— Article publié initialement le 27 décembre 2011
Au printemps 2012, Louis Vuitton remet le couvert en nacre avec la tendance sucrée. Louis qui aimerait bien qu’on lui dise oui. Petite explication de pourquoi il faut y réfléchir à 2 (crises de) foie.
1. Le décor
Bienvenue chez Vuitton. Vous êtes accueillies par le fantôme d’Aaron Carter qui miaule « I want Candyyy ». Ambiance Sugar Babe Love à la cantine. Du rose dragée, des tons poudrés, on se croirait volontiers sur un blog de mariage américain. De toute évidence, la scène a lieu dans un salon de thé girly relooké par Valérie Damidot, très inspirée par la maison Barbie et les pyjamas party. Les coupes d’ice-cream sont là pour encourager le crime – qui consiste en l’occurrence à acheter du Louis Vuitton. Tout est prêt pour l’arrivée de 50 Cent et ses muscles huilés à la fraise Tagada. « I’ll take you to the Candy Shop, I’ll let you lick the lollipop », tout de suite, ça déniaise l’atmosphère.
2. La fille de gauche
Ne vous y trompez pas. La fille de gauche est de profil, mais ses lèvres forment bien une duckface. Ses pensées sont pour le moins brumeuses : « Oh la la, je suis vachement surprise ! » ou « Petite chipie ! Comment oses-tu parler ainsi du string bonbon de ma potesse Marie-Anne-Catherine De la Cuillère en Platine ? ».
Vous remarquerez qu’elle s’apprête à fouetter sa copine avec sa petite cuillère pleine de glace. Ce qui signifie 1) Que dans 5 minutes la nénette de droite va pleurer sa soeur-par-alliance sur sa robe-chemise en guipure 2) Que je n’aimerais pas être amie avec la fille de gauche, qui pourrit ses amies avec un Bananana, Bananana Split. Les brunes comptent pas pour des prunes mais faut pas déconner dès qu’on est nés.
3. La fille de droite
Non seulement elle va connaître une mort lente et douloureuse à coups de petite cuillère, mais en plus elle a l’air plutôt confiante. Soit la fille de droite ne se doute de rien, soit elle a fait ses prières au dieu des Barbapapas et elle attend que sonne la glace. Dans les deux cas, elle est bien naïve. Sa position assise la place direct Lisette dans une situation de soumission. Elle va déguster (et pas du nounours à la guimauve, croyez-moi). La fille de droite est candide. Ou alors masochiste. Annie aime les sucettes à l’anis, toi-même tu sais.
4. Le sac Vuitton
L’esprit de Gad Elmaleh dirait sans doute : « Le SAC ! Il est où le SAC ? » (Oui, je souligne le message spirituel de cette pub en convoquant l’esprit de Gad, je ne vois pas le problème). Il est en plein milieu, mon bon Gad. Non seulement nos deux copines se la pètent Henriette avec, mais en plus elles ont acheté le même. Ces meufs n’ont pas de personnalité, c’est tout.
Pour mettre en valeur la matière délicate et transparente de l’accessoire, le styliste photo y a glissé une pochette. Je voudrais qu’on m’explique par quel miracle scientifique celle-ci reste en place pile au milieu du sac EN PENTE. Certes, je suis une bille (de flipper) (qui roule) en physique mais il me semble que le principe de la gravité ne s’est pas arrêté avec la mort de Newton.
Conclusion
Ces deux nanas très éthérées dans leur décor style Ladurée laissent franchement perplexe. Blague à part, j’ai bien peur que ce genre de publicité entretienne le mythe de la gentille femme-enfant qui mange des berlingots en racontant des gossips parce qu’elle n’a rien d’autre à faire de la journée. Le monde a changé. Candy, c’est fini, je ne crois pas qu’on y retournera un jour.
La collection printemps-été de Vuitton semblait pourtant plus subtile que ce cliché tartignole. Alors si vous préférez les poupées qui disent non non non toute la journée, à vous de jouer :
Robe ceinturée en dentelle New Look, 39,99€ – Diadème Accessorize, 15,90€ – Cabas Square S Neopren Stephane Verdino 79€ chez Sarenza – Vernis Opi Play The Peonies – Distributeur bulles de savon Glace chez MonkeyChoo, 3,50€
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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