Je comprends ce que tu m'expliques. Je sais aussi que dans certaines régions du monde la situation des femmes est absolument catastrophique, et peut-être que dans ces cas-là, effectivement, la méthode employée doit être différente que celle dont j'ai parlé dans mon post car il y a énormément de chemin à faire pour la cause des femmes comparé aux pays occidentaux les plus avancés.
(...)
Aujourd'hui, j'estime que la cause des femmes est assez avancée pour pouvoir arrêter de se concentrer sur le féminisme, pour se concentrer sur l'humanisme. En effet, d'un point de vue juridique, nous sommes parfaitement égales aux hommes, le problème reste social, j'entend par là les mentalités. Et pour faire évoluer les mentalités, je ne vois pas d'autres solutions que de stopper le féminisme qui rappelle sans cesse sans le vouloir que la femme est un être fragile, trop longtemps discriminé, pour se concentrer sur l'humanisme.
Tu vas me dire que ces associations existent déjà. C'est vrai, mais il n'y a pas d'associations aussi fortes, combattantes et médiatisées que le féminisme pour défendre la cause de l'être humain et l'égalité parfaite des deux sexes.
J'ai fais un pavé désolée ! J'aurais pu continuer longtemps, mais j'espère que mon message a été correctement compris.
Alors tout d'abord, je t'ai donné en exemple ce Suisse qui réagissait face aux violences dans un pays étranger en niant la spécificité de la violence sexiste parce que même s'il a l'air de parler d'un "ailleurs" lointain, ça fait en fait partie d'un discours en rapport avec "chez nous" que tu reprends sans t'en rendre compte : celui des masculinistes.
Attention, être masculiniste c'est n'est pas être féministe version hommes - càd vouloir l'égalité et se battre pour ses droits : c'est parler d'oppression des femmes sur les hommes et affirmer que le féminisme, voire l'émancipation moderne des femmes, est un danger.
C'est une grosse aberration car c'est la société patriarcale qui oppresse ces hommes, pas le féminisme ni les femmes.
D'après les statistiques en effet, les violences contre les hommes sont majoritairement le fait d'autres hommes et si l'on se restreint aux violences conjugales, les femmes n'agressent pas leurs conjoints parce qu'il est un homme et qu'elles sont des femmes mais parce qu'il est leur conjoint.
A l'inverse, beaucoup d'hommes agressent leurs conjointes parce que ça leur semble être un mécanisme acceptable des relations hommes/femmes.
Bien sûr, il y a des femmes qui généralisent et tiennent des propos violents sur les hommes etc. Mais ces femmes-là n'ont pas un pouvoir social qui leur permet d'exercer une vraie oppression des hommes en général.
Je ne vais pas évoquer les chiffres qui montrent que 4 à 5 fois plus de femmes que d'hommes meurent sous les coups de leur conjoint en France (et quand les hommes meurent sous les coups de leur femme, dans plus d'un tiers des cas ils la battaient aussi), ni que dans plusieurs pays occidentaux, la violence conjugale représente entre 40 à 70% des assassinats de femmes tandis que les hommes sont assassinés majoritairement par des gens qu'ils ne connaissent pas intimement, ni que 90% des victimes de viols en France sont des femmes etc. parce que je n'ai pas trop le temps de retrouver mes sources.
A la place, je te suggère la lecture de cet article qui explique les dangers du masculinisme tout en reconnaissant la souffrance des victimes hommes :
http://blog.francetvinfo.fr/ladies-and-gentlemen/2013/02/17/hommes-maltraites-peres-discrimines-ne-vous-trompez-pas-dennemi.html
Et si tu jettes un coup d'oeil aux articles vers lesquelles elle renvoie, tu verras en quoi les affirmations masculinistes sont biaisées.
Il y aussi ici : http://www.lexpress.fr/tendances/masculinisme-attention-danger_1242347.html
Je voudrais aussi rebondir sur le fait que tu dis qu'on n'entend jamais parler des hommes contrairement aux femmes.
Plusieurs études ont montrées que quand dans un débat on met en avant un nombre de femmes et d'hommes égaux sans le souligner spécifiquement, les gens ont tendance à croire qu'il y a une majorité de femmes, et quand on parle moins des femmes, les gens ont tendance à croire qu'on les met en avant de manière égale.
Ceci pour dire que la structure de la société est faite pour parler de l'homme de manière neutre, par défaut et en permanence. Quand on évoque les femmes, les gens le remarquent parce qu'ils n'y sont pas autant habitués et ça leur donne l'impression que c'est démesuré... Ils ont aussi l'impression que les hommes sont négligés, parce que par rapport à d'habitude ça change!
Le discours féministe parle donc de questions ignorées des grands débats qui sont structurés pour des hommes. Or comme on n'a pas l'habitude de cette percée des femmes sur la scène publique, ça irrite et ça donne l'impression qu'elle accapare la scène médiatique... Mais non, elle équilibre en fait!
Je précise que je n'ai jamais dit que les féministes ne devaient défendre que les femmes. Au contraire, le féminisme est une pensée plus globale que la simple distinction homme/femme. Mais je crois que c'est à elles de choisir ce qu'elles ont envie de pointer du doigt à chacune de leurs campagnes, et si des hommes ont l'impression qu'elles les négligent, j'ai envie de leur dire qu'ils pourraient aussi se bouger pour réclamer leurs droits au lieu de reprocher à ceux qui ont une cause de ne pas défendre la leur.
Je voudrais te citer aussi :
A l'heure actuelle dans des pays aussi avancés que le nôtre, il faudrait une union hommes/femmes très sérieuse et organisée qui défendent les droits des êtres humain.
J'ai envie de répondre :
[ul]
[li]Amnesty International : fondé en 1961, 3 millions de membres versant une cotisation + des millions d'autres supporters dans les monde, présent dans 52 pays dont la France.[/li]
[li]Human Rights Watch : fondé en 1971, un budget de 80 millions de dollars, présent dans 12 pays dont la France.[/li]
[li]La Fédération Internationale des Droits de l'Homme (FIDH) : fondée en 1922, présente dans plus de 100 pays dans le monde dont la France.[/li]
[/ul]
Et il y en a des taaas d'autres. Ce sont des ONG "très sérieuses et organisées", bien plus médiatisées que le féminisme et dont les militants femmes et hommes défendent les droits humains et combattent la violence et l'injustice contre les êtres humains quels que soient leur sexe.
Les mouvements mixtes existent depuis bien longtemps, le monde n'est pas polarisé entre défense des femmes et défense des hommes, mais eux aussi vont pourtant régulièrement faire des campagnes spécifiques aux femmes parce que certains problèmes sont réellement liés au genre, même en Occident!
Se préoccuper des femmes n'est pas refuser de défendre les hommes, c'est reconnaitre qu'il y a des questions qui ne peuvent pas être abordées en faisant comme si de rien n'était.
Les mouvements de droits humains défendent des causes larges, les mouvements féministes les questions liées aux femmes et au genre, les mouvements anti-peine de mort les questions liées à la justice etc. ça ne veut pas dire qu'on est contre les autres causes, juste qu'on se spécialise sur celle-ci ou celle-là.
Enfin, oui on est mieux lôties en France qu'en Afghanistan mais ce n'est pas parce que tu ne ressens aucune différence de traitement que d'autres ne le ressentent pas.
Un jour avec des copines, on s'est amusées à poser ces questions à mes colocs garçons :
[ul]
[li]Est-ce que quand il avait 14 ans des femmes de 40 ans venaient l'aborder dans la rue en lui disant qu'il était charmant et qu'elles voudraient boire un verre avec lui puis l'emmener en balade? JAMAIS.[/li]
[li]Est-ce que le soir, quand il rentre de soirée, il se fait aborder par des filles qui veulent marcher avec lui "pour faire connaissance" et qui lui gueulent qu'il n'est qu'un travelo suceur de bites pas beau quand il dit non merci? JAMAIS.[/li]
[li]Est-ce qu'il se prend des mains au fesses par des femmes à l'air pervers dans le métro? JAMAIS.[/li]
[li]Est-ce que quand il met un short on le siffle dans la rue ou on lui dit qu'il est bon à baiser? Est-ce qu'on lui a déjà suggéré de couvrir son cou s'il ne voulait pas avoir d'ennuis parce que ça attirait trop le regard des femmes? JAMAIS.[/li]
[li]Est-ce que ses collègues ont déjà fait des blagues devant lui comme s'il n'était pas là en disant qu'elles aimeraient bien le voir à poil, qu'il avait un joli petit paquet et qu'on a envie de lui mettre la main aux fesses ou de lui caresser le torse? JAMAIS.[/li]
[/ul]
Bref, non nos situations ne sont pas encore égales et nier qu'il y a des expériences de vie différentes selon qu'on est un homme ou une femme empêchera de régler de nombreux problèmes.
J'essaie de faire ça dans l'ordre :
- Pour le masculinisme, (tiens, encore un terme qui m'énerve) je tiens à préciser que j'ai axé mon discours sur la cause des hommes, ce qui ne veut pas dire que je nie la cause des femmes et pense le féminisme dangereux.
D'ailleurs, je ne connaissais pas le masculinisme, du moins, je n'en connaissais pas le terme, mais une fois de plus, on oppose les deux sexes au lieu de les rassembler, et je ne crois pas que cela arrange les choses.
De toute façon, l'être humain a sans cesse besoin de se comparer pour se sentir meilleur, pour se rassurer. L'idée est d'améliorer/changer les choses d'un point de vue social, mais quoiqu'il arrive, il y aura toujours un con pour te siffler ou une conne pour dire qu'un garçon c'est naze. De même, même si on vivait dans un monde de femmes, (déjà ce serait une horreur tant les femmes sont mauvaises entre elles), il y aurait un groupe qui aurait l'ascendant sur l'autre d'une manière ou d'une autre.
- Concernant les violences, je ne nie pas tes chiffres, seulement j'aimerais savoir combien d'hommes se sont déjà plaint suite à une violence féminine. Ce n'est pas pour me légitimer que je dis ça, mais bien que ma mère ait été victime de violence conjugale durant longtemps, , j'ai plus souvent vu des filles lever la main sur des garçons (alors bien sûr elle ne leur cassait pas la figure mais quand même) que l'inverse. Une de mes copines a cassé une bouteille sur la tête d'un mec tant elle était ivre. Quand des gens ont dit au mec d'aller porter plainte, il a refusé, évidemment. S'il y était allé, les policiers se seraient certainement foutus de lui.
Et là ce qui me gêne, c'est que si ça avait été l'inverse, tu peux être à peu près certaine qu'au moins 5 associations féministes auraient accompagné mon amie au procès et que le type aurait été lynché.
Erin Pizzey d'ailleurs, qui tenait une maison d'accueil pour les femmes battues a constaté que la majorité d'entre elles battaient non seulement leurs maris, mais aussi leurs enfants. Elles étaient autant coupable qu'eux pour la plupart d'entre elles (mais pas toutes évidemment).
Alors pour conclure sur les statistiques, je veux bien admettre que les femmes sont plus victimes de violences que les hommes, elles sont physiquement plus faibles, mais j'aimerais bien aussi avoir de vraies chiffres sur les violences faite aux hommes.
TOUT le monde mérite la justice, et tous les coupables de violence morale ou physique envers leur conjoint méritent de vraies peines sévères.
Peu importe la raison de la violence, peu importe que ce soit un homme ou une femme l'auteur, ce qui compte c'est que ces actes soient systématiquement puni. En mettant en avant le fait que c'est mal de frapper une femme parce que c'est une femme, on en revient à ce que je disais : on discrimine les femmes en rappelant qu'elles sont fragiles et bénéficient d'un statut particulier.
- Sur le fait d'entendre plus souvent parler du féminisme, oui effectivement j'entend plus souvent parler d'un énième affichage des femens ou autre comité féministe que d'Amnesty International en tant que tel, association dont je suis membre par ailleurs . donc j'en connais les combats. Ce que je voulais dire, c'est qu'elle est moins médiatisée, on en entend moins parler que les divers groupements féministes alors qu'elle lutte en permanence pour les droits des êtres humains.
Et ensuite, ne prend pas la peine de me faire un comparatif sur les discriminations faites aux femmes, je les connais et ne les nie pas. Je répète ce que je dis depuis le début, tant qu'on rappellera que les femmes sont de petits êtres chétifs et protégés, on sera vue comme faibles, et on se fera accoster par des gros lourds.
Les Commentaires
J'essaie de faire ça dans l'ordre :
- Pour le masculinisme, (tiens, encore un terme qui m'énerve) je tiens à préciser que j'ai axé mon discours sur la cause des hommes, ce qui ne veut pas dire que je nie la cause des femmes et pense le féminisme dangereux.
D'ailleurs, je ne connaissais pas le masculinisme, du moins, je n'en connaissais pas le terme, mais une fois de plus, on oppose les deux sexes au lieu de les rassembler, et je ne crois pas que cela arrange les choses.
De toute façon, l'être humain a sans cesse besoin de se comparer pour se sentir meilleur, pour se rassurer. L'idée est d'améliorer/changer les choses d'un point de vue social, mais quoiqu'il arrive, il y aura toujours un con pour te siffler ou une conne pour dire qu'un garçon c'est naze. De même, même si on vivait dans un monde de femmes, (déjà ce serait une horreur tant les femmes sont mauvaises entre elles), il y aurait un groupe qui aurait l'ascendant sur l'autre d'une manière ou d'une autre.
- Concernant les violences, je ne nie pas tes chiffres, seulement j'aimerais savoir combien d'hommes se sont déjà plaint suite à une violence féminine. Ce n'est pas pour me légitimer que je dis ça, mais bien que ma mère ait été victime de violence conjugale durant longtemps, , j'ai plus souvent vu des filles lever la main sur des garçons (alors bien sûr elle ne leur cassait pas la figure mais quand même) que l'inverse. Une de mes copines a cassé une bouteille sur la tête d'un mec tant elle était ivre. Quand des gens ont dit au mec d'aller porter plainte, il a refusé, évidemment. S'il y était allé, les policiers se seraient certainement foutus de lui.
Et là ce qui me gêne, c'est que si ça avait été l'inverse, tu peux être à peu près certaine qu'au moins 5 associations féministes auraient accompagné mon amie au procès et que le type aurait été lynché.
Erin Pizzey d'ailleurs, qui tenait une maison d'accueil pour les femmes battues a constaté que la majorité d'entre elles battaient non seulement leurs maris, mais aussi leurs enfants. Elles étaient autant coupable qu'eux pour la plupart d'entre elles (mais pas toutes évidemment).
Alors pour conclure sur les statistiques, je veux bien admettre que les femmes sont plus victimes de violences que les hommes, elles sont physiquement plus faibles, mais j'aimerais bien aussi avoir de vraies chiffres sur les violences faite aux hommes.
TOUT le monde mérite la justice, et tous les coupables de violence morale ou physique envers leur conjoint méritent de vraies peines sévères.
Peu importe la raison de la violence, peu importe que ce soit un homme ou une femme l'auteur, ce qui compte c'est que ces actes soient systématiquement puni. En mettant en avant le fait que c'est mal de frapper une femme parce que c'est une femme, on en revient à ce que je disais : on discrimine les femmes en rappelant qu'elles sont fragiles et bénéficient d'un statut particulier.
- Sur le fait d'entendre plus souvent parler du féminisme, oui effectivement j'entend plus souvent parler d'un énième affichage des femens ou autre comité féministe que d'Amnesty International en tant que tel, association dont je suis membre par ailleurs . donc j'en connais les combats. Ce que je voulais dire, c'est qu'elle est moins médiatisée, on en entend moins parler que les divers groupements féministes alors qu'elle lutte en permanence pour les droits des êtres humains.
Et ensuite, ne prend pas la peine de me faire un comparatif sur les discriminations faites aux femmes, je les connais et ne les nie pas. Je répète ce que je dis depuis le début, tant qu'on rappellera que les femmes sont de petits êtres chétifs et protégés, on sera vue comme faibles, et on se fera accoster par des gros lourds.