Gérardmer s’est achevé hier soir, sous la neige et les applaudissements.
Moi je me suis échappée juste avant la fin, pour sauter dans un train. Un train bruyant, qui est venu trancher le silence de la petite gare d’Épinal. Il fallait partir, j’étais déçue.
Ce séjour à la montagne était bien trop court. J’aurais pu rester la-bas pour toujours, à courir d’un cinéma à l’autre découvrir des merveilles du cinéma fantastique.
Pour que tu comprennes mon engouement, il me faut te parler un peu de l’ambiance de cette 25ème édition.
Au début de chaque film, une publicité pour les Vosges est lancée. À l’écran, une petite fille appelle quelqu’un.
«Rob ! Rob ! » crie-t-elle à la recherche de son ami.
Des buissons touffus de myrtilles sort un zombie ébaubi. Puis on retrouve les deux amis à table. La petite sert à un Rob dégoulinant de bave une belle tarte aux fruits rouges.
Le public éclate de rire. Car la publicité fait un clin d’oeil au réalisateur Rob Zombie, créateur de films cultes dont The Devil’s Rejects, La Maison des mille morts ou Halloween (le remake).
Ensuite, la musique (lugubre) du festival retentit et des portraits de grands « méchants du cinéma d’horreur » sont projetés. Lorsque le loup-garou apparait, les festivaliers sortent leur plus beau « Ouhouuuuuuuuuuuuuu ».
C’est ensuite au tour de « l’étrange créature du lac noir » de dévoiler son visage. Les spectateurs hurlent un « Glouglouglouglou » !
Bref, le public est composé de passionnés, venus dans la joie et la bonne humeur partager un peu de leur amour pour le cinéma de genre.
Moi, j’étais aux anges, et j’ai poussé des « Ouhouuuuuuu » et « Glouglou » très qualitatifs qui m’ont rendue fière.
Ghostland, grand gagnant de Gérardmer 2018
C’est Ghostland, le nouveau film de Pascal Laugier qui a reçu le Grand Prix. Un long-métrage terriblement fort, esthétique, et violent, dans la veine de Martyrs, sorti en 2008.
Après avoir raté sa projection samedi, j’ai réussi à en choper une autre hier à 14h. La salle était comble.
Les consignes étaient très claires, et forcément strictes : il fallait éteindre les téléphones, et ne pas les sortir des sacs de toute la séance.
Aucune image ne devrait circuler, qui pourrait spoiler le film. Et c’est bien normal. Il serait dommage de gâcher cet objet précieux, réalisé par un cinéaste toujours soucieux de livrer un cinéma puissant.
Ghostland, c’est l’un des films dont tout le monde a parlé pendant tout le festival. Et pour cause, il est d’une force sans précédent.
J’étais tout au fond de la salle, serrée entre deux personnes qui n’avaient pas du tout l’intention de me céder le moindre centimètre d’accoudoir. La dame devant moi était très grande et avait des cheveux volumineux et frisés.
Bref, j’ai dû rivaliser de souplesse et me tordre dans tous les sens pour voir correctement le film… Ce fut un échec. Un morceau de l’écran en bas à droite m’était toujours inaccessible.
J’ai râlé très fort dans ma tête. Toutefois, les circonstances ne sont pas parvenues à ruiner mon expérience !
Ghostland s’ouvre sur deux jeunes filles vêtues de robes poudrées et légères, qui courent à travers champs. L’image est gracieuse, le ralentit délicat. Rien ne laisse présager de la violence qui envahir l’écran.
Pendant 1h30 j’ai serré les dents. Les scènes de baston se sont succédées, hard-core.
J’étais scotchée à mon siège, mi-effrayée, mi-fascinée.
Ce qui a provoqué autant d’émotions ?
Des thématiques chères au réalisateur, qui les abordait déjà dans Martyrs : la maltraitance, la perversité, l’amitié, le traumatisme.
Pauline et ses deux filles héritent d’une maison après le décès de leur tante qu’une villageoise qualifie de zinzin. La demeure pourrait servir de décor à un film de Rob Zombie, comme le précise d’ailleurs l’une des deux soeurs !
Rempli de pièces et de poupées, l‘endroit est inquiétant à souhait…
La première nuit, deux meurtriers pénètrent dans la maison et tentent d’assassiner la mère, interprétée par Mylène Farmer. Celle-ci se débat comme un diable pour protéger ses filles.
Un torrent de brutalité déferle sur la maison colorée.
Quelques années plus tard, alors que toutes ont survécu, Beth revient dans la maison familiale pour aider sa soeur qui souffre d’un traumatisme. La jeune femme continue en effet de revivre cette nuit en boucle…
Je ne t’en dis pas plus, si ce n’est que Ghostland, qui sortira le 14 mars, va te demander beaucoup de souffle.
C’est tout naturellement que le film de Laugier a récolté le très convoité Grand Prix du festival.
Gérardmer 2018 : le palmarès
Quant aux autres récompenses, voilà à qui elles ont été attribuées !
Prix du Jury Les Affamés (Robin Aubert)
Prix de la Critique Les Bonnes Manières (dont madmoiZelle sera bientôt partenaire !)
Prix du Public Ghostland (Pascal Laugier)
Prix du Jury SyFy Ghostland
Prix du Jury Jeunes Mutafukaz (Shôjirô Nishimi & Guillaume « Run » Renard)
Prix du meilleur court-métrage
Et le diable rit avec moi (Rémy Barbe)
Prix de la meilleure musique originale The Toxic Avenger & Guillaume Houzé pour Mutafukaz
Ce palmarès me ravit.
J’ai eu d’immenses coups de coeur pour Les Affamés, Ghostland et Les Bonnes Manières.
Les Bonnes Manières bientôt en CinémadZ !
madmoiZelle sera partenaire des Bonnes Manières, l’un des objets marquants de cette édition, lors de sa sortie en salles, le 21 mars.
Être partenaire d’un film qui a séduit Gérardmer est pour nous une très grande fierté. Je t’en parlerai donc en temps voulu, pour ne rien risquer de te spoiler.
Tout ce que je peux te dire, c’est que cette pépite brésilienne est d’un genre nouveau. Un film intimiste à la croisée de plusieurs mondes sensibles.
Il sortira le 21 mars prochain, et je t’annonce en exclusivité une belle surprise : un CinémadZ sera organisé !
On se retrouvera donc toutes ensembles après la projection spéciale pour débriefer.
J’espère qu’il te plaira autant qu’il m’a bouleversée.
En tout cas je suis vraiment très, très, très fière de te présenter ce produit hybride, entre comédie musicale, film d’horreur et conte de fées, car il va marquer un vrai tournant dans le cinéma de genre, j’en suis persuadée !
À lire aussi : Le secret des Marrowbone, un film léché et surprenant en compétition à Gérardmer 2018
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Les Commentaires
Alors je compense en lisant tous tes articles, au moins c'est dans un coin de ma tête et à l'occasion je peux dire ah oui j'ai lu qqchose la dessus, ça à l'air bien!
Et ce serait chouette mais un aller-retour Paris pour un cinémadz ça fait un peu cher pour moi!
Bref c'était aussi pour dire que j'ai l'impression qu'il n'y a pas foule de commentaires (enfin je n'ai pas facebook donc je ne sais pas comment ça bouge de ce coté là), mais je suis sure qu'on est plein à lire et apprécier tes articles et avis ciné!