Y a pas de mal à être gentil, au contraire.
La journée de la gentillesse est là pour nous rappeler que la bienveillance et l’empathie sont des forces et pas des faiblesses.
L’occasion aussi de repartager cet article !
Publié le 24 janvier 2017
Est-ce que quelqu’un vous a déjà dit quelque chose comme : « trop bon, trop c** », « il-faut-que-tu-t’imposes », « il est… gentil » ?
Comme si la gentillesse était une sorte de faiblesse, de défaut, et que les gens gentils étaient susceptibles de « se faire écraser » ?
Je veux dire : même dans la Villa des cœurs brisés, « être trop gentil•le » est considéré comme « un problème » qui empêcherait de trouver un•e partenaire durable. Vraiment ?
La définition littéraire du terme ne semble pourtant pas si horrifiante : la gentillesse est décrite comme le caractère, l’attitude de quelqu’un qui est aimable, agréable, attentif.
Mais qu’en dit la science ?
La gentillesse est (un peu) favorisée par nos gènes
Je ne m’y attendais pas : figurez-vous qu’une recherche, menée par Michel Poulin, Anneke Buffone et E. Alison Holman, suggère qu’une part de notre gentillesse pourrait être favorisée (ou pas, d’ailleurs) par nos gènes.
Les chercheur•ses ont interrogé plus de 700 participant•es à propos de leurs comportements envers les autres, envers la société… Ensuite, l’équipe a prélevé un peu de salive de chacun•e des participant•es.
Il pourrait exister un lien entre nos gènes, nos comportements, ce que nous vivons et ressentons.
En analysant les gènes de tout ce petit monde, et en mettant en lien les réponses obtenues aux questionnaires, les chercheur•ses s’aperçoivent qu’il pourrait exister un lien entre nos gènes, nos comportements, ce que nous vivons et ressentons.
En effet, les participant•es de l’étude qui jugeaient le monde menaçant étaient moins susceptibles d’aider autrui, ou de donner, sauf s’ils/elles avaient les gènes associés à la gentillesse ! Paf.
La gentillesse rend heureux
De nombreuses recherches s’accordent sur ce point : la gentillesse pourrait augmenter notre bien-être et notre bonheur.
Les personnes gentilles envers les autres ont vu leur bien-être augmenter.
Une expérience récente, dont les résultats ont été publiés dans la revue Emotion, suggère que des comportements « pro-sociaux » (c’est-à-dire réalisés en faveur des autres — ce qui peut être considéré comme plutôt gentil) pourraient nous épanouir.
Dans cette recherche, les participant•es ont été réparti•es dans quatre groupes. Chaque section a reçu des instructions chaque semaine, pendant un mois :
- Au groupe 1, les chercheur•ses proposent de réaliser des actes de gentillesse envers eux-mêmes (prévoir un moment agréable, s’acheter quelque chose…)
- Au groupe 2, l’équipe demande de réaliser des actes de gentillesse envers les autres (rendre visite à un proche, aider quelqu’un à porter ses courses…)
- Au groupe 3, les scientifiques demandent de réaliser des actes de gentillesse pour contribuer à rendre le monde meilleur (oui, rien que ça) (par exemple, recycler ses déchets, faire un don à un organisme de bienfaisance…)
- Au groupe 4, les chercheur•ses proposent simplement d’observer leurs activités quotidiennes.
Toutes les semaines, chaque participant•e indique les activités qu’il ou elle a réalisées lors de la semaine précédente et ses émotions, positives ou négatives.
Les volontaires ont également rempli un questionnaire mesurant leur bien-être psychologique avant l’expérience, à la fin du test et deux semaines après.
Je vous le donne en mille : seul•es les participant•es qui se sont engagé•es dans des comportements « pro-sociaux » (les groupes 2 et 3) ont vu leur bien-être augmenter. Ils et elles ont également ressenti plus d’émotions positives (plus de joie, plus de plaisir…). Gentillesse – 1, Vilains – 0 !
Déso, Tom Haverford : le Treat Yo Self ne rend pas plus heureux•se !
À lire aussi : Ode à la gentillesse
La gentillesse est bonne pour notre vie sociale
Une étude, réalisée par Jennifer Trew et Lynn Alden, a montré qu’en réalisant des actes de gentillesse, les personnes souffrant d’anxiété sociale parviendraient à se relaxer et à se mélanger plus facilement aux autres.
Pour parvenir à cette idée, les scientifiques ont divisé 115 étudiant•es (avec un haut niveau d’anxiété sociale) en trois groupes :
- Au premier groupe, on propose de réaliser des actes de gentillesse (faire la vaisselle de son coloc, tondre la pelouse d’un voisin…)
- Le second groupe, quant à lui, est simplement exposé à des interactions sociales
- Enfin, au troisième groupe, on ne demande rien (ce sera le « groupe contrôle »).
Bingo, après l’expérience, les membres du premier groupe ont vu leur niveau d’anxiété sociale réduire : ils craignaient moins d’avoir l’air idiot, de dire quelque chose de faux, ils avaient moins peur du jugement d’autrui… ce qui permet d’obtenir de meilleures interactions sociales et d’en être moins effrayé.
La gentillesse permet de réduire son niveau d’anxiété sociale.
Si je résume, la gentillesse pourrait être « inscrite » dans notre ADN, nous permettrait de ressentir plus d’émotions positives, et d’améliorer nos relations sociales. Nous aurions tout à gagner à être gentil•les — dans certains pays, la gentillesse s’apprend même à l’école…
Et si être gentil•le avec les autres, c’était aussi prendre soin de soi ?
Pour aller plus loin :
- Pour une petite Histoire de la gentillesse
- La gentillesse est contagieuse…
- « Just Because I’m Nice, Don’t Assume I’m Dumb » – Amy Cuddy
À lire aussi : Test – Es-tu gentille ?
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Les Commentaires
Actuellement j'essaie de l'affirmer, sans grand succès. Je m'oublie. Dans mon couple, jamais je m'énerve. Mon ex avec qui je suis reste 4 ans ne.m'a jamais vu une fois crier ou me.fâcher ! Par gentillesse et par blocage envers les sentiment et émotions négatifs.
Être trop gentille , surtout dans la vie pro et sociale, çe n'est pas une qualité. Ça ne m'a amené que déprimé et échecs.