Un fichier (liberticide) peut en cacher un autre !
On pensait les libertés publiques peu ou prou protégées à l’ssue du recul gouvernemental sur le fichier Edvige, voilà que la Commission nationale informatique et liberté (Cnil) nous alerte sur les dysfonctionnements majeurs du plus grand fichier de police français, le Système de traitement des infractions constatées (Stic).
Les entrailles de ce bestiau informatique contiennent les traces de 5,5 millions de « mis en causes », soupçonnés un jour d’avoir commis une infraction, et de 28 millions de victimes.
Problème : les informations sont mises à jour à-la-va-comme-je-te-pousse, comme le révèle à l’ Express Alex Türk, le patron de la Cnil : « selon certaines de nos observations, qui portent sur trois années, 1 million d’affaires ne devraient pas, ou plus, s’y trouver ! Nous ne mettons pas en cause la bonne volonté et la compétence des personnels. Le problème se situe au niveau de la conception des systèmes, du déroulement des procédures et du manque de moyens destinés à mettre à jour les informations. Certains parquets ne font presque jamais état des suites d’une affaire, même si elles sont favorables à la personne mise en cause. »
Résultat : des centaines de milliers d’innocents sont toujours fichés « mis en cause » alors qu’ils ont été totalement blanchis par la justice, ce qui peut avoir des conséquences dramatiques pour eux (licenciement, carrière bloquée, accès aux emplois sensibles interdit etc…), comme le montre cet article de l’Express.
Le seul truc rassurant dans cette affaire, c’est que la Cnil a l’air de faire son boulot. Pourvu que ça dure…
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