Un an, deux ans, trois ans… ça dépend des personnes mais nos hormones sont programmées pour mettre en route un bébé, le faire survivre jusqu’à ce qu’il puisse se débrouiller seul, et ensuite, basta. Sauf que culturellement, on est aussi programmés pour vouloir n’aimer qu’une seule personne et vieillir ensemble en regardant passer les mouettes. Et donc c’est un peu pourri. Mais pas insurmontable.
Le moment de doute
Peut-être que votre amour se tassera progressivement, peut-être que vous aurez un flash de lucidité devant un tas de chaussettes sales. Dans tous les cas, la prise de conscience peut aller du gros traumatisme (« je suis incapable d’aimer ») au rejet (« c’est de sa faute ») en passant par la colère (« le monde est naze ») ou la simple acceptation (« ça devait bien arriver »). Je vous recommande plutôt la dernière solution, évidemment. D’autant que vous pouvez râler tant que vous voulez : ce n’est pas comme si vous aviez vachement le choix. Il se peut, rarement, que vous fassiez face à une fausse alerte – un simple coup de mou dans le couple. Prenez donc quelques jours / semaines avant de passer aux grands décisions.
Le moment de l’acceptation
Vous pouvez lutter contre l’asséchement de la passion, c’est ce que tous les magazines vous recommandent vu qu’ils veulent vendre des exemplaires, mais c’est aussi réaliste que de lutter contre la vieillesse – on peut, mais superficiellement et à grand prix. Vous pouvez aussi vous convaincre que vous êtes encore super amoureuse, il y a des gens qui arrivent à y croire toute leur vie. Mais si être amoureuse signifie penser à l’autre tout le temps, l’avoir dans ses rêves, tout lui pardonner, c’est aussi un soulagement quand ça s’arrête (on peut reprendre une vie normale sans gonfler ses potes). Il me semble moins romantique mais plus réaliste d’admettre que les choses ne seront plus jamais pareilles. Mais différentes. Et tout aussi intéressantes.
Photo Last Kiss featuring Zach Braff
Le moment du choix
Vous l’aimez mais vous n’êtes plus amoureuse. Ok. Vous pouvez partir, parce que ce sentiment de complétude vous manque trop, parce qu’être amoureuse compte plus à vos yeux que le récipient de cet amour. C’est un choix parfaitement valide. Renoncer à la passion est un sacrifice énorme et personne ne devrait se sentir obligé d’y consentir. Vous pouvez aussi rester et considérer qu’il s’agit d’un nouveau départ – un chemin plus calme, peut-être plus ennuyeux, mais qui permet de construire. C’est personnellement un choix que je ne recommanderais pas à celles qui n’ont aucune expérience. Non que ce ne soit pas joli, sur le papier, de taper l’incruste avec le premier homme de sa vie. Mais la passion amoureuse est une des plus chouettes expériences qui soient, alors je réfléchirais à deux fois avant d’y renoncer.
Vous l’aurez compris, pour moi il n’y a que deux possibilités : partir ou rester (ou se battre pour le plaisir d’échouer). La réponse dépendra de la personne en face de vous, mais aussi de votre âge, de votre expérience, de la pression sociale, de votre capacité à encaisser cette grosse gueule de bois amoureuse. C’est bien d’y être préparée quand ça arrive, c’est bien de l’oublier quand on retombe amoureuse – d’un autre. Parce que la beauté et le drame de la passion, c’est qu’on y recroit à chaque fois. « Celui-ci est un vrai prince, il me durera toujours, je ne descendrai jamais de mon petit nuage… » Et mieux vaut cet aveuglement que de rester absolument réaliste. Mais quand le moment viendra – et clairement il viendra, – soyez prête à renoncer soit à cette personne, soit à l’intensité des débuts. Sereinement.
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Les Commentaires
Perso, ça fait 2ans que je suis avec mon chéri et je me suis tjrs posé des questions sur les sentiments que je lui portais.
Je pense pas qu'il ne soit pas le "bon" comme on dit, ce qu'on vit ensemble est parfait. Il m'apporte des millions de choses et réciproquement. Je pense juste que le problème vient de moi et de mes insécurités, je flippe donc je me pose des questions, utiles ou non. Surtout que c'est mon premier véritable amoureux. Quand le désamour me prend, je réfléchis à la situation et je me dis que le tout noir ou tout blanc n'existe pas. J'aime mon amoureux mais cet amour évolue. Et j'ai encore envie de le rendre heureux, alors c'est que tout va bien.