Parler d’argent, en France, c’est encore tabou. Pourtant, c’est un sujet passionnant, et par certains aspects… féministe ! Dans notre rubrique Règlement de comptes, des personnes en tout genre viennent éplucher leur budget, nous parler de leur organisation financière (en couple ou solo) et de leur rapport à l’argent. Aujourd’hui, c’est Gabrielle qui a accepté de nous ouvrir ses comptes.
- Prénom d’emprunt : Gabrielle
- Âge : 30 ans
- Métier : Directrice de clientèle
- Revenu mensuel : 2450€ par mois en comptant son salaire et des petits extras
- Célibataire, vivant seule
- Lieu de vie : Une grande ville
Les revenus de Gabrielle
Pour son travail de directrice de clientèle dans une agence de publicité, Gabrielle gagne 2300€ nets mensuels. Un revenu qui lui convient, puisqu’elle s’estime être dans la moyenne haute des salaires, et bien payée :
« J’ai le luxe de ne jamais avoir besoin de me poser de question d’argent pour mes besoins — en même temps, je ne rêve pas de m’acheter une Ferrari, donc c’est pratique ! »
À cela s’ajoutent des petits extras, à hauteur de 150€ par mois environ : la mise en location de son appartement sur Airbnb pendant ses absences, des ventes de vêtements sur Vinted, et quelques cours donnés en tant qu’intervenante. Elle explique :
« J’aime le principe de porter de la seconde main, et donc d’en vendre. Pour l’appartement, je trouve ça bien d’en faire profiter quand je n’y suis pas en le louant. Mais c’est très ponctuel ! Quant aux cours, c’est très mal payé pour l’investissement que ça me demande, mais je le fais par plaisir.
Tout cela arrondit certaines fins de mois, mais ce n’est pas essentiel à mon budget ! »
Les dépenses de Gabrielle
Le premier poste de dépenses de Gabrielle est, comme souvent, dédié à son logement : c’est le remboursement de son prêt immobilier, à hauteur de 600€ par mois, assurance de son logement comprise.
La directrice de clientèle est en effet devenue propriétaire d’un appartement d’une trentaine de mètres carrés en 2018. Pour pouvoir acheter seule, elle a dû le choisir dans un quartier un petit peu excentré, mais ce n’est pas un problème pour Gabrielle : le centre-ville est à 10 minutes en vélo, son mode de déplacement principal. Cela lui permet d’éviter des frais de transport, à l’exception de frais de taxi ponctuels pour rentrer de soirée, et l’entretien de son deux-roues (60€ mensuels en tout)
Cet appartement, qu’elle adore, est son lieu de vie principal : en couple ou célibataire, Gabrielle n’envisage pas de s’installer avec quelqu’un d’autre tout de suite. Elle aime l’indépendance que lui confère la propriété de son propre logement.
« L’idée d’emménager à deux dans 30m2 n’est pas envisageable, et comme j’adore mon appart’, je n’ai pas envie d’emménager à deux tout court pour l’instant. Ça me permet aussi, et surtout, de garder mon indépendance quand j’ai envie d’être seule. C’est mon lieu à moi.
C’est sûr que vivre à deux revient moins cher, mais je ne vois pas le couple comme un moyen de faire des économies ! Tant que je peux me le permettre et que je n’ai pas envie d’autre chose, vivre seule est le modèle que je préfère. »
« Mon plus grand luxe, c’est de pouvoir sortir sans compter »
Le deuxième poste de dépense de Gabrielle se trouve dans ses loisirs : 500€ par mois de dépenses plaisir, pour profiter des terrasses ou déjeuner au restaurant.
« Je vais deux ou trois fois au restaurant par semaine. Je déteste manger un sandwich nul à midi, donc au travail, soit je me prépare mon repas à l’avance, soit je me fais un vrai bon restau.
Je bois des verres avec des amis trois ou quatre fois par semaine, et je dépense mon argent de manière assez classique en livres, séances de ciné, musées… »
Ce sont ces dépenses, liées à sa vie sociale, qu’elle préfère : elle le dit, pouvoir sortir sans compter est son plus grand luxe. De temps à autre, il lui arrive aussi de craquer pour des produits de beauté ou des vêtements, qu’elle achète presque uniquement en seconde main (cela lui revient à environ 100€ par mois lissés sur l’année).
La qualité en priorité
Gabrielle cuisine la plupart de ses repas elle-même. Pour ses courses, elle dépense 200€ par mois pour une alimentation végétarienne et bio.
« Depuis peu, je suis abonnée à Potager City donc je reçois mes paniers de légumes directement au boulot. Je fais mes courses en magasin bio, au Monoprix le plus proche ou en épicerie “exotique” pour trouver un ingrédient particulier.
J’essaie de payer le plus souvent en tickets restaurants, que mon entreprise me fournit à hauteur d’environ 140€ par mois. »
À cela s’ajoutent 200€ de factures courantes pour l’électricité, l’eau et les charges de son appartement, 130€ de mutuelle, 50€ pour son abonnement à Internet et à des services de streaming (Spotify, Audible…).
Elle paie aussi 50€ mensuels d’impôts fonciers et de taxe d’habitation, et 9€ de frais bancaires.
Le rapport à l’argent de Gabrielle
Gabrielle semble avoir un rapport à l’argent très apaisé : il n’y a aucune de ses dépenses qu’elle aimerait réduire, et elle assume parfaitement ses petits craquages, auxquels elle ne cède qu’exceptionnellement — toujours quand ses finances le lui permettent.
Elle n’est jamais à découvert : elle suit ses comptes régulièrement, et avec précision. Un rapport à l’argent qui lui vient de ses parents, qui l’ont éduquée à être attentive à ses finances.
« Mes parents étaient dans la classe moyenne plutôt basse. Je n’ai manqué de rien, mais je les ai toujours vus faire leurs comptes et noter leurs dépenses dans un carnet.
Quand j’avais 12 ans, mes parents ont commencé à me donner de l’argent de poche, à une condition : je devais faire mes comptes ! Je notais moi aussi chaque dépense, et je le fais encore aujourd’hui, à 30 ans. »
Elle l’affirme, le fonctionnement de ses parents lui a transmis une valeur d’importance : « On peut être bien et se faire plaisir, si on fait en fonction de ce que l’on a. »
Avec ses proches, la trentenaire compte un peu moins : elle prête assez facilement de l’argent, aime faire des cadeaux, et préfère parfois offrir des verres plutôt que de se lancer dans des calculs fastidieux.
« J’ai horreur des comptes d’apothicaires devant le serveur, qui a autre chose à faire que de savoir qui avait du Picon dans sa bière et doit payer le supplément à 60 centimes. Dans ce cas, je préfère payer des tournées ! »
Une épargne régulière
À ces dépenses s’ajoutent aussi des voyages ponctuels, pour des vacances ou des week-ends (qu’elle estime à environ 1500€ par an) qu’elle finance parfois avec ses économies.
En effet, Gabrielle épargne au minimum 200€ par mois, qu’elle place entre un Livret A et un Livret développement durable. À long terme, cela lui servira à acheter un appartement plus grand, ou à se lancer dans des projets. À plus court terme, elle pense aussi à investir : pas en bourse, mais dans les cryptomonnaies, sur les conseils de ses proches.
Merci à Gabrielle d’avoir accepté de répondre à nos questions !
Pour participer à la rubrique, écrivez-nous à l’adresse daronne[at]madmoizelle.com en indiquant en objet « Règlement de comptes » et en vous présentant en quelques lignes.
Si jamais vous souhaitez commenter cet article, rappelez-vous qu’une vraie personne est susceptible de vous lire, merci donc de faire preuve de bienveillance et d’éviter les jugements.
Crédit photo : Elevate / Pexels
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Les Commentaires
AH ! Effectivement. Come la plupart des gens sont obligés d'avoir la complémentaire santé de l'entreprise et que de mon côté, jaibtoujours vu la participation salariale prélevée sur le salaire, je ne savais pas qu'il y avait d'autres fonctionnements. Merci pour l'information .
Perso, j'ai une participation avec un montant fixe et une participation proportionnelle à mon salaire mais attention, salaire brut ! Donc c'est trop compliqué de recalculer ce que serait mon salaire net sans cette participation pour ensuite mettre le montant de la dépense dans mon tableau de suivi budgétaire. Et du coup je n'ai aucune idée de ce que ça me coûte environ par mois .
Déjà je que je fais des calculs pour séparer salaire net de base AVANT impôt, tickets resto, remboursement de l'abonnement de bus et prime de télétravail, c'est déjà pas mal !