J’en ai lu, des articles, sur cette « génération Y » à laquelle je suis censée appartenir. Souvent critiques, d’ailleurs. J’en ai même écrit un, en réaction à Look Up, une vidéo qui disait que je ratais la vie la vraie à force d’avoir le nez sur mon smartphone.
Je me suis rarement reconnue dans le profil-type des Millennials tels que les « vieux » les voient. Jusqu’à la vidéo de Simon Sinek.
C’est en anglais, ça dure 18 minutes, mais pas de panique, Clémence vous a tout résumé ici dans la langue de Molière.
La génération Y a besoin de gratification (et ce n’est pas un mal)
J’ai compris que si je procrastine beaucoup, si je laisse traîner mes lessives et mes tâches administratives, c’est parce que j’ai besoin, davantage que la génération de mes parents, de gratification instantanée.
Est-ce un mal ? Pas sûre. Après tout, c’est ce qui a permis à des inventions comme la super appli Habitica, qui fait de ton quotidien un RPG, de voir le jour.
C’est ce qui fait le succès des to-do lists et autre Bullet Journals pleins de cases à cocher, de tâches à biffer, de petits moments pour s’auto-congratuler.
C’est pas un mal, de s’auto-congratuler. Quand je vivais avec ma petite soeur, on se disait « Merci » ou « Bravo » pour tout, même pour une simple vaisselle ou un coup d’éponge sur la table. C’était bien de reconnaître les toutes petites victoires.
J’ai besoin de mes petits shots de joie plusieurs fois par jour, alors je savoure les petits bonheurs du quotidien, et j’instagrame mon dessert quand il est beau parce que je veux le partager.
La génération Y voit la vie avec un filtre… comme sur Instagram, eh oui
J’ai compris que si parfois j’étais triste sans raison, et que je me sentais nulle, c’est parce que j’ai sous le nez la crème de la crème des autres. Les repas parfaits, les moments qu’on veut immortaliser.
Je me suis rappelé que l’an dernier, quand j’étais toute déprimée, bah j’ai vachement moins écrit d’articles, moins pris de selfies, moins posté sur Internet. Je pense à toutes ces zones d’ombres, tous ces moments en creux que je ne vois pas dans la vie des autres.
Je me rappelle que tout le monde a ses faiblesses, ses jours « sans », et ne les poste pas. Je ne vois que le positif, ce qui ne veut pas dire que je suis la seule à avoir du négatif dans ma vie.
À lire aussi : Les angoisses générées par les réseaux sociaux
La génération Y socialise moins… ou bien juste différemment
Sinek donne l’exemple d’un groupe de collègues attendant avant une réunion. Pour les générations précédentes, explique-t-il, ces pauses étaient un moment pour socialiser. On prenait des nouvelles des autres, on papotait. On faisait passer le temps en échangeant à l’oral.
Maintenant, quand j’attends avec des personnes que je ne connais pas trop, tout le monde a le nez sur son smartphone. Je me réfugie dans les gens que je connais déjà puisqu’ils sont toujours au creux de ma main.
J’ai moins peur de socialiser en ligne qu’en chair et en os. L’écrit, c’est mon terrain de jeu, mon langage préféré. Mais peut-être que je devrais sortir de ma zone de confort.
À lire aussi : Comment sortir de sa zone de confort ? Le tuto vidéo
Chiche, demain, je parle au voisin d’en bas que je croise en pause-clope sans jamais lui adresser la parole ?
La génération Y, c’est l’avenir, il faut vous y faire
J’ai compris, enfin, que je ne suis pas vraiment d’accord avec Sinek. Car il pense que je suis née avec les mauvaises cartes en main, et que c’est pas de ma faute si c’est parfois compliqué de trouver ma place dans le monde.
Mais moi, je voudrais pas être née à une autre époque. Mon monde est si vaste que j’ai parfois du mal à y planter mes racines, oui, mais je le préfère à un univers étriqué.
Dans ma poche, j’ai Tokyo, Ouagadougou, Rio, l’ISS et Saint-Nazaire-le-Désert. J’ai les gens comme moi, et j’ai tous les autres. J’ai toute la connaissance, tous les mensonges, et des outils pour apprendre à faire la différence.
Dans ma poche, j’ai mon outil de travail, mon lien avec mes proches, mon divertissement préféré, j’ai Internet et c’est presque le monde entier.
Je suis une jeune femme introvertie de 25 ans, à demi marocaine, qui aime énormément les garçons et boire des pintes, j’aurais pas été heureuse il y a 50 ans. Je suis bien dans ma génération, bien dans mon monde, bien dans mes pompes.
Et je ne m’inquiète pas pour l’avenir : il est à nous. Ceux et celles qui voudraient nous empêcher de jouer nos cartes vont bientôt quitter la table de jeu. Et ce sont nous, les Millennials, qui en redéfinissons les règles.
Du coup, on va forcément gagner à la fin.
À lire aussi : Tout ce qu’on ne m’avait pas dit sur l’âge adulte
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos newsletters ! Abonnez-vous gratuitement sur cette page.
Les Commentaires