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"Fancy Crave / Unsplash"
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Gaspillage alimentaire : et si on repensait les dates de péremption ?

Les dates de péremption sont à l’origine de 10% du gaspillage alimentaire en Europe. Et s’il était temps de repenser complètement la façon dont on les utilise ?

Quelle relation entretiens-tu avec les dates de péremption ? Est-ce que tu es du genre à jeter par précaution tous les produits sans distinction, une fois la date dépassée ? Ou est-ce que tu es plutôt dans la team « je suis sûr·e que ce yaourt est encore comestible » ?

À l’occasion du 3ème anniversaire de la loi anti-gaspillage alimentaire -qui oblige notamment les grandes surfaces à donner leurs invendus- l’association France nature environnement et l’application TooGoodToGo publient un livre blanc qui plaide pour une refonte du système des dates de péremption.

20% du gaspillage alimentaire dans les foyers

On y apprend que les dates de péremption jouent un rôle essentiel dans le gaspillage alimentaire (10 millions de tonnes de nourriture jetées par an en France). Selon une étude menée en 2015 par l’association WRAP, les dates de péremption causent 10% du gaspillage alimentaire en Europe. Et même 20% du gaspillage alimentaire au sein des foyers, selon la Commission Européenne.

Les dates de péremption ont commencé à apparaître sur les produits alimentaires dans les années 1970, sous l’impulsion du gouvernement pour garantir une meilleure sécurité sanitaire. Aujourd’hui, il n’y a pas de normes nationales ni d’harmonisation au sein des filières en fonction des produits. Chaque fabricant définit en interne ses propres méthodes de calcul des dates de péremption.

Comme les fabricants sont responsables de leur produit jusque chez le consommateur, ils préfèrent souvent ne pas prendre de risques et avancer les dates de péremption. Ainsi, comme le rappelle le livre blanc, citant une étude de 60 millions de consommateurs « les yaourts ont une date limite de consommation de 30 jours, bien que leur acidité et teneur en probiotiques ne se dégrade pas pour encore 3 semaines de plus ».

Des dates de péremption mal comprises et mal expliquées

En plus de ce principe de précaution chez les industriels, les dates de péremption sont souvent mal comprises par les consommateurs et consommatrices qui ne connaissent pas toujours la différence entre DLC et DDM.

La DLC, ou Date Limite de Conservation,

concerne les produits hautement périssables (viande, poisson, yaourts, etc) pour lequel il peut y avoir un risque pour la santé si on les consomme après la date indiquée. La mention indiquée sur le packaging est en général : « à consommer jusqu’au… »

La DDM, ou Date de Durabilité Minimale concerne des produits (pâtes, riz, farines, etc) que l’on peut consommer sans risque pour la santé bien après la date indiquée sur l’emballage. Tu peux les repérer grâce à la mention « à consommer de préférence avant ». Cette date est un indicatif de qualité. Une fois dépassée, les propriétés du produits (texture, goût, nutriments, couleur, etc) peuvent être altérés, mais on ne court aucun risque à la consommer.

Cette distinction n’est pas toujours bien connue des client·es qui peuvent alors jeter des produits encore tout à fait consommables. Selon une étude de l’association WRAP, 14 % des consommateurs et consommatrices assimilent une DDM à une date sanitaire. En particulier, chez les 18-44 ans, plus attentif·ves aux dates indiquées sur les emballages, que les plus de 65 ans qui se fient davantage à leurs sens.

Des solutions pour repenser les dates de péremption

Le livre blanc ne se contente pas de dresser un constat à propos du gaspillage alimentaire, il propose aussi des pistes pour améliorer le système des dates de péremption.

Première solution : ajouter à la suite de l’expression « à consommer de préférence avant », la mention « mais aussi après » sur les produits peu périssables. Ainsi, les client·es sauront qu’il est possible de continuer à les consommer après la date indiquée, sans courir de risque. Une solution déjà testée avec succès en Norvège.

Le livre blanc suggère aussi d’imprimer la date et cette mention au même endroit sur le packaging. Souvent, la date est sur le couvercle, tandis que la mention est sur l’étiquette. Or les consommateurs et consommatrices ont tendance à se fier principalement à la date sans vérifier à quoi elle correspond.

Harmoniser les dates par produits

Le livre blanc encourage aussi les entreprises de l’agroalimentaire à se mettre d’accord par filiale pour fixer des règles en matière de dates de péremption selon les produits. En espérant que cela permette de reculer de quelques jours les dates pour certains produits. « En ajoutant un jour supplémentaire sur la durée de vie des produits : le gaspillage alimentaire serait réduit de 0,3 % », avance les auteur·es du livre blanc en s’appuyant sur une étude de l’association WRAP.

Enfin, une autre piste avancée par les deux organismes est de continuer à améliorer les packagings pour mieux conserver les aliments dans le temps, mais aussi pour aider les consommateurs et consommatrices à gérer leurs stocks. Des étiquettes qui changent de couleur au fil du temps pourrait par exemple leur permettre de mieux suivre les aliments présents dans leurs frigos et placards.

Pour aller plus loin :

C’est quoi ton rapport aux dates de péremption ? Dis-moi tout dans les commentaires ! 

 

 

 

 

 


Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.

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