Dire que les nouvelles technologies de télécommunication ont bouleversé nos façon d’interagir, c’est enfoncer une porte ouverte. Constater la myriade de nouveaux métiers qui feront le buzz de demain, c’est relever une évolution qui tombe sous le sens. Après la génération Y (les trentenaires qui ont « découvert » l’internet grand public) Benjamin, sur le site Génération Y 2.0, parle d’une nouvelle génération : la génération « Z », également appelée « génération des Echo-Boomers », autrement dit, la vôtre, les madmoiZelles.
Il n’empêche que, revenir sur ces changements impulsés dans notre culture de la sociabilité, et essayer de les comprendre alors même qu’ils nous sont contemporains, c’est résolument tenter de faire une esquisse de ces paradigmes en mutation.
On dirait une pub Manpower des années 90
Autrement dit : oui on a compris que le XXIe siècle était mouvant, mais en quoi notre époque est-elle, en pratique, différente des précédentes ?
Tour d’horizon des caractéristiques qui font la culture dominante de demain :
LA LUCIDITE
Les gens sont facilement beaux parleurs et l’idée que pour arriver à ses fins, il faut souvent savoir étoffer son discours, est presque légitimée.
Contrairement à une époque lointaine où authenticité, franchise et sincérité étaient inscrits en lettre d’or sur l’autel des relations sociales, aujourd’hui, être un hustler du verbe, c’est avoir tout compris. Ce qui réhabilite massivement l’usage de la conjonction de coordination exprimant l’opposition, j’ai nommé le « mais ».
« J’apprécie les efforts que tu as faits sur les derniers dossiers, MAIS il faudrait que tu puisses te libérer ce jour et t’occuper de la préparation de la réunion. » Ah ?! Caresser dans le sens du poil et user de concessions à tour de bras, avant de magistralement plaquer le « mais » qui va ouvrir sur l’information principale, c’est comme cyniquement ajouter des pépites de chocolat à une brioche rassise : + 1 pour l’appétissant et la bonne allure, toujours 0 pour le moelleux de la viennoiserie. Si vous me suivez toujours.
PENSER SON RESEAU SOCIAL
Ou la logique du Unfriending. Zut c’est vrai ça, autant c’était cool d’avoir un maximum d’amis sur MySpace et sur Facebook, autant aujourd’hui, le tri sélectif c’est plus percutant. Comprendre : il faut arrêter d’accepter/ajouter les amitiés à tout va sur vos réseaux sociaux, et que vous avez un réseau, certes, mais bien maîtrisé car de qualité.
Facebook, avatar parfait de l’idée que l’on cherche tous à soigner son image (« quelle photo de profil vais-je mettre ? », « quels groupes vais-je rejoindre ? », « quelle image vais-je renvoyer de moi en mettant ce statut ? », etc). Ere du narcissime oblige, contrôler sa personnalité 2.0, c’est gérer sa réputation. De la communication, à l’échelle de l’individu, en somme.
SINGULARITE
Si c’était « cool » d’être docteur, avocat, instituteur, et de faire partie d’un grand ensemble corporate, c’est aujourd’hui encore plus valorisant d’être « une entité individuelle par excellence ». Avoir sa marque, créer son propre style, avoir ses revendications personnelles : se distinguer de la masse est aujourd’hui une plus-value.
Au top du top, donc, la créatrice de bijoux, le DJ, les blogueurs influents (haha). Si l’occupation à laquelle vous employez le plus clair de votre temps ne vous permet pas de vous distinguer, vous veillerez au moins à avoir un nombre suffisant de hobbies/goûts/passions inédits, c’est la société qui le demande.
Notre XXIe siècle, en donnant la possibilité à tout le monde de toucher un peu à tout, casse le paradigme du savoir technique. Aujourd’hui, on construit son identité comme on rédige un CV : en alignant les expériences et en listant les caractéristiques qui font de vous une personne unique.
Benjamin parle également de l’entreprise par excellence aujourd’hui : celle où les projets personnels se réalisent. Etre le maillon d’une chaîne dans la réalisation d’un projet commun, c’est has been. Etre un collectif de particules indépendantes et user de l’union comme d’une plate-forme de rebonds pour ses propres aspirations : c’est résolument contemporain.
Bref. Cette liste n’est évidemment pas exhaustive. Mais elle effleure l’idée que de nouvelles mentalités se mettent décidément en place. En résumé : nous nous comporterons de plus en plus différemment de nos parents. Il n’est pas aisé de débattre de ces évolutions, puisque nous en sommes contemporains. En parler, c’est donc forcément passer par des clichés et des raccourcis. Mais essayer d’y réfléchir reste essentiel.
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