gros big up donc au boulot accompli sur la dimension auditive de Gone Home, qui dose parfaitement les émotions !
Mais le bémol, le gros point noir, c’est le rapport non pas qualité/prix, mais durabilité/prix. Vendu à 19,99€, Gone Home se termine en une à deux heures (oui, oui, même en fouillant partout), et une fois le scénario bouclé, y rejouer n’a aucun intérêt puisqu’on a déjà tout retourné, on sait où chercher les indices et comment se déroule l’histoire. Clairement, deux fois le prix d’une place de ciné pour deux heures de jeu maximum, ça en a agacé plus d’un•e, et ça se comprend.
Mais si vous le voyez passer dans les soldes Steam, si vous êtes riche ou si vous avez comme moi des ami•e•s bien intentionné•e•s, je trouve que Gone Home vaut vraiment le coup ! Même si son gameplay n’a rien de révolutionnaire et s’il est un peu gourmand en ressources, c’est un jeu vraiment à part, qui ne compte ni sur votre agilité à la molette ni sur vos réflexes face aux ennemis, mais sur votre curiosité et votre patience.
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Les Commentaires
Il est super! J'ai vraiment flippé mais j'étais vraiment contente de savoir qu'il n'y avait pas de monstre qui allait me sauter dessus!
La voix de Sam est envoutante <3
Par contre j'ai mis carrément plus de 2h pour le finir
Merci pour cette découverte!