Cet article a été rédigé dans le cadre d’un partenariat avec ARTE. Conformément à notre Manifeste, on y a écrit ce qu’on voulait.
Mise à jour du 9 mars :
Et voilà, tu peux à présent (re)voir le documentaire Girl Power sur ARTE +7 ! Allez, tu seras bien !
Le 26 février 2015 :
Le dimanche soir, personne ne bouge… Sauf sur ARTE, où l’émission du même nom cause de sujets pop-culture sur un ton décalé et funky ! Le 8 mars prochain, Personne ne bouge s’attaque à la question du pouvoir féminin, avec la revue culturelle Girl Power, qui s’appuie donc sur des exemples de femmes tirés de la pop-culture, essentiellement des personnages de cinéma et des stars de la musique.
https://www.youtube.com/watch?v=xG4Rt2eNVtQ
Un collage de figures féminines
Le girl power est une notion un peu floue : Wikipédia le décrit comme un mouvement de reprise de pouvoir, un phénomène culturel des années 1990, porté par les Spice Girls, mais on utilise aussi cette notion dans le champ politique. L’émission a elle aussi une vision assez large du thème, puisqu’elle commence par citer en vrac Cléopâtre, Jeanne d’Arc, Catwoman et Angela Merkel :
« À travers le temps et à travers l’espace, ces quatre femmes partagent un point commun : elles sont l’incarnation du girl power. »
Girl Power se présente donc comme un collage de différents portraits,
dans un style un peu pop, décryptés par des femmes journalistes et commentés de façon à la fois LOL et sérieuse — un format auquel on peut être plus ou moins sensible, mais qui permet de ne pas se lasser. Le point fort du documentaire, c’est de montrer qu’il n’existe pas une mais plusieurs façons d’incarner le girl power, d’une sexualité exhibée à l’écran à l’engagement dans des mouvements féministes, en passant par la liberté d’être une fille « qui ne sourit pas ».
Les porte-parole du girl power selon ARTE sont des personnages de fiction, de la littérature ou du cinéma, et des femmes célèbres qui ont adopté des positions féministes, au cours de l’Histoire ou plus près de nous.
J’ai été un peu étonnée d’entendre les journalistes insister sur le pouvoir que donnent à Erin Brokovitch, dans le film éponyme, son physique jugé avantageux et sa féminité, plutôt que sur sa force de persuasion. Ou de voir une explication du clip Wrecking Ball de Miley Cyrus plus détaillée que celle du discours d’Emma Watson. Mais après tout, pourquoi pas ? Comme l’explique Guillemette Odicino, journaliste à Télérama, « le pouvoir féminin peut aussi être de se balader en mini-short pour arriver à ses fins ». Ouais, le girl power, ça passe aussi par là.
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Parmi les pastilles les plus intéressantes, le décryptage du road-movie Thelma et Louise et l’interview de Jane Fonda sur son militantisme avec les Black Panthers, le mouvement afro-américain des droits civiques actifs dans les années 1960, sont très, très chouettes.
Une introduction qui mérite suite !
Cette courte revue culturelle risque peut-être de frustrer un peu celles d’entre-vous qui ont déjà une culture poussée du féminisme. On peut peut-être regretter qu’à cause du format, les portraits soient aussi brefs, et que les modèles féminins présentés ne soient pas un poil plus variés : j’aurais beaucoup aimé voir moins de femmes américaines, plus de Françaises, et actives dans des domaines encore plus divers.
Par exemple, l’émission évoque Angela Merkel, femme contemporaine et femme de pouvoir, mais ne développe pas la figure de la femme politique comme incarnation du girl power, qui pourrait être un bon complément aux autres modèles précédemment cités.
Girl Power ne couvre pas en 34 minutes tout l’étendue du sujet dont elle souhaite s’emparer, loin de là, mais reste une introduction intéressante, dynamique et facile d’accès sur le pouvoir au féminin. À quand un second numéro encore plus fourni ?
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
J'ai Big upé ton message et je vais sur-plussoyer également. Je théorise la même chose dans la fin de Buffy !