Je n'ai pas la disponibilité de répondre à des questions aussi complexes (parce que l'air de rien, elles le sont) tous les jours, et comme je pars du principe (dans mon militantisme) que la pédagogie bien effectuée n'est jamais perdue, je vais m'exprimer une dernière fois sur le sujet. Sans citer la personne et ses propos qui sont à l'origine de ce débat, puisqu'elle a souhaité s'en retirer.
Je ne m'offusque pas que des féministes, qui se trouvent être blanches en plus d'être des femmes, aient des modèles qui soient aussi des femmes blanches. Dans mes messages précédents, j'ai cité Contrapoints qui est une youtubeuse anglophone blanche, si on reste dans le youtube game, il y a aussi Lindsay Ellis, clairement féministe, clairement blanche, et qui toutes deux parlent du racisme d'une façon qui me semble intéressante et assez utile (aka : rendre accessibles à leur audience des concepts utiles à la compréhension du système qu'est le racisme). Même si elles sont blanches.
J'en profite pour souligner qu'alors qu'on m'accuse de procès d'intention et de jugements de valeur, de jouer à la course de "qui est la plus woke ?", que ce sont surtout mes propos qui ont été tordus et réinterprété pour rentrer dans le discourse et la vision du monde de la personne qui ne souhaite plus participer à cette discussion, et pas l'inverse. Merci beaucoup à
@Lady Stardust d'avoir tenté de corriger les surinterprétations (franchement de mauvaise foi) de mes propos.
Pour clarifier certaines choses : je ne suis pas noire, mais tout de même racisée. Donc, je ne suis pas afroféministe, et pourtant j'ai cru bon d'intervenir ici, car c'est là que se trouve fondamentalement le rôle d'allié : défendre les femmes noires quand personne n'est là pour le faire. Quand le féminisme mainstream blanc de classe moyenne sup' oublie mes soeurs de luttes, je lui rappelle qu'elles existent. Qu'on existe. Et c'est dans ces actions que je retrouve cette notion de sororité, si chère à
mon féminisme. Lutter pour le droit à l'avortement, l'égalité salariale, la fin de la culture du viol, l'abolition des canons de féminité, toutes ces choses font que des femmes blanches sont aussi mes soeurs de luttes sur ces questions. Là où nos chemins divergent, c'est qu'en plus de rechercher une émancipation des femmes, je lutte aussi pour une abolition de système racial dans lequel on vit. Si vous pensez que le racisme a pris fin à l'abolition de l'esclavage et à la fin de la colonisation, on ne peut pas être sur de bonnes bases pour en discuter, puisqu'alors on rentre dans de la croyance (puisque sociologiquement et psychologiquement, le racisme reste systémique et observable), et on ne débat pas à grand coup de croyances respectives.
Voilà maintenant que j'ai montré patte blanche, je peux peut-être expliciter plus clairement ce qui me dérangeait ici : même si GGD refuse de se conformer aux canons de féminité (et ce n'est pas quelque chose que je peux lui retirer), si elle fait du mal aux femmes noires, et si elle fait du mal à d'autre populations marginalisées, je ne pense pas qu'il est nécessaire ou salvateur de la défendre sur le point de ses propos racistes,(EDIT: ou même de la considérer comme étant féministe) et je le répète : le mot en n est un mot violent et raciste parce qu'il renvoie à une histoire raciste et violente, à l'un des épisodes les plus raciste et violent de notre histoire commune d'être-humains, et qui a des conséquences désastreuses encore aujourd'hui sur la vie des personnes noires.
Mettre en avant le bien qu'elle fait aux femmes blanches qui s'identifient à elle, c'est oublier que les femmes blanches occupent, sous certaines conditions, une place dans notre société qui fait qu'elles ont le pouvoir (en tant que groupe social, indépendamment de réalités individuelles) de faire énormément de mal aux hommes noirs, et bénificient de l'oppression des femmes noires.
Le débat ici me semble clos, mais si certaines ici souhaiteraient en discuter en mp, ou souhaiteraient des ressources (articles, etc.) dans un but pédagogique, ma porte est grande ouverte.
Peace.
Les Commentaires
Je ne m'offusque pas que des féministes, qui se trouvent être blanches en plus d'être des femmes, aient des modèles qui soient aussi des femmes blanches. Dans mes messages précédents, j'ai cité Contrapoints qui est une youtubeuse anglophone blanche, si on reste dans le youtube game, il y a aussi Lindsay Ellis, clairement féministe, clairement blanche, et qui toutes deux parlent du racisme d'une façon qui me semble intéressante et assez utile (aka : rendre accessibles à leur audience des concepts utiles à la compréhension du système qu'est le racisme). Même si elles sont blanches.
J'en profite pour souligner qu'alors qu'on m'accuse de procès d'intention et de jugements de valeur, de jouer à la course de "qui est la plus woke ?", que ce sont surtout mes propos qui ont été tordus et réinterprété pour rentrer dans le discourse et la vision du monde de la personne qui ne souhaite plus participer à cette discussion, et pas l'inverse. Merci beaucoup à @Lady Stardust d'avoir tenté de corriger les surinterprétations (franchement de mauvaise foi) de mes propos.
Pour clarifier certaines choses : je ne suis pas noire, mais tout de même racisée. Donc, je ne suis pas afroféministe, et pourtant j'ai cru bon d'intervenir ici, car c'est là que se trouve fondamentalement le rôle d'allié : défendre les femmes noires quand personne n'est là pour le faire. Quand le féminisme mainstream blanc de classe moyenne sup' oublie mes soeurs de luttes, je lui rappelle qu'elles existent. Qu'on existe. Et c'est dans ces actions que je retrouve cette notion de sororité, si chère à mon féminisme. Lutter pour le droit à l'avortement, l'égalité salariale, la fin de la culture du viol, l'abolition des canons de féminité, toutes ces choses font que des femmes blanches sont aussi mes soeurs de luttes sur ces questions. Là où nos chemins divergent, c'est qu'en plus de rechercher une émancipation des femmes, je lutte aussi pour une abolition de système racial dans lequel on vit. Si vous pensez que le racisme a pris fin à l'abolition de l'esclavage et à la fin de la colonisation, on ne peut pas être sur de bonnes bases pour en discuter, puisqu'alors on rentre dans de la croyance (puisque sociologiquement et psychologiquement, le racisme reste systémique et observable), et on ne débat pas à grand coup de croyances respectives.
Voilà maintenant que j'ai montré patte blanche, je peux peut-être expliciter plus clairement ce qui me dérangeait ici : même si GGD refuse de se conformer aux canons de féminité (et ce n'est pas quelque chose que je peux lui retirer), si elle fait du mal aux femmes noires, et si elle fait du mal à d'autre populations marginalisées, je ne pense pas qu'il est nécessaire ou salvateur de la défendre sur le point de ses propos racistes,(EDIT: ou même de la considérer comme étant féministe) et je le répète : le mot en n est un mot violent et raciste parce qu'il renvoie à une histoire raciste et violente, à l'un des épisodes les plus raciste et violent de notre histoire commune d'être-humains, et qui a des conséquences désastreuses encore aujourd'hui sur la vie des personnes noires.
Mettre en avant le bien qu'elle fait aux femmes blanches qui s'identifient à elle, c'est oublier que les femmes blanches occupent, sous certaines conditions, une place dans notre société qui fait qu'elles ont le pouvoir (en tant que groupe social, indépendamment de réalités individuelles) de faire énormément de mal aux hommes noirs, et bénificient de l'oppression des femmes noires.
Le débat ici me semble clos, mais si certaines ici souhaiteraient en discuter en mp, ou souhaiteraient des ressources (articles, etc.) dans un but pédagogique, ma porte est grande ouverte.
Peace.