Garden State n’a pas de bol : le magazine Première l’a appelé peut-être un peu trop vite à mon goût « le film culte de toute une génération ». J’en attendais de ce fait-là peut-être trop.
Néanmoins, je veux bien croire qu’il ait marqué la rédaction de Première. Si tu as un tantinet de recul sur la façon dont ma génération (20naire basculant bientôt 30naire) vit les choses, Garden State peut te causer.
Andrew (interprété par Zach Braff, réalisateur talentueux pour ses 29 ans), 24 balais, acteur comme il y en a des caisses à Los Angeles (pitit acteur dans une pitite série), revient dans son New Jersey natal pour assister à l’enterrement de sa maman.
Petite note de culture générale appliquée aux Etats-Unis d’Amérique : le Garden State, c’est le surnom du New Jersey, état frontalier de l’état de New York.
A moitié dépressif, en permanence sous calmants et autres laxatifs cérébraux en tous genres, Andrew vit dans la lose, une sorte de mal-être qui lui colle à la peau. Jusqu’’au moment où il rencontre Sam. Nan pas celle de Madame est Servie, une autre. Samantha, un tantinet mytho sur les bords, une des meilleures clients du neurologiste du coin, interprétée par Natalie Portman (qu’elle est belle).
Petit intermède : je te conseille et surconseille la BO du film, matinée de Coldplay, Zero Seven, Simon and Garfunkel, Nick Drake… S’ensuit toute une histoire dont je te laisse la surprise. Ce qui fait l’intérêt de Garden State à mon sens, n’est pas son scénario, mais les thèmes récurrents qu’il soulève :
- L’enfant roi, chouchouillet de papa-maman. Je n’ai pas trouvé un perso qui ne soit pas infantilisé à plus de 20 balais par ses parents dans le film. Si vous en avez trouvé un, faites-moi signe.
- Des parents envahissants et recherchant plus que tout – et contre le gré du principal intéressé – le bonheur pour leur marmaille. Par exemple, un père psychiatre qui trouve bon de faire des heures sup en prenant son fifils comme patient, jusqu’à finir par l’évincer de chez lui « pour son bonheur »
- Le duel dépression VS recherche du bonheur, présent tout au long du film
- Cette magnificiance de l’unique. Faire quelquechose d’unique de sa vie, sortir de la masse, même pour un moment.
- La solution qui vient du couple. « A deux, c’est mieux qu’à un », serais-je tenté de dire.
- Le cri. On peut dresser un parallèle intéressant entre les raisons qui amène Andrew à pousser LE cri dans Garden State et le cri de Tom Cruise dans Jerry Maguire. A générations différentes, problèmes et soucis existentiels différents.
Toujours est-il qu’à la fin, Jerry Maguire, il revient en courant chez sa nana. Et ça, ça n’a guère changé. Aaaah l’amour.
- Le site officiel de Garden State
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