Pensez-vous qu’une relation amoureuse a plus de chances de fonctionner si on idéalise son partenaire ou, au contraire, si nous avons bien bien conscience de ses moindres petits défauts ?
Idéaliser sa moitié ou en reconnaître les défauts ?
Pour ma part, jusqu’à présent, je pensais qu’avoir conscience des défauts et trucs relous de mon cher et tendre aiderait notre relation à perdurer.
Je n’hésitais pas à lui faire remarquer, donc, qu’il était un râleur de première et que sa tendance à ne pas ranger ses chaussettes n’était pas compatible avec sa volonté d’être féministe.
Eh bien, la science m’a fait redescendre : selon les résultats d’une recherche récente, publiés dans Psychological Science, il semblerait que celles et ceux qui ont idéalisé leur partenaire… seraient plus satisfaits de leur relation !
Je force le trait, mais pas tant que ça : disons qu’être persuadée que notre partenaire est LA personne qu’il nous faut mènerait à plus de satisfaction conjugale.
Comment savoir si on idéalise sa moitié ?
Pour parvenir à cette idée, la chercheuse Sandra Murray et son équipe ont observé à la loupe 222 couples, recrutés alors qu’ils et elles étaient sur le point de se marier.
Pendant trois ans, tous les six mois, les participantes et participants ont dû remplir des questionnaires les interrogeant à propos d’eux-mêmes, de leurs partenaires, de leur relation, de leur bien-être…
Les scientifiques examinent les espoirs de chaque membre du couple vis-à-vis de leur partenaire, la manière dont ils et elles se décrivent, dont ils et elles décrivent leur partenaire « idéal », et dont ils et elles décrivent leur partenaire actuelle.
À partir de ces données, l’équipe évalue à quel point le ou la partenaire actuelle est idéalisée (ou non)
.
Je vous donne un exemple : mettons que Trucmuche, au démarrage de l’étude, explique que son partenaire idéal serait bosseur, athlétique et avec un grand sens de l’humour.
Ensuite Trumuche décrit Bidule, son partenaire actuel, comme « bosseur, athlétique et avec un grand sens de l’humour ».
S’il s’avère que Bidule ne paraît pas athlétique, et ne se décrit pas non plus comme bosseur ni particulièrement rigolo, on peut supposer que Trucmuche idéalise beaucoup son partenaire !
Dans l’étude en question, certains et certaines semblent idéaliser leur partenaire, d’autres moins.
Idéaliser pour être plus satisfait
Après trois ans d’observation, les résultats de la recherche suggèrent que celles et ceux qui ont une vision idéalisée de leur partenaire seraient plus satisfaits de leur relation que les autres.
Pour Sandra Murray, si ce résultat peut surprendre le grand public, il n’est pas si novateur en sciences sociales : de précédentes recherches pointaient déjà vers cette direction.
On suppose ainsi que nos perceptions ont un impact considérable sur notre satisfaction à l’égard d’une relation amoureuse.
En choisissant (pas forcément consciemment) de voir notre partenaire sous un angle particulier (et positif), ou en reconstruisant nos souvenirs en fonction de cet angle, nous pourrions augmenter notre épanouissement auprès de ce ou cette partenaire.
Comment idéaliser sa moitié ?
Prenons un exemple : l’été dernier, imaginons que vous êtes parties en vacances avec votre moitié.
Vous chérissez ces souvenirs de vacances : les moments à buller sur la plage, votre proximité lors d’une soirée au restaurant, les rigolades…
Et vous occultez, ou accordez moins d’importance aux souvenirs plus négatifs – une engueulade parce que l’une de vous a perdu le guide, une matinée où votre partenaire a été d’une humeur exécrable.
C’est justement cela, le fait d’idéaliser : on crée une illusion positive en minimisant les défauts et en accentuant les côtés positifs.
Sandra Murray ajoute que notre définition de ce qui est « idéal » (chez nous et chez les autres) est aussi fluctuant et peut évoluer en fonction du contexte, des circonstances…
Nous pourrions aussi adapter notre définition de ce qui est idéal en fonction de la réalité de notre partenaire : décider que ses qualités font partie de ce que nous jugeons idéal, essayer les voir sous un jour positif, etc.
Idéaliser sa moitié pour faire durer son couple
Finalement, idéaliser sa ou son partenaire pourrait avoir un effet « protecteur » sur la relation !
Peut-être parce que cette idéalisation amène des comportements « positifs » pour la relation (soutenir sa moitié, par exemple) et éloigne les comportements qui pourraient au contraire la heurter, comme les critiques ?
Qu’en pensez-vous ? Avez-vous tendance à idéaliser votre partenaire ?
À lire aussi : 4 comportements à éviter si vous voulez faire durer votre couple
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Les Commentaires
Les biais de A n'ont pas non plus l'air d'être pris en compte (j'ai cité mon exemple perso mais je pense que c'est valable dans plein de situation). La sélection des couples étudiés est déjà biaisée (couple dans une démarche de mariage uniquement). La définition des critères qui peut être floue ou peu propice à une quantification. Par exemple le terme "athlétique" ça veut dire quoi ? Avec un grand sens de l'humour ça veut dire quoi aussi ? Comment on détermine qui a assez de sens de l'humour pour correspondre à ce critère ?
edit : le nombre de couples étudiés (222 ça me semble peu, surtout qu'ils sont tous issus du même endroit) et la durée de l'expérience (déso pas déso, mais pour moi trois ans c'est court pour en faire une règle générale, l'article de Psychological Science le présente d'une manière bien plus nuancée que celui de Mad :
Après oui, mon message allait dans le même sens : préciser ce qu'on entend par "idéaliser". Dans le vocabulaire courant, le terme idéaliser est peut-être plus souvent employé avec un sens très fort : nier les défauts et trouver des qualités que lea partenaire n'a pas. Alors que là on est plus dans la mesure par rapport à un idéal.
Après y'a aussi un côté enfonçage de portes ouvertes : si j'attends du respect d'un-e partenaire et que je considère que mon-a partenaire me respecte moins que ce que j'attends de ellui (peu importe la réalité de ce niveau des respect, ce qui compte c'est ma perception du respect que je reçois par rapport au niveau que j'attendais, donc que j'estime idéal), y'a de fortes chances qu'ielle ne reste pas mon-a partenaire très longtemps.